16 avril 2021
Nous partons en fin de matinée en direction de l’aéroport de Bogota. C’est le petit moment de stress habituel car on a toujours peur de ne pas passer tous les contrôles même si nous avons normalement tous nos papiers en ordre. Il faut d’ailleurs montrer patte blanche dès l’entrée à l’aéroport : on n’entre pas dans le terminal sans son test PCR et son billet électronique !
Bref, nous passons tous les contrôles sans encombre et nous voilà partis pour Guyaquil en Equateur. Une fois sur place, nous sommes de nouveau contrôle de multiples fois, autant dire que nous avons bien rentabilisé nos tests PCR après 10 contrôles… Nous nous posons à un hôtel proche de l’aéroport car un autre vol nous attend le lendemain en direction de l’archipel des Galapagos. C’est encore une surprise pour les enfants à ce stade. Nous voulions marquer le coup pour les 12 ans de Louis, qui rêve de cette destination depuis qu’on parle de tour du monde en famille. Et pourtant, nous ne l’avions pas prévu initialement car c’est une destination plutôt hors de prix en temps normal mais la pandémie présente pas mal d’avantages pour les voyageurs au long cours et on était finalement si près…
Le lendemain, nous tenons toujours les enfants en haleine sur la future destination pour retourner à l’aéroport. Nous prétextons que nous devons prendre un vol intérieur (ce n’est pas faux en soit car les Galapagos font partie de l’Equateur) pour le nord du pays. Ils ont trouvé cela un peu bizarre et n’ont pas cherché plus loin. A l’entrée du terminal, de nouveau, on nous demande tests PCR et billets et là les enfants entendent le mot « Galapagos ! ». Ca y est, les yeux brillent déjà…
Cet archipel est préservée et ça se sent déjà dès les contrôles à l’aéroport. Il faut d’abord s’acquitter d’une première taxe d’immigration de 20$ par personne. Ensuite nous devons passer les bagages dans une détecteur pour sacs plastiques, car ils sont soi-disant « interdits » sur place (malheureusement ce n’est pas ce que l’on constate loin de là une fois là-bas). Après cela, nous pouvons passer à l’enregistrement des bagages. Ensuite, nous avons un nouveau contrôle avant la sécurité pour vérifier que nous avons bien payé l’immigration. Nous arrivons à la sécurité, le sas est digne d’un film de science-fiction ! Après tous ces contrôles nous sommes fin prêts pour s’envoler pour l’île de Santa Cruz.
Nous arrivons à Santa Cruz avec une météo digne de la Bretagne, un bon petit crachin sous un ciel tout gris. L’aéroport se trouve sur une petite île. Pour rejoindre la principale ville de l’île, il faut prendre le bus, puis le taxi-boat et enfin encore un taxi. Une heure plus tard, nous arrivons à notre auberge en plein centre de Puerto Ayora et sous un magnifique soleil !!!
Après un déjeuner rapide, nous profitons de l’après-midi pour découvrir la ville et son port. Cela semble assez touristique au vue des magasins sur la rue principale. Par contre, la plupart sont encore fermés et nous sommes plutôt seuls à nous promener. Nous nous rendons sur le port et là c’est un véritable spectacle qui nous laisse déjà pleins de promesses pour la suite. Il y a des otaries sur le quai tranquillement installés sur les bancs, des bébés requins pointe noire, des tortues, des crabes multicolores, des raies aigles… la nature a tout ses droits ici, nous sommes finalement les bêtes curieuses de ce petit bout de terre !
Le lendemain, nous passons la journée à Tortuga Bay. Cette plage se situe à 1 heure de marche de la ville. On emprunte un chemin du parc national, très bien entretenu en pierres de lave. Nous traversons une nature incroyable et hostile, le sol n’est fait que d’amoncellement de roches volcaniques sur lequel arrivent à pousser des cactus endémiques : les candélabres et les figuiers de barbarie. Nous croisons de nombreuses fois le chemin de petits lézards souvent vert ou gris avec une pointe de jaune et orange claquant. La balade pour rejoindre la plage est très sympa, les enfants ne se plaignent pas pour marcher.
Le chemin finit par déboucher sur une gigantesque plage de sable blanc, tellement fin qu’on dirait de la poussière. Nous sommes complètement subjugués par ce paysage qui s’offre à nous, ce contraste entre la mer turquoise, le ciel bleu, le sable blanc et la roche volcanique noire. Nous remontons le long de la plage et croisons nos premiers iguanes marins. Nous observons les pélicans raser le dessus des vagues. Nous avons une impression de bout du monde.
Nous nous posons à la plage suivante, après avoir traversé la mangrove, nous arrivons sur une anse plus abritée des courants qui permet de se baigner plus en sécurité. Le sable est tellement fin qu’il reste en suspension dans l’eau, la visibilité n’est pas claire pour faire du snorkeling. Ce sera donc baignade et farniente sur la plage. Après quelques heures nous revenons du côté de la grande plage Tortuga Bay et profitons des dernières heures avant la fermeture du parc pour jouer dans le sable et dans les vagues. A 17h, le parc ferme ses portes pour laisser la plage aux iguanes et tortues qui pondent à cet endroit.
Le soir, nous ressortons pour le happy hour : une petite pina colada en amoureux pendant que les enfants s’amusent aux jeux sur le port.
Le lendemain, nous nous dirigeons au Centre de recherche Darwin qui travaille sur l’évolution de l’archipel et la préservation de sa faune et en particulier de ses tortues terrestres. Nous avons la chance de tomber sur un guide francophone. Il nous raconte la théorie de l’évolution selon Darwin. La nature a sélectionné les plus forts et ainsi les espèces se sont adaptées à leur environnement. C’est pourquoi aussi bien les tortues que les iguanes marins sont différents selon les îles de l’archipel. Pour ce qui est des tortues, leur carapace diverge. Si l’île est plutôt aride, notamment les îles les plus récentes où les volcans sont encore en activité, leur carapace va ressembler à une selle de cheval car les tortues doivent se nourrir de cactus et étirer leur cou en hauteur pour attraper leur nourriture. Sur les îles plus végétales, comme par exemple Santa Cruz et San Cristobal qui sont les plus anciennes, la carapace des tortues est bien rondes pour leur permettre de se déplacer dans cette végétation et les tortues se nourrissent de fruits comme les manzanita, une sorte de petite pomme très toxique pour l’humain voire mortelle. Nous découvrons la reproduction et la vie des tortues, nous voyons différents spécimens, des plus petits bébés aux adultes qui sont conservés dans le parc. Les bébés sont taggués selon leur île de provenance, une fois adulte, ils sont remis sur leur île natale. Et enfin, le clou du spectacle comme ils aiment à le dire, Georges ! Il s’agit de la tortue emblématique du centre : il est empaillé aujourd’hui donc plutôt glauque à voir. Mais cette tortue était l’unique individu de son île avant l’extinction de cette race car Georges n’est jamais arrivé à se reproduire. Depuis le centre a réintroduit une autre race de tortue similaire vis à vis de son environnement sur cette île.
Après la visite du centre, nous nous rendons sur la plage El Estacion. Ce coin nous a été recommandé pour faire du snorkeling. Les eaux sont turquoises, un peu moins troubles. Nous arrivons à croiser le chemin d’une tortue et d’une énorme raie aigle. Les enfants passent des heures dans l’eau, même Malo ! Ils sont tellement à l’aise dans l’eau qu’ils en oublient souvent la distance de la plage en poursuivant les poissons au fond de l’eau.
Nous rentrons pour le déjeuner à notre auberge. Nous passons devant la criée au passage. C’est un véritable spectacle devant le poissonnier : pélicans, otaries, et grues se pressent autour du stand de poissons pour espérer grapiller un morceau. Nous prenons notre thon frais pour la modique somme de 3$ la livre, mmm on va se régaler.
Nous repartons en début d’après-midi de l’autre côté du parc national sur une site appelé Las Grietas. Il s’agit d’une immense faille de lave dans laquelle on peut se baigner et où se mêlent l’eau de mer et l’eau douce. Les poissons y rentrent quand ils sont bébés et ne peuvent en ressortir une fois adulte, du coup ils deviennent plus gros que par nature.
Pour s’y rendre, nous prenons un taxi-boat. Puis nous suivons un petit chemin qui longe une jolie plage. Une fois à l’entrée du parc, nous devons payer un guide. Depuis le Covid, le parc national n’accepte plus que les étrangers se promènent sans guide dans le parc. Du coup, il faut payer désormais cette activité. Mais on ne regrette pas, car notre guide est très sympa et nous apprend pas mal de choses sur le coin. Il nous emmène sur différents points de vue sur l’île avant de rejoindre la faille pour se baigner. L’eau est fraiche et nous rappelle un petit goût d’Ardèche. Quand nous rentrons, nous faisons encore un stop à la plage que nous avions longée avant de finir par rentrer, la pluie étant venue nous chasser.
Le soir, nous faisons de belles rencontres à l’auberge et passons notre soirée à échanger sur nos voyages et expériences avec un couple tchèque et un couple argentin-allemand. C’est le plaisir d’être en auberge de jeunesse, pouvoir rencontrer des gens et partager !
Le lendemain, nous décidons de faire une journée lazy, orientée farniente et rattrapage école 🙂 Nous allons à la plage de El Estacion l’après-midi à la demande des enfants qui veulent repartir à la chasse des merveilles sous-marine avec leur masque-tuba. On fait le plein d’iguanes de mer à la plage !! Attention à ne pas marcher dessus !!
Le lendemain, nous partons à la journée au centre de l’île pour aller rendre visite aux tortues terrestres dans leur milieu naturel. Nous avons la chance de capter un taxi qui nous propose de nous amener à notre destination au même prix que le bus. Nickel, on est partis pour le ranch de El Chato.
Nous sommes accueillis par un guide. Ils nous prêtent des bottes pour éviter de salir nos chaussures et aussi de se faire envahir par les fourmis… C’est parti pour 1h de promenade dans le parc où les tortues se promènent librement. Nous tombons même sur un couple en train de s’accoupler, enfin ça semblait mal parti car la femelle n’était pas dans le bon sens 🙂 Les enfants s’amusent à nourrir une tortue avec des fruits de la passion. Nous sommes impressionnés par la taille de ces gigantesques tortues et leur tête de dinosaure. A la fin, le guide nous fait même essayer une carapace, je rentre dedans dis donc !!
Après la visite des tortues, nous nous rendons à pied aux tunnels de lave. On descend petit à petit sous terre pour découvrir cette grotte creusée par la lave sur quelques centaines de mètres. Par endroit, le tunnel se resserre et même s’abaisse au point de finir à 4 pattes pour passer sous la roche. Les enfants se sentent des Indiana Jones en herbe 🙂
Après ces mini-aventures, nous retrouvons un gars pour nous ramener jusqu’à Puerto Ayora. Il tient une finca dans les terres et est fort sympathique. Il nous propose de passer chez lui pour prendre notre pique-nique et voir sa finca avant de rentrer. Dans sa ferme, il y a 4 petits chatons trop mignons, Hugo en aurait bien ramené un. On mange sur le pouce chez lui puis ils nous ramènent. Nous sommes contents d’avoir rencontré cette homme et vu un peu plus l’intérieur des terres.
Il nous reste un peu de temps pour aller à la plage et profiter encore du snorkeling pour finir cette belle journée.
Le lendemain, c’est le jour J : Louis a 12 ans ! Nous commençons par la tradition de ce voyage à l’occasion des fêtes en tout genre : des pancakes au petit-déjeuner. Nous laissons Louis et Malo à l’auberge tranquilles pendant que nous allons faire des courses pour le repas d’anniversaire. Nous en profitons également pour trouver un coiffeur pour Hugo. Par chance, nos amis Guillaume et Alicia, plus jeunes que nous, sont arrivés à convaincre Hugo de changer de coupe (bien que ses vieux parents lui disaient depuis un moment que les cheveux longs c’était vraiment pas terrible !). Et c’est parti pour la petite coupe à l’équatorienne, ça lui va tellement mieux ! A midi, Louis a choisi son repas : ce sera notre plat suédois préféré le Pytt y Pana (la recette est sur le blog !)
Pour marquer ce jour spécial, nous avons réservé une petite croisière en bateau autour de la baie afin de découvrir d’autres coins de l’île Santa Cruz. Nous embarquons sur un bateau avec une dizaine d’équatoriens, un petit groupe de jeunes en vacances. Le bateau s’arrête une première fois en pleine mer à l’endroit précis où l’on peut trouver des requins pointe noire adultes. Ils sont énormes et on les voit à la surface tourner autour du bateau. En fait, ils ont l’habitude que les bateaux de pécheurs viennent à cet endroit pour nettoyer leurs poissons d’où leur présence.
Le bateau nous emmène ensuite à Las Grietas. Avant de rejoindre le site, il s’arrête devant la faille côté mer, la partie est inaccessible depuis les terres. On peut y observer des fous à pattes bleues, une espèce endémique des Galapagos. Ce sont les mâles qui ont les pattes bleues, et plus le bleu est intense plus la femelle est attirée ! Nous avons de jolis points de vue sur cette partie de la côte depuis le large.
Après une petite heure de baignade à Las Grietas, nous repartons pour une séance de snorkeling sur un spot accessible qu’en bateau. Le guide s’occupe du groupe d’équatoriens pas très à l’aise dans l’eau et nous laisse libre de chercher les poissons, tortues et autres bêbêtes sous-marines. Les enfants s’éclatent, ils sont ravis.
Puis nous repartons pour aller sur les terres cette fois, une petite promenade pour aller voir le canal de l’Amor ainsi qu’une plage de l’autre côté de l’île. L’endroit est charmant, on s’émerveille de cette nature incroyable, de ses contrastes saisissants entre le bleu du ciel et de la mer, le noir de la roche et le vert de la végétation. Pendant la balade, Hugo informe le groupe de jeunes équatoriens que c’est l’anniversaire de son frère. Du coup, Louis a gagné la chanson d’anniversaire en espagnol, puis en anglais et en français, un chouette moment ! Nous finissons cette balade sur la fin de journée avec le soleil qui commence à se coucher. Voilà un magnifique cadeau d’anniversaire et une belle journée de fête en famille !!
Nous rentrons à l’auberge préparer la soirée d’anniversaire de Louis avec nos amis Guillaume et Alicia ainsi que Max et Marie. J’ai préparé un moelleux aux fruits de la passion. Louis souffle ses bougies devant une grande assemblée, même notre hôte est présente. Hugo, tellement impatient, offre son cadeau en premier, un coussin pour les transports en forme de requin marteau vu que son frère dort partout :). Louis reçoit également pleins de souvenirs des Galapagos sous forme de bracelets, pin’s, porte-clefs et macaron pour son sac à dos. Il est ravi, je crois bien qu’il s’en souviendra de ses 12 ans !
Sur cette belle note, nous allons nous coucher car demain le bateau nous attend à 7h pour nous emmener sur une autre île de l’archipel. Nous quittons Santa Cruz.
A suivre…