21 novembre 2020
Nous avons un long chemin jusqu’à Senja. Nous passons par de petites routes tortueuses à flan de montagne et au bord des fjords. Les routes sont enneigées et même souvent verglacées. Dès que nous commençons à monter, nous espérons ne croiser personne pour ne pas perdre notre élan… Jusqu’à mi-chemin tout se passe bien. Puis nous nous trouvons sur une route toute blanche qui monte bien (blanche de neige ?? enfin c’est ce qu’on croyait mais la neige cache souvent la glace) et là c’est le drame… le camping-car monte, monte, ralentit et commence à glisser… jusqu’à ne plus arriver à monter ! et ça malgré les pneus cloutés… Il faut dire que notre véhicule à traction a du mal avec tout notre poids à l’arrière. Nous ne pensons pas sur le coup à mettre les chaines. Au final, nous entamons une longue redescente en marche arrière. On n’emmène pas large et Hugo est le seul à s’en rendre compte. Les 2 petits restent plonger dans leur activité « écran ». Et oui des fois, les écrans ça sauve quand la route est longue et/ou compliquée. Une fois revenus sur le plat, nous pouvons repartir en faisant un détour par une autre route plus sûre… Nous alertons d’ailleurs nos amis avec leur gros Billy pour qu’ils prennent tout de suite une autre route pour Senja afin de ne pas connaître les mêmes difficultés que nous.
Nous arrivons sur Senja à la nuit (bon ok il fait nuit à 15h…) et nous nous posons sur un parking d’un ancien musée de Troll fermé depuis son incendie de 2019. Nos amis nous rejoignent et labourent le parking pendant 1h jusqu’à trouver la planitude parfaite de leur véhicule vérifiée avec un niveau… Alors que nous on le fait plutôt au doigt mouillé !
Nous sommes récompensés le soir par des aurores boréales, les premières pour nos amis. Le ciel n’est pas très dégagé mais les couleurs sont belles tout de même.
Le lendemain nous partons pour une ballade près du musée du troll. Le coin est plein de tourbières. Entre la neige et les tourbières cachés, les enfants finissent vite par avoir les pieds trempés. Nous n’aurons du coup pas le courage d’aller jusqu’à un parc à saumons que nous avions vu de l’autre côté de la rive. Jérôme qui adore le feu (encore plus traqué que Ludo sur le sujet et c’est pas peu dire !) nous en fait un et nous improvise des fajitas sandwichs cuites au feu de bois : un régal ! Nous faisons chemin retour après cette pause déjeuner et profitons de la marée basse pour couper à travers l’étendue de sable vaseuse.
Fin de la ballade, je glisse sur un rocher et me rattrape avec mon poignet… et bing ! une belle petite entorse 😦 Heureusement les petits pois sont là. Gwen me prend en charge le soir même, petit soin ostéo pour aider à guérir rapidement !!
Nous trouvons un endroit magnifique pour passer la nuit dans le fjord de Gryllefjord. Les aurores sont annoncées avec un KP fort (indice d’intensité de l’aurore) et une forte probabilité d’en voir. Et c’est sans compter sur le ciel qui décide de se dégager juste le temps des aurores… on en prend pleins les yeux !!!
Le lendemain, nous longeons le fjord de Gryllefjord jusqu’au col afin de profiter de la vue avant de suivre la route de la côte du nord de Senja.
Nous nous arrêtons dans un petit village de pêcheurs, Hamn. Les eaux sont cristallines et le paysage est juste splendide. Nous prenons le temps de flâner dans ce petit port de pêche.
Nous continuons notre route sur la côte nord majestueuse de Senja. Nous nous arrêtons pour la nuit dans le fjord de Ersfjorden au départ d’une petite ballade aménagée sur le bord de mer.
Le lendemain, nous nous balladons près de notre spot sur le bord de l’eau pour admirer le paysage des fjords qui s’offre à nous. Nous reprenons la route avec un premier arrêt sur la plage de Ersfjord.
Nous nous arrêtons pour quelques jours sur un magnifique spot surplombant le petit village de Mefjordvaer afin de profiter des ballades dans le coin. Nous faisons une ballade l’après-midi à côté, mais cette fois juste tous les cinq. Les petits pois roulants nous ont laissé pour gérer leur panne de gaz (bouteille vidée en une nuit !), ils nous rejoignent à la nuit tombée.
Nous passons la soirée tous ensemble dans la cabane avec vue sur la mer pour partager un petit dîner au feu de bois avec nos amis. Jérôme poussera également la chansonnette et nous apprendra la chanson qui colle tellement bien à notre aventure : « caravan show ».
Le lendemain, nous repartons pour une autre ballade, cette fois, tous ensemble le long de la côte jusqu’à un joli point de vue. Nous perdrons en route Malo, Océane et Chloé qui rentreront au camping-car avec Gwen. De son côté, Jérôme n’a qu’une idée en tête : ramener un tronc d’arbre pour le couper en buchettes pour notre feu de ce soir. Ni une ni deux il embarque nos 2 grands pour porter le tronc jusqu’à la cabane et ce ne sera pas une mince affaire !!
Nous sommes sur un spot parfait pour observer les aurores. Nous sommes haut entourés de montagnes sans pour autant gêner le champ de vision sur le ciel vers les 4 points cardinaux ! Et ce soir-là la nature nous fait le plus beau des cadeaux : nous avons le droit à un magnifique spectacle, le plus beau qu’on ait eu en Scandinavie !!!
Le lendemain, nous reprenons la route en direction de Husoy. Ce petit village de pécheurs isolé sur une île est authentique et se trouve au milieu d’un fjord. Il ne vit que des fruits de la pêche. La route pour le rejoindre est splendide au bord des fjords puis dans les terres enneigées, nous en prenons encore pleins les yeux. Nous visitons le village à la nuit tombée autant dire qu’il est 14h !! Malgré ces jours si courts, décidément Senja nous conquit…
Le lendemain, nous faisons route cette fois vers le sud de l’île pour découvrir le Parc national d’Anderdalen. Nous trouvons un camping près de l’entrée du parc afin de pouvoir partir dès le jour en promenade dans le parc. Je vous rappelle les jours sont très courts maintenant : 3 heures de luminosité… donc il faut être au taquet pour ne perdre aucune minute de luminosité pour visiter. Malheureusement pour nous, ce camping sera une vrai galère. Cela a déjà un peu mal commencé à l’arrivée, tout est fermé et je finis par avoir la gérante au téléphone qui me demande des preuves de notre quarantaine, nos id de passeports… je comprends au final que son mari est malade du COVID et qu’ils sont tous en quarantaine. Après moultes discussions, elle me laisse m’installer dans le camping et me fait confiance (comme tout norvégien qu’il se doit) pour laisser l’argent dans une enveloppe dans la boite aux lettres. Le camping est en étages, pas simple avec cette neige et cette glace qu’on peut trouver sur les chemins. On va pour s’installer le plus droit possible dans la neige. Mais sous la neige, il y avait de la … boue !!! en clair on s’est embourbé de 10cm ! Heureusement les petits pois arrivent 1h plus tard et Jérôme avait eu la bonne idée d’acheté une sangle au cas où il aurait eu besoin de se faire treuiller. Bon finalement c’est nous qu’il tire de cette galère !! Leur billy a chauffé !!
Nous voilà sortis de cette galère, mais Ludo n’est pas rassuré pour autant pour quitter ce camping. En attendant, nous passons une petite soirée tranquille avec les petits pois. Nous nous couchons tôt pour une fois afin d’être au top demain matin à la première lueur du jour pour faire une petite randonnée dans le parc.
Le lendemain, nous partons à 10h pour la randonnée dans le parc d’Anderdalen. Nous croisons le chemin de 2 randonneurs retraités qui s’avèrent être des français installés comme médecin depuis 40 ans en Norvège. On discute un peu et on apprend qu’ici les retraités filent aux Canaries l’hiver venu, c’est le remède contre les nuits polaires :). Nous ne trouverons ni rennes ni élans bien que nous ayons vu pas mal de marques plutôt fraiches de leur passage.
De retour de ballade, nous décidons de quitter le camping avant que la nuit tombe définitivement car nous pressentons que cela va être plutôt compliqué. Il y a en effet une rude montée gelée avant d’arriver à l’entrée du camping qui ressemble à une véritable patinoire. Nos inquiétudes se confirment, même avec de l’élan, notre camping-car ne monte pas jusqu’en haut. On couvre la route de graviers aux endroits les plus glacés mais il nous manque un dernier mètre à passer… Du coup, Ludo décide de chaîner et ouf ! nous voilà sortis de ce bazar !! Nous n’avons plus envie de passer une minute de plus dans ce foutu camping. Nous laissons donc nos amis pour une nuit et quittons l’île de Senja en direction du nord.
Nous partons très heureux de cette découverte. L’île de Senja n’a rien à envier aux Lofotens. C’est encore sauvage et authentique !!