22 juillet 2021
Nous atterissons à 4h30 à Santa Cruz. Ça pique ! On peine à réveiller les petits. Arrivés à la douane, nous sommes les derniers, la queue est juste énorme. Les pauvres petit dorment à même le sol en plein milieu du terminal. Au bout d’une demi-heure, une dame vient nous chercher pour la queue prioritaire des familles. Encore 20 minutes à attendre car le policier de l’immigration est loin d’être rapide voire plutôt lent, en plus il se partage un stylo pour 3, ça c’est de l’organisation !
Nous récupérons nos bagages et nous filons en taxi à notre auberge qui a bien accepté de nous recevoir à 5h du matin. On sonne à l’entrée, notre hôte vient nous ouvrir tout groggy de sommeil. Il nous donne notre chambre directement. Super on ne demande pas notre reste et allons nous coucher dans de bons lits pour quelques heures.
Nous nous réveillons vers 11h, j’ai levé de force tout le monde car nous avons rendez-vous avec notre ami Anne, rencontrée en Équateur, vers la place centrale de Santa Cruz. Nous sortons short et débardeur pour notre plus grand bonheur de retrouver un peu de chaleur
En sortant de l’hôtel, nous découvrons que nous sommes en plein milieu du quartier des marchés. Les rues sont remplies d’étals et ça fourmille de monde. Cela nous met tout de suite dans l’ambiance. Nous traversons tout ce quartier jusqu’à rejoindre le centre ville.
Vingt minutes plus tard, nous retrouvons Anne accompagnée de Pauline, Nico et Julio. Nous sommes au complet, nous prenons un collectivo pour sortir de la ville et rejoindre la ballade à la dune de Lomas Arena Regional Park. Nous arrivons à destination une heure plus tard. Anne nous annonce une petite ballade d’une heure.

En fait, c’est plutôt 2h en plein cagnard :). Mais une fois sur la dune,c’est juste wahou ! On se croirait en Namibie. C’est un tel changement de décor par rapport au Pérou.
Nous longeons toute la dune pour rejoindre une petite lagune histoire de se rafraîchir. Vu la profondeur ce ne sera qu’un bain de pied mais ça fait du bien.
Puis nous prenons le chemin du retour. On sent que ça va être dur… Mais par chance, Anne capte un pick-up en bas de la dune qui allait rentrer. C’est une famille avec deux petits garçons. Ils nous proposent de nous ramener jusqu’à l’arrêt de bus pour Santa Cruz. On se met à 3 à l’arrière de la voiture et les 6 autres dans le coffre du pick-up avec le débarras de la famille, c’est épique :). Notre chauffeur est un bon samaritain. Sur le chemin, il s’arrête de nouveau cette fois pour aider une voiture qui s’est enlisée. Il nous faudra 20 min pour la sortie. Ce qui est amusant dans l’histoire, seuls les gars qui se sont coincés regardaient faire et ceux qui poussaient et beh c’étaient nous !!
Bon après cette arrêt, nous reprenons la route jusqu’à l’arrêt de bus. Nous attrapons un collectivo dans la foulée pour nous ramener au centre ville. Il est 18h. Nous décidons de continuer de profiter de la fin de journée avec Anne tandis que les autres rentrent à leur auberge. Nous nous trouvons un resto bar sympa pour boire un verre et manger un bout. Une heure plus tard tout un petit groupe de français nous rejoint. C’est marrant on retrouve un jeune couple qu’on avait croisé à Jardin en Colombie… On ne tarde pas trop dans la soirée car on a notre nuit blanche de l’avion à récupérer.
Le lendemain, on prend le temps de se lever tranquille et de prendre un bon petit déjeuner en famille. Nous restons la matinée à l’auberge pour préparer notre itinéraire en Bolivie. Nous sortons pour le déjeuner, profitant de faire le tour du quartier du centre ville. Mais à part la place centrale, Santa Cruz ne présente pas un grand intérêt. Nous consacrons l’après-midi à un peu de logistique à commencer par récupérer les cartes sim et forfaits data. Puis nous décidons de vérifier le bus pour le lendemain où nous devons nous rendre au village de Samaipata. Nous commençons par prendre un taxi qui nous demande si on veut aller à l’ex terminal ou au nouveau. Le taxi ne semblait pas savoir lui même quel terminal pour Samaipata… On va au nouveau du coup puis qu’il nous dit que c’est le plus grand. Raté ! On fait le tour et on comprend que c’est que pour l’inter-régional. On regarde alors sur maps.me et on voit une possibilité mais assez loin. On reprend un taxi qui nous dépose devant une agence de mini van qui part à chaque fois que le van est rempli, pas d’horaire faut juste attendre d’être 7. On trouve que cela coûte cher et que c’est bizarre de ne pas trouver de bus. On reprend le chemin de notre hôtel, puis on voit qu’il y a une autre agence en faisant encore un détour de 15 min. On va jeter un coup d’oeil, ce sont les mêmes conditions que l’autre pour les horaires et tarifs mais les véhicules semblent en meilleur état. On reprend un dernier taxi pour rentrer à l’auberge. Il faut avouer que cette fin de journée nous a fatigué nerveusement. Chercher un bus en Bolivie semble plus galère que tous les pays que nous avons fait jusqu’alors. On se fait confirmer à notre retour par notre hôte que seuls les mini-vans partent à Samaipata, on fera comme ça demain l’affaire est réglée. On finit notre journée et soirée à l’auberge pour se reposer.
Le lendemain, nous décollons avec toutes nos affaires en fin de matinée direction la dernière agence de mini-vans. Arrivés là-bas, il nous faut attendre que deux personnes viennent compléter le véhicule pour partir. Nous attendons 10, 20, 30 minutes jusqu’à 1 heure ! La responsable de l’agence n’est pas très sympathique et ne veut pas nous faire le tarif de 7 pour 5 alors on décide d’aller à l’autre où il semblait y avoir plus de clients. C’est reparti pour 20 min de marche dans le chaos de la périphérie de cette ville pour rejoindre l’autre agence. Cette fois, on a vu juste. Au bout d’1/4 d’heure, on trouve les deux autres clients et on embarque dans la voiture. C’est parti pour 4h de route cauchemardesque.

Nous sommes tombés sur le pire chauffeur de tout notre voyage. Il double sans visibilité aucune sans arrêt. Une fois on est passé juste et il s’est signé ! Un truc de dingue ! Nous arrivons à Samaipata en milieu d’après-midi sains et saufs, ouf !
Nous allons poser nos affaires dans notre auberge El Jardin qui fait également camping. C’est très bucolique avec un grand jardin, plusieurs endroits pour faire des petits feux de camp le soir. C’est un endroit très paisible, on s’y plaît de suite. Nous en profitons pour se reposer et jouer aux cartes avec les garçons dehors.

En fin de journée, nous partons faire le tour du village. Les rues sont animées avec de nombreux étals de marchands. L’atmosphère est vraiment très sympa. Nous trouvons un petit restaurant de burger pour le soir : une tuerie ! Les enfants se régalent avec un burger végétarien (les restes de notre rencontre avec les 5 couleurs primaires…). Les frites sont tellement bonnes qu’on en reprend une barquette. Nous nous promettons d’y retourner avant de quitter ce village.
Le lendemain, nous avons rendez-vous à 10h sur la grande place avec Santiago, notre guide pour le parc national de Amboro. Il parle très lentement et sans accent, il est en fait colombien (je me disais aussi car je comprends très mal les boliviens…). Il a arpenté pendant 7 ans l’Amérique du Sud à vélo pour étudier les périodes préhistoriques et l’art pariétal. Il a fini par s’installer à Samaipata qui est une région très riche dans ce domaine. Nous avons 45 min de voiture pour rejoindre l’entrée du parc. Ce parc est célèbre en Bolivie car il héberge une forêt primaire c’est à dire avec des espèces de plantes qui existaient déjà du temps des dinosaures. Nous partons pour 4 heures de découverte de cette forêt. Nous commençons sur un chemin de caillasses où Santiago ramasse une, puis deux puis trois pierres particulières : des oxydes de fer, de zinc et de chrome qui permettaient du temps des hommes préhistoriques de dessiner sur les murs des grottes. Il nous fait l’expérience en direct et crayonne sur une pierre du rouge, du jaune et du blanc. Les enfants s’en donnent aussi à coeur joie, c’est comme de la craie. Dans la réalité, les hommes mélangeait cette poudre avec une sorte d’huile pour pouvoir appliquer les dessins sur la roche. Puis ils utilisaient leur urine comme fixateur.
Puis nous rentrons dans la forêt. Santiago est intarissable d’explications sur la nature, l’importance de chaque plante dans l’équilibre de l’écosystème même les parasites comme les lianes dont le rôle est de faire tomber les arbres morts pour laisser rentrer la lumière dans la forêt.
Les griffes du puma
Plus nous nous enfonçons et plus nous nous rapprochons de la forêt primaire et de ses espèces préhistoriques. C’est ici que se trouvent les fougères les plus grandes du monde, elles montent jusqu’à 12 m de hauteur et vivent plusieurs milliers d’années.
Nous descendons jusqu’à une petite cascade pour ensuite remonter à la source.
Ensuite nous grimpons jusqu’au mirador offrant un panorama à 360° sur la région de Samaipata : des reliefs verts d’un côté, des montagnes plus désertiques de l’autre. C’est ici que l’on prend notre pause déjeuner.
Enfin nous redescendons rejoindre notre voiture. Santiago nous ramène en ville en milieu d’après-midi. Nous en profitons pour nous renseigner sur les billets de bus pour aller de nuit à Sucre. Encore une affaire qui paraît compliqué… une dame, bien portante, à qui il manque une dizaine de dents et que l’on comprend très mal, nous donne finalement rendez-vous le lendemain matin pour acheter les billets. Nous rentrons à l’auberge et prenons le temps de quelques parties de cartes avec les enfants. Le soir, nous sortons dîner dehors avant d’aller se coucher.
Le lendemain matin, en allant chercher le petit déj, ludo et moi retournons voir la dame et trouvons porte close… Décidément les bus en Bolivie c’est pas notre truc ! On décide de retourner voir un autre endroit qui nous a été indiqué par Santiago à 1/4 d’heure de marche. Pour le coup, le truc semble définitivement fermé. On redemande de l’aide ailleurs, on nous répond qu’il suffit de faire le pied de grue sur la grande route le soir, les bus passent toutes les heures. Comme on est pas très chaud pour le faire avec les enfants, on se dit qu’on retentera plus tard.
Nous prenons le temps au camping de nous reposer. On déjeune sur place.
En début d’après-midi, nous partons faire un site archéologique à côté du village. Avant nous retournons voir la fameuse dame de la veille. Cette fois elle est bien là. Elle nous vend les billets, un peu cher vu le prix des bus en général, mais pour le coup nous en avons tellement marre de nous prendre la tête avec les bus qu’on les lui achète. Puis on prend un taxi pour nous amener sur le site El Fuerte. Il nous dépose et nous attend le temps de la visite.
Il s’agit d’un énorme piton rocheux qui a été sculpté par les peuples pré-colombiens puis retravaillé par les incas avant que les conquistadors mettent la main dessus. Il y a de multiples idées sur la raison de ce site et à quoi il pouvait servir. Il est pour autant assez sur qu’il ait eu un rôle mystique et spirituel. De par son positionnement stratégique on lui prête aussi un usage militaire. Le site est très bien aménagé et c’est un parcours de plusieurs kilomètres que nous suivons à travers les différents vestiges. Le site est impressionnant de par sa conservation mais aussi sa situation et son panorama. Nous passons finalement près de deux heures à sa découverte.
Nous retrouvons notre taxi qui nous ramène à l’auberge. Nous récupérons alors nos affaires puis nous allons les déposer chez la dame du bus. Ensuite nous patientons les deux heures qui nous restent dans un restaurant où nous dînons et jouons aux cartes pour tuer le temps. Nous retrouvons la dame à 21h pour prendre notre bus de nuit. Finalement le bus a beaucoup de retard. Nous ne quittons sa maison qu’à 21h30. Puis elle nous emmène jusqu’à l’arrêt de bus dans la nuit noire près de la grande route à 20 minutes à pied. Enfin vu à la vitesse où marche la dame, c’est plutôt nous qui l’emmenons.

Bref on arrive vers 22h30 à l’arrêt de bus ou du moins la station essence . Nous attendons encore et encore. On voit passer pleins de bus de nuit, plutôt pas mal. Et puis arrive enfin le nôtre, à 23h15 au lieu de 22h. Il a le capot arrière arraché laissant son moteur à l’air libre… Bon bah on va faire avec.

On monte et on ne fait pas un pli. Tout le monde s’endort en 10 min. C’est parti pour une nuit de bus destination Sucre.
A suivre…