16 mars 2021
Nous arrivons dans le village de Villa de Leyva à la nuit après une longue route sinueuse depuis Bogota. Nous marchons quelques minutes pour rejoindre notre logement. Nous sommes super bien tombés : nous avons un petit appartement rien que pour nous, et notre hôte, l’adorable Rosario, nous propose de venir directement le lendemain matin pour nous préparer le petit-déjeuner.
Après un bon petit-déjeuner copieux, nous partons découvrir le village. Il est nommé au patrimoine national de la Colombie. C’est un très joli village aux murs blanchis de chaux, rappelant l’ancienne époque coloniale hispanique. Les rues sont pavées. On trouve de nombreuses petites échoppes d’artisanat au détour des ruelles. C’est très calme, les touristes ne sont pas encore bien revenus.
Nous nous arrêtons déjeuner dans le restaurant local, pour le menu du jour typiquement colombien : une soupe avec poulet, pomme de terre, maïs, un plat avec une viande, du riz et de la banane plantain et le tout servi avec un jus de fruit. Ici les proportions ne sont pas les mêmes, alors ce sera 3 menus du jour pour 5 et ça comble largement nos estomacs.
L’après-midi, nous essayons de sortir du village pour aller voir les points d’intérêts aux alentours : 4km de marche aller. Mais à peine à la sortie du village, l’orage gronde et le ciel se fait menaçant. Nous décidons de nous abriter juste à temps pour ne pas prendre la saucée. Au final, au bout de 30 minutes, la pluie cesse et nous rebroussons finalement chemin. Bonne nouvelle pour les enfants, l’après-midi « marche » se transforme en après-midi « école » ! Puis le soir, nous retrouvons nos amis Les 5 couleurs primaires et Et pourquoi pas aller voir ailleurs pour un petit verre pendant que nos enfants profitent d’une séance cinéma à l’appartement.
Le lendemain matin, Rosario, après nous avoir préparé encore un succulent petit-déjeuner, nous propose de nous emmener à Raquira, un village de potiers à 40 min de Villa de Leyva et de nous balader ensuite sur les différents sites que nous souhaitons visiter. Nous sommes enchantés par la proposition qui nous parait bien plus simple que de jongler avec les bus. Nous partons donc pour Raquira. C’est un village très coloré, avec des échoppes de poteries principalement qui se suivent les unes après les autres. Autant vous dire que quand on est en voyage au long cours et qu’on ne peut donc rien ramener de plus que nos bagages actuels, c’est très difficile de flâner dans tous ces petits magasins, un vrai supplice de Tantale !
Une des spécialités en Colombie est la tirelire Petit Cochon. Il est de coutume d’en offrir une aux enfants au début de l’année pour qu’ils cumulent des économies tout au long de l’année. Pour Noël, ils cassent leur tirelire pour dépenser leur argent.
A 11h, nous avons rendez-vous avec Alex, un potier. Alex nous emmène à son atelier pour nous faire découvrir son métier : depuis l’argile récupéré dans la montagne jusqu’à sa transformation en poterie. On commence donc avec la réserve d’argile rapporté des montagnes : ils ont 4 couleurs d’argile dans les montagnes alentours, ce qui est rare la blanche, la rouge, la jaune et la noire. Chaque terre est adaptée à un style de pièce, des grosses pièces et des petites avec des détails… Ils mettent ensuite l’argile dans un grand puit avec de l’eau. Puis ils utilisent une presse tournée par des ânes pour en sortir la pâte qui pourra être modelée mais à ce stade il reste beaucoup d’aspérités. Ils la passent à travers un tamis pour avoir une terre à travailler et modeler propre et lisse. A partir de là, ils peuvent travailler cette terre sur un tour pour monter la poterie. Une autre personne récupère ensuite la poterie et toujours sur un tour s’occupe de faire la décoration. Le tout sera ensuite séché avant d’être chauffé à plus de 1000°C dans un grand four pouvant contenir jusqu’à 5000 pièces en même temps. Il leur faut attendre 48 heures pour que le four refroidisse et qu’ils puissent récupérer les poteries cuites.
Après ces explications, Alex nous amène à son école de poterie pour nous initier tous les 5 à l’usage du tour. Son père nous rejoint, il nous montre comment faire une petite tirelire cochon, puis comment monter quelques petites poteries (écuelle, tasse, saucier…). Ensuite c’est notre tour. Alex nous félicite de notre travail, et nous affirme que nous sommes de très bons élèves avec une mention spéciale pour Malo qui l’a impressionné par sa coordination et sa concentration. En tout cas, cette activité a bien plus aux petits et grands !
Nous remercions Alex et rejoignons Rosario qui nous emmène déjeuner la spécialité d’un village à côté, la longaniza, une saucisse bien bonne !
Ensuite nous nous rendons à El Fossil, un musée construit autour d’un fossile de dinosaure. La région de Villa de Leyva est riche en fossiles et squelettes de dinosaures. Le musée est expliqué qu’en espagnol alors on en fera vite le tour. Heureusement que nous n’avons pas fait les 4 km de marche la veille pour juste voir un squelette…
Nous rentrons dans l’après-midi à l’appartement. Nous nous reposons, faisons un petit jeu avec les enfants. Puis les grands nous font leur exposé sur la Colombie. Le soir, nous recevons nos amis à la maison pour leur faire goûter la fameuse saucisse et Stéphane nous ramène un bon fromage qui pue, et des bananes flambées au Rhum en dessert !!
Le lendemain, pour notre dernier petit déjeuner, Rosario nous a ramené des supers empanadas (chaussons fourrés au poulet/maïs et fromage). Nous sommes « refaits ». Nous la remercions et quittons notre appartement. Avant de reprendre la route, nous faisons un passage obligé à la patisserie française du coin. Je craque pour les viennois au chocolat et les croissants aux amandes bien au dessus des prix colombiens mais la gourmandise n’a pas de prix ! (enfin pour moi :p)
Nous arrivons au terminal de bus et encore une fois notre départ est un peu épique. Je vous laisse imaginer entre les représentants des différents compagnies de bus, les taxis, tout le monde essaie de nous alpaguer pour monter dans son véhicule. Certains nous disent de passer par telle ville, d’autre par une autre, de quoi en perdre son latin. Finalement on se décide pour un collectivo (petit bus local qui ne part qu’une fois rempli) pour prendre le chemin le plus court, en kilomètres (l’info ici est importante !) et changer à Acupuro pour un autre petit bus. Alors en Colombie, il ne faut pas compter en kilomètres mais en temps de trajet car ici c’est surtout très montagneux !! Le collectivo tarde à partir car on le retient pour récupérer nos amis avec nous. Puis il quitte Villa de Leyva et s’enfonce dans la montagne à travers des chemins pas vraiment carrossables. C’est un peu l’aventure. Il s’arrête au détour de rien du tout, en pleine nature, pour poser les gens les uns après les autres. Au bout d’une bonne heure, nous voilà à Acupuro. Nickel l’autre bus arrive de suite et on fait le transfert. Il est aussi petit mais plus confortable par contre on ne voit pas la route, seulement les sièges de devant. On est dans les Andes, donc autant vous dire que ça tourne dans tous les sens. Le voyage va durer 3 heures, à bien brasser nos estomacs…
Nous arrivons en fin de journée à San Gil. Nous sommes super bien accueillis par notre hôte à la Casona de Juan. Après nous avoir expliqué le fonctionnement de l’auberge, il nous détaille toutes les activités à faire dans le coin.
Le lendemain matin, l’auberge nous organise le transport pour notre journée nous confirmant que ce serait plus facile d’avoir un véhicule attitré à 9 plutôt que de s’embêter avec les bus et pour un surcoût minime.
Nous partons alors pour le village de Barichara. Il s’agit là encore d’un très beau village, perché dans la montagne. Les maisons ont des murs de chaux blanchis, les rues sont pavées, on reconnait de nouveau le style colonial. Nous passons notre matinée à nous promener dans le village et voir les différents points de vue sur la vallée.
Nous nous trouvons encore un vrai restaurant local pour le déjeuner.
Après ce déjeuner bien copieux, nous sommes prêts pour la randonnée de 5 ou 9km (les avis divergent entre les guides et les indications sur place 🙂 ) jusqu’au village de Guane. Il fait bien chaud, mais heureusement la ballade est principalement en descente. On traverse des forêts, le chemin est bordé de murailles, on se croirait presqu’en Ardèche.
Après deux bonnes heures de marche, une bière rafraichissante à l’arrivée, notre mini-bus nous récupère dans le petit village de Guane et nous ramène à notre hotel en toute fin de journée.
Ce soir-là, c’est l’anniversaire de Laetitia. Alors nous laissons les enfants à l’Auberge après les avoir nourris biensûr et avec l’option cinéma dans la chambre. Pendant ce temps, nous filons fêter l’évènement dans le super restaurant Gringo’s mike que nous ne sommes pas prêts d’oublier : des cocktails, des hamburgers, des salades… ça déchire ! c’est une tuerie ! bref vous voyez ce que je veux dire 🙂
Le lendemain, nous repartons avec notre mini-bus cette fois en direction de cascades de Juan Curi. Nous prenons un petit chemin d’une heure pour rejoindre le pied de la cascade. Nous traversons une végétation luxuriante avant d’y arriver. Le site est très beau. La puissance de l’eau à cette période ne nous permet pas de nous baigner, disons que c’est interdit pour les enfants alors on ne va pas les tenter en s’y baignant entre adultes. Mais on profite de prendre un peu la douche et de faire de belles photos.
Ludo se décide à descendre la cascade en rappel pour accompagner Maxime, le fils de nos amis. Nous les attendons longtemps dans le froid humide de la cascade mais nos gaillards seront bien contents de leur descente.
De retour de la cascade, nous demandons à notre chauffeur s’il peut nous trouver un endroit sympa où manger rapidement des empanadas. Il nous dégotte une super adresse, on se régale !
Ensuite nous nous rendons au village de Curiti. Juste après le village, il y a une rivière qui descend dans la vallée en formant des petits trous d’eau, propices à la baignade. Nous trouvons un coin sympa pour nous poser avec les enfants et profiter de glissades sur les toboggans naturels formés par le cours d’eau. On a du mal à en repartir tellement les enfants s’éclatent.
Nous visitons finalement le village de Curiti à la nuit. Il y a une belle ambiance de village, un peu d’animation et quelques échoppes pour manger sur le pouce. Vu l’heure, nous nous prenons une pizza avant de rentrer à l’hotel.
Le lendemain, c’est notre dernier jour à San Gil et pas des moindres. Ludo et les deux grands vont sauter en parapente au dessus du canyon de Chicamocha. En tant que maman, je m’angoisse pour Hugo et Louis. Je retranscris la peur que j’aurais si j’étais à leur place. En plus, Louis a le vertige, et j’ai en fait l’angoisse qu’il ait peur une fois au dessus du vide et qu’il passe un sale quart d’heure… La route pour arriver au point de départ des parapentes est vraiment impressionnante. Elle n’est pas large et domine le canyon de Chicamocha, c’est vertigineux et je vois que mon Louis n’emmène pas large. Du coup, mon stress de maman monte… Une fois sur place, nous recevons les explications pour les sauteurs. Il y a une vingtaine de personnes qui vont faire le grand saut. Ils font passer les plus légers en premier et les plus lourds en dernier. Du coup, Louis et Hugo sont les premiers à passer, et Ludo le dernier 🙂
C’est donc le départ de mes deux grands. Ils partent en même temps avec chacun leur pilote. Tout va très vite, à peine harnachés, que leurs voiles se lèvent déjà… j’en pleure, j’imagine mon Louis effrayé. Puis je les vois partir au loin, ils sont bien positionnés dans le « siège » du parapente, ça me rassure un peu. Les courants ascendants semblent propices et ils montent très haut dans le ciel. Vingt cinq minutes plus tard, les voilà qui atterrissent. Je les vois revenir tous les deux enchantés. Je suis trop fière d’eux !
Puis au bout d’une longue attente vient le tour du papa. Ludo est un peu tendu, pourtant il en a fait en solo quand il avait 15 ans. Le vent a tourné, il ne part pas du même côté que les enfants et monte moins haut. Pour autant, Ludo avoue qu’il n’a pas été rassuré tout le temps mais a quand-même kiffé son vol.
Voici les photos du vol de Louis :
Voici les photos du vol de Hugo :
et les photos du vol de Ludo :
Après ces folles émotions, nous rentrons à l’auberge. Nous prenons un dernier repas dans notre resto préféré de San Gil, vous l’aurez deviné, le Gringo’s mike. Cette fois ce sera cocktail de fruits et cookie géant en dessert…. sans commentaires 🙂
Nous partons à 19h pour prendre le bus de nuit en direction de Carthagène. Le confort du bus est digne d’un avion, ça devrait bien se passer. Allez bonne nuit !
A suivre…