23 avril 2021
Nous prenons le bateau de 7h du matin à Santa Cruz pour rejoindre l’île d’Isabela. Nous avons de la chance, la mer est calme, du coup personne n’est malade. Les traversées inter-île sont réputées difficile pour les estomacs 🙂
Nous arrivons à 9h du matin et déjà Isabela nous offre plein de promesses. Nous sommes accueillis au port par une multitude d’otaries qui plongent dans l’eau, montent sur les bateaux-taxi, dorment sur le ponton… On aperçoit aussi quelques iguanes nager dans les eaux du port près de la mangrove. Les eaux sont turquoises et transparentes. Wahou nous sommes déjà conquis.
Nous rejoignons notre hotel à pied. Nous avons une très grande chambre et une très grande terrasse rien que pour nous vu que l’hotel est vide… Nous restons le reste de la matinée à l’hotel pour nous installer, nous repose du réveil matinal et déjeuner tranquillement.
L’après-midi, nous nous baladons dans le village. Il est désert. Rien à voir avec Santa Cruz qui parait déjà bien plus touristique. Ici cela ressemble presque au far west. Les rues sont vides, le sol est couvert d’un sable tellement fin qu’il est soulevé par le vent. On s’attend à ce qu’un cowboy sorte sans prévenir d’une tienda comme dans les westerns…
Nous rejoignons la plage, devrais-je dire, l’immense plage qui s’étire sur 3 kms. Et toujours personne en vue. Nous sommes seuls sur une plage idyllique où viennent s’écraser les vagues de l’océan Pacifique. Nous remontons tranquillement la plage jusqu’à sortir du village. Arrivés à la dernière maison, nous faisons connaissance avec la maman aux iguanes, c’est ainsi qu’elle se présente. Cette dame est guide sur l’île et son surnom est lié au fait que son petit muret est recouvert de bébés iguanes âgés d’un an. Elle s’inquiète de me voir partir sans couvre-chef avec le soleil qui tape comme il faut. Du coup, elle insiste et je lui emprunte son grand chapeau de paille pour passer l’après-midi à la plage.
Nous continuons notre balade jusqu’à trouver un petit coin d’ombre sur cette immense plage. Nous y passons le reste de l’après-midi : les enfants profitant du sable et des vagues, et nous d’un moment de calme.
Nous rentrons au coucher du soleil. Nous repassons devant la maman aux iguanes pour lui rendre son chapeau. Elle nous donne une noix de coco fraiche à déguster. Nous repartons avec notre grosse coco sans trop savoir comment l’ouvrir… Mais c’était sans compter sur la gentillesse d’un barman qui, en nous voyant passer, nous propose de nous l’ouvrir pour goûter l’eau de coco. Puis une fois l’eau de coco bue, il nous reprend la coco pour cette fois nous en sortir la chair à déguster. C’est la première fois que nous goûtons une coco aussi fraiche, un régal !
la danse des Galapagos
Le lendemain, nous retrouvons nos amis Guillaume et Alicia, et Max et Marie qui nous rejoignent dans le même hotel. Nous partons le matin sur le site de Conche de Perla. Il s’agit d’une sorte de piscine naturelle, abritée des courants, superbe pour le snorkeling. Pour rejoindre cet endroit, il faut prendre un joli petit chemin depuis le port et traverser la mangrove sur des ponts de bois. Ce n’est pas si simple de s’y rendre, on fait beaucoup de rencontres… animales ! et oui les iguanes et les otaries aiment lézarder sur ces ponts de bois et n’en ont pas grand chose à faire de notre présence !!
Nous arrivons sur un grand ponton qui débouche sur une magnifique baie. Il est envahi d’iguanes, il y en a au moins une vingtaine. C’est incroyable. Les eaux semblent limpides, propices à une bonne séance de snorkeling. On passe deux heures à barbotter nageant avec les iguanes, les otaries et les tortues de mer. C’est le royaume des animaux ici, nous sommes les bêtes curieuses ici.
Nous allons ensuite déjeuner sur un restaurant au bord de la plage l’habituel menu du jour sud-américain : un jus de fruit, une soupe et une viande ou poisson servi avec du riz… Puis nous passons de nouveau l’après-midi sur la grande plage en mode farniente.
Sur le retour de plage, nous passons à une agence pour négocier nos activités sur les 3 prochains jours que nous allons partager avec nos deux couples d’amis.
Le lendemain matin, 7h30, une jeep nous attend pour nous emmener au port. Nous allons sur le site de Los Tuneles, LE site à ne pas manquer sur cette île. Deux bateaux nous attendent. Nous avons une traversée de 45 min pour rejoindre le premier stop pour une activité snorkeling au milieu des tunnels de lave. Nous sommes à marée basse, donc la mer est très calme et il y a peu de courant ce qui permet une meilleure visibilité. Nous observons des hippocampes pour commencer, puis une, deux, trois… pleins de tortues toutes plus énormes les unes que les autres. Puis le guide nous amène vers des grottes pour voir les requins pointe blanche, une bonne dizaine campent sous les roches volcaniques ! Nous voyons aussi une raie pastenague et un fou à pattes bleues (espèce endémique). C’est vraiment magique.
Le bateau nous emmène ensuite sur un autre site de snorkeling plus en pleine mer autour de formations volcaniques. C’est l’occasion de plonger avec une otarie, observer des tortues, des multiples poissons et même une murène. Quand nous remontons sur le bateau, on a le droit à la douche d’eau douce et une serviette pour ensuite aller se poser à l’avant du bateau et avaler notre déjeuner sous un beau soleil bien chaud.
Après cette pause, le guide nous emmène sur terre cette fois, pour marcher sur ces fameux tunnels de lave et observer la faune et la flore autour d’une promenade. Le site est magnifique avec ses contrastes de roches noires, eaux bleues, les cactus verts. L’eau est limpide, on observe les otaries et les tortues depuis le dessus. Il y a également des fous à pattes bleues. On reste bien 1h à se promener dans ce superbe paysage.
Nous reprenons le chemin du retour. Nous faisons un stop pour aller voir les pingouins puis un autre pour autre espèce de fous endémiques à Isabela. Et en pleine mer nous avons la chance d’observer un saut de raie manta ! Avant cela, je ne savais pas qu’elle pouvait sauter hors de l’eau… incroyable !
A notre arrivée au port, les otaries ont élus domicile sur le ponton, difficile de passer !
Le lendemain, nous repartons pour une nouvelle activité : cette fois-ci nous faisons du kayak au départ de la petite plage du port en direction des Tintoreras, de multiples îlots de lave à quelques centaines de mètres du port. Le guide nous fait d’abord longer les îlots et passer dans des petits canaux de lave avant d’aller observer le coin des pingouins. Puis nous faisons un stop un peu plus au large pour faire du snorkeling. Nous voyons surtout des poissons, quelques pingouins en train de nager et des raies. Puis nous revenons au port.
L’après-midi, nous retournons à la grande plage pour le grand bonheur des enfants.
Le lendemain, c’est notre dernière activité avec nos 4 amis. Nous partons pour la randonnée autour du volcan le Sierra Negra et El Chico : 16km de marche aller/retour. Nous partons de nouveau à 7h30 le matin car le volcan se couvre vite. Donc si on veut voir quelque chose mais aussi éviter la pluie au retour, il faut se lever tôt et marcher vite.
Le ton est donné et notre guide marche à grands pas malgré nos petits qui peinent à suivre. Nous faisons un premier arrêt pour la vue plongeante sur le cratère du Sierra Negra. On observe encore les dernières coulées de lave et l’emplacement des éruptions, les dernières datant de 2005 et 2018. Ces coulées sont du côté nord ouest de l’île à l’opposé de la population heureusement.
Puis nous continuons en longeant la crète du cratère pour ensuite redescendre de l’autre côté de l’île sur El Chico. Ce flan de la montagne s’appelle ainsi car elle est recouverte de multiples petits cratères de ci de là, los chicos (littéralement « les garçons »). Nous changeons complètement de paysages, c’est complètement lunaire. On voit les différentes langues de lave et les tunnels creusés naturellement. Il y a même encore une cavité toujours chaude, quand on se met devant c’est comme si on ouvrait la porte du four chaud. Tout est en nuances de rouge bordeaux et de noir selon l’ancienneté de la coulée. Et nous découvrons une vue incroyable sur le nord de l’île. Isabela est l’île la plus grande de l’archipel et seulement quelques % sont habités, le reste est inaccessible laissé à la nature sauvage.
Quand nous finissons le tour de ces volcans, la bruine commence à tomber. Nous avons 8km de marche retour à faire, nous espérons que cela ne va pas durer. Le guide, en tout cas, n’attend pas et presse le pas devant. Le groupe finit par s’étirer sur le chemin. Nous finissons les 6 derniers kilomètres Ludo, Louis qui n’en peut plus et moi. La pluie redouble d’intensité et le vent contraire s’y met aussi. Tant qu’à faire, ça aurait été trop simple. Autant vous dire que le retour nous parait interminable, à lutter contre le vent, détrempé des pieds jusqu’à la tête… Quand nous arrivons enfin au parking, cela fait déjà 20 minutes que nos amis nous attendent à l’abri avec Hugo et Malo. Nous nous mettons à l’arrière de la voiture, dans la remorque, on est déjà bien mouillés ça ne peut pas être pire. Nous sommes contents de regagner notre hotel et une douche bien chaude !
Nous faisons notre dernière soirées avec les amis, un bon repas et une petite soirée jeux avant de se quitter.
Le lendemain, nous prenons notre temps. Après 3 jours d’activités, à se lever tôt, on se repose un peu et on en profite pour faire l’école. L’après-midi, nous décidons de partir à la découverte des petites plages cachées après la très grande plage. Nous marchons donc bien 4 kilomètres pour rejoindre la playita. Cette toute petite plage de sable fin est entourée par la mangrove, et envahie par les iguanes marins (et les moustiques qui vont avec). Nous nous faisons piéger deux fois par la marée qui a raison de quelques-unes de nos affaires. C’est la période de pleine lune et les marées sont très hautes du coup. Nous restons l’après-midi là-bas.
Le lendemain matin, nous faisons connaissance avec la famille Domovoy : Pol, Claire et leurs 2 enfants Faustine et Gabriel arrivés tôt par le bateau de Santa Cruz. Comme tout le monde est un peu fatigué, ce sera une journée lazy. Nous les emmenons manger dans notre restaurant de la plage puis nous nous posons juste à côté pour que les enfants jouent dans la mer et qu’on puisse discuter le temps de l’après-midi. Nous rentrerons dîner à l’hotel.
Le lendemain, notre dernier jour à Isabela, nous décidons d’amener les Domovoy en milieu de matinée à Conche de Perla. C’est la marée basse, ce qui promet une excellent visibilité dans l’eau. Bizarrement cette fois il n’y a aucun iguane sur le ponton, il semblerait qu’ils n’y viennent que lors de la marée montante. Nous sommes chanceux : l’eau est super claire, il fait grand soleil et les animaux sont de sortie : nous voyons pas une, deux mais une dizaine de tortues et par 50cm de fond. Elles ne sont pas effrayées et ne se laissent pas perturber par notre approche. Nous pouvons nager tranquillement au dessus d’elle pour les observer. Puis une otarie vient s’amuser avec nous. C’est ensuite un banc de raies aigles qui croisent notre chemin, puis un pingouin, puis un petit requin pointe blanche. On a la totale !
Nous rentrons pour déjeuner rapidement au restaurant de la plage puis nous louons des vélos pour remonter le sud-ouest de l’île jusqu’au mur des larmes. Le chemin commence par longer la grande plage puis arrive dans la zone du parc national. Là les routes sont de poussières et de pierres de lave. Au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans les terres, on commence à croiser des gros iguanes puis une tortue terrestre des Galapagos. Et ça n’en finit plus : une, deux, trois… au total une dizaine de tortues terrestres en liberté, toujours paisibles et pas inquiètes de notre présence. Au bout de 6km, nous arrivons au mur des larmes. Dans les années 40-50, l’île d’Isabela était une prison. On demandait aux prisonniers de construire un mur sans objectif précis simplement pour les punir par une dure labeur. Une partie de ce mur s’est effondrée sur les prisonniers, c’est pour cela qu’en leur mémoire, on l’appelle le mur des larmes. Depuis le mur, un chemin à pied mène à un mirador qui offre une vue panoramique sur l’île à 360°. Elle se mérite, il faut sacrément grimper pour rejoindre le point de vue 🙂
Nous remontons sur nos selles pour faire le chemin retour. Malheureusement, Hugo a crevé et pas qu’un peu, impossible de regonfler son pneu. Il est condamné à rentrer en courant à côté de son vélo pendant 6km… On refait quelques stops le long du chemin, un autre mirador, puis une ballade dans la mangrove, un tunnel ou plutôt une grotte de lave et les lagunes dans les terres. Cette sortie vélo est charmante bien qu’épuisante pour notre grand Hugo 🙂
Alors qu’il nous reste bien encore 2 kms, nous sommes à la traine Pol et moi pour attendre Hugo qui fatigue un peu. Tout à coup, Louis arrive vers nous en courant « des bébés tortues ! vite vite dépêchez-vous ! ». Là on a détalé comme des lapins, limite jeter les vélos sur le côté pour venir voir le spectacle.
Un responsable du parc est arrivé avec un collègue prévenu par un marcheur qu’une tortue était sortie du nid. Il a creusé bien 30 cm pour récupérer tous les bébés tortues qui étaient déjà sortis de leur coquille. Puis il les a placé de l’autre côté de la but en haut de la plage afin qu’elles puissent regagner naturellement la mer. C’est magique, toutes ces petits tortues qui avancent de leurs frêles pattes sur le sable mouillée en attendant de sentir la vague les emporter. Nous sommes émerveillés, on en oublie même l’heure car nous avons déjà 30 minutes de retard pour rendre les vélo… 15 minutes plus tard, les voilà toutes rendues à l’eau, reste à savoir si la nature les laissera vivre jusqu’à l’âge adulte. Nous rentrons à la nuit dard dard jusqu’à notre loueur.
C’est officiel, nous déclarons le 30 avril, journée de la tortue, décret co-signé par les Domovoy et les Gnocs. Entre les tortues marines le matin, les tortues terrestres l’après-midi, et l’incroyable naissance des tortues de mer le soir, ce décret a tout son sens !!! 🙂
Avec pleins d’étoiles dans les yeux, nous profitons de notre dernière soirée tous ensemble. En effet, nous prenons le bateau très tôt 5h30 le lendemain matin pour rejoindre la 3ème île de l’archipel.
A suivre…