12 juin 2021
Nous quittons Chivay en début d’après-midi avec un bus touristique. L’agence nous a affrété un mini bus de 15 places pour nous 5. Le billet nous a coûté un peu cher mais on ne va pas le regretter. Nous avons 5 heures de route pour rejoindre le lac Titicaca mais nous allons faire plusieurs pauses pour profiter des magnifiques panoramas qu’offre le Pérou.
Pour commencer nous prenons de la hauteur avec une vue plongeante sur Chivay. Nous croisons au passage plusieurs troupeaux de lamas et alpagas dans la nature à flan de montagne. Notre premier stop se fait sur un grand plateau à plus de 4900m d’altitude, au dessus du Mont Blanc, incroyable. Ici c’est un désert de caillasses. Les touristes qui sont passés au fur et à mesure ont ajouté leur cairn. Au loin on observe les fumerolles d’un volcan, le Sabancaya. Il y a quelques vendeurs à la sauvette d’artisanat péruvien. On en profite pour s’équiper en gants doublés bien chauds.
Nous quittons ces hauts plateaux désertiques pour redescendre sur les grandes plaines salines où broutent une multitude de lamas et alpagas. Nous nous arrêtons de nouveau près de formations rocheuses blanches sur une grande plaine offrant une vue sur les volcans qui entourent Arequipa notamment El Misti.
Nous reprenons la route et nous arrêtons deux nouvelles fois pour des lagunes : une première où se trouvent pleins de flamands roses et une seconde immense d’un bleu intense aux lueurs du coucher du soleil, juste splendide ! On en profitera pour compléter les quelques achats de gants pour le reste de la famille.
Nous arrivons en début de soirée à notre auberge à Puno. Nous y retrouvons une guide francophone, Sadya, aux petits soins pour nous organiser deux jours d’excursion sur le lac Titicaca. Nous validons avec elle notre excursion, départ demain au petit matin.
Le lendemain matin, l’agence vient nous récupérer à notre hôtel tôt le matin pour nous amener au bateau direction les îles Uros. Le port est envahi d’algues laissant une couche tellement épaisse que cela donne une impression étrange quand les canards glissent dessus comme sur l’eau. Nous nous éloignons petit à petit de la berge, découvrant le panorama sur la ville de Puno qui s’étale jusque sur les collines alentours. Nous commençons à découvrir les roseaux. Nous avançons dans une sorte de canal entouré de ses fameux roseaux. Puis le canal débouche sur un grand espace où l’on découvre les fameux îles Uros.
Ces îles sont construites à partir des roseaux et ont donc une durée de vie limitée (environ 40-50 ans) avant qu’elles ne finissent pas couler. Les habitants doivent alors en construire une autre. L’île flotte et est retenue par des cordes à des pieux enfoncés dans le fond du lac peu profond à cet endroit. Nous sommes accueillis à notre arrivée sur une de ces îles par la famille qui l’habite. La visite est organisée comme une véritable attraction touristique mais cela n’enlève rien au charme de ces îles et à leur improbable construction. La cheffe de la tribu nous explique avec des maquettes comment sont construites les îles ainsi que les habitations, les bateaux tout est fait exclusivement de roseaux. Elle nous présente également leur artisanat, leurs traditions et leurs chants.
Puis elle nous invite à visiter leurs maisons et forcément à acheter leur artisanat et j’avoue ne pas avoir hésiter pour un de ces beaux pans colorés tissés de dessins de la Pachamama. Ensuite, nous avons le droit un petit tour en barque de roseaux avec un petit supplément financier jusqu’à l’île d’en face. C’est sûr, tout est parfaitement orchestré pour les touristes, on ne l’avait encore pas vraiment vécu dans notre tour du monde. Mais nous passons tout de même un agréable moment.
Nous quittons ses îles non sans avoir tamponné notre passeport, à défaut d’avoir le tampon du visa d’entrée au Pérou faute de Covid, on aura au moins celui du lac Titicaca 🙂
Nous prenons la direction de l’île Amantani où nous avons prévu une nuit chez l’habitant. Pour la rejoindre, nous remontons le lac pendant deux heures, observant le panorama magnifique entre Pérou et Bolivie, entre verdure et sommets de plus 6000m enneigés, on en prend pleins les yeux.
Nous arrivons sur l’île Amantani pour le déjeuner. Nous montons 20 minutes pour rejoindre le village profitant du calme d’une île sans voitures. Walter, notre hôte, nous attend sur la place centrale du village, vêtu des habits traditionnels, pour nous accueillir chez lui pendant ces 2 jours. Nous redescendons de la place jusqu’à sa maison où nous faisons la connaissance de sa femme Wilma et son fils Fernando. La vue sur le lac est splendide et le coin est si paisible. Dans la maison, il fait très frais presque froid dans la maison mais on s’y sent bien tellement c’est authentique. Wilma est une super cuisinière et nous régale dès le premier repas avec une truite du lac. Nous découvrons également le thé de Muña, une plante endémique poussant à plus de 2500m d’altitude très parfumée qui a des vertus pour le mal de l’altitude et les problèmes de digestion.
Après le déjeuner, nous découvrons notre chambre (toujours très fraiche mais cosy :)). Les enfants se mettent tout de suite à jouer avec Fernando et son petit voisin. Puis Walter vient nous chercher pour une jolie ballade à la découverte de l’île. Nous partons donc pour une petite ascension jusqu’aux sanctuaires de la Pachamama et la Pachatata qui culminent à plus de 4000m. Il nous faut une bonne heure pour rejoindre tout d’abord le sanctuaire de la Pachatata. Walter nous explique alors que chaque année une fête est organisée entre toutes les communautés de l’île pour honorer la Pachamama et la Pachatata et leur apporter une bonne récolte l’année suivante. Car les habitants de l’île ne vivent que de leur agriculture, leur monnaie d’échange est le troc, chacun aide son voisin et il y a toujours un rendu. Les communautés se partagent les terres de l’île et les récoltes, si une communauté fait les patates, l’autre fera les maïs et ils se les échangent.
Ludo profite de pouvoir faire du drone, sous le regard intrigué de Walter qui lui demande s’il est possible de lui renvoyer les photos, car il n’a jamais vu son île de cet angle là.
Nous redescendons ensuite pour remonter en face jusqu’au sanctuaire de la Pachamama. Ludo refait un peu de drone à la demande de Walter cette fois-ci. Par contre, il le crashe à l’atterrissage, résultat 2 hélices cassées mais le drone arrive encore à voler. Nous restons un moment sur ce site tellement le panorama est splendide et le coin si paisible. Notre hôte nous propose même d’attendre le coucher du soleil, quelle bonne idée !!
Nous rentrons à la nuit tombée tout juste pour le dîner. Cette fois-ci, nous ne mangerons pas dans la salle à manger de la sœur de Wilma mais dans sa petite cuisine réchauffé par les feux de cuisson. C’est parfait pour pouvoir quitter les gants et les bonnets pour manger. Nous dégustons un velouté de légumes verts puis des spaghettis bolognaise (Malo est ravi !). Puis nous retournons dans notre chambre terminer la soirée sous 4 couvertures d’alpaga en regardant un petit film sur l’ordinateur.
Le lendemain, Wilma nous prépare un merveilleux petit-déjeuner avec des crêpes, des fruits, des céréales. Elle nous gâte vraiment.

Une fois repus, c’est le moment de s’atteler à leurs tâches quotidiennes. Nous nous occupons de trier les blés, les mais et les haricots avec elle. Nous avons l’impression d’en faire beaucoup en quantité mais ce n’est rien par rapport à ce qu’ils font quotidiennement. Nous avons aimé partagé un bout de leur quotidien pendant ces deux heures avec Wilma.
Nous déjeunons une dernière fois chez Walter et Wilma avant de reprendre le chemin du retour. Cette fois-ci Wilma a tenu à nous faire goûter les différents types de pommes de terre que l’on trouve chez eux, cela fait une copieuse assiette de légumes. Après le repas, Wilma nous raccompagne sur la grande place du village où nous devons retrouver l’agence pour le retour sur Puno. Sur le chemin, Wilma continue à tisser son fil de laine d’alpaga avec une dextérité impressionnante. C’est le temps de quitter cette île paisible et cette charmante famille qui nous a accueilli. Nous regrettons de ne pas y avoir passé quelques nuits de plus, nous avons vraiment vécu dans une bulle hors du temps.
Avant de rejoindre le bateau de retour, nous découvrons un autre pan de l’île et traversons le village d’une autre communauté. Les paysages sont toujours aussi beaux, c’est une ballade digestive très agréable.
Sur le bateau, nous profitons de passer un peu de temps sur le pont pour voir une dernière fois les îles Uros et l’arrivée sur Puno depuis le lac.
Nous rentrons à notre auberge pour la nuit. Demain nous prenons un bus de jour en direction de Cusco pour profiter de la route. Beaucoup nous ont dit que les paysages traversés étaient très beaux. On verra ça demain donc !
A suivre…