De Sucre à Tupiza

26 juillet 2021

Nous arrivons à Sucre vers 8h du matin. Notre trajet de bus de nuit s’est bien passé même si notre car semblait avoir vécu la guerre. Nous nous rendons à notre auberge pour poser nos affaires. Nous y retrouvons Max et Marie, avec qui nous avions passé quelques jours aux Galapagos, pile poil pour le petit-déjeuner. On en profite pour prendre le temps de la matinée pour nous raconter nos voyages depuis la dernière fois qu’on s’est vu (c’était à Cusco) et pour laisser les enfants aussi se poser un peu.
Nous partons déjeuner au marché central tous ensemble et rejoignons un autre couple de français, Kevin et Louise en voyage pendant deux ans. Le marché de Sucre est très sympa, toujours organisé par thématique les fruits d’un côté, les légumes de l’autre, la viande, la boulangerie, les jus et l’espace pour les almuerzos. Les étals sont beaux, ça donne envie de tout acheter ! Nous prenons l’almuerzo classique : soupe, poulet et riz et on finit par un petit jus de fruit frais.


Nous partons ensuite tous ensemble à la découverte de la ville. Nous flânons dans les rues jusqu’au musée du folklore. Ce musée présente un peu toutes les coutumes des temps pré-incas à ce jour dans un très beau bâtiment de style colonial. Nous découvrons le personnage de El Ekeko, c’est un peu la corne d’abondance… Les boliviens lui font des offrandes un peu particulières une fois par an : des miniatures de ce qu’ils souhaiteraient avoir l’année prochaine. On trouve même des magasins spécialisés pour vendre ces objets miniatures.


Après cela, nous allons faire les courses pour le soir car nous avons appris qu’il était possible de trouver une raclette. Et quoi de mieux quand on se retrouve entre amis de le faire autour d’un plat de fromages ! Nous nous retrouvons donc tous ensemble pour la soirée dans notre auberge avec un apéro guacamole maison et ensuite la fameuse raclette. Finalement c’est très éloigné du goût de la raclette et c’est même pas très goutu… Nous finissons la soirée sur une partie du « jeu du 9 » que nous avions découvert avec Max et Marie aux Galapagos.


Le lendemain, nous sommes toujours un peu fatigués alors c’est plutôt grâce matinée.

Nous décollons vers 10h30 pour aller visiter la maison de la liberté sur la place principale de Sucre.

Une fois de plus, le bâtiment historique présente une très belle architecture et a connu différents usages. Parmi ces derniers, il a été utilisé comme tribunal puis université de droit avant d’être transformer en musée et consacrer à l’histoire de la Bolivie. Il faut savoir que le traité de l’indépendance de la Bolivie a été signé dans cette bâtisse. La visite est très intéressante d’autant plus quand notre guide se met à nous parler en français, parce qu’il faut avouer qu’avec ses 3 masques et sa visière on ne comprenait pas tout son espagnol… La Bolivie a eu 180 présidents différents en 200 ans autant dire que ce n’est pas très stable la politique ici et il y a beaucoup de corruption. Certains d’entre eux ont vendu pour une bouchée de pain des territoires au Brésil et au Chili et des ressources au Etats Unis et au Mexique… Il y a une grande salle des portraits où l’on peut retrouver chacun d’entre eux. A la fin de la visite, les enfants sont invités à se déguiser comme à l’époque de l’indépendance.


En sortant du musée, nous retournons déjeuner au marché où l’on retrouve de nouveau Kevin et Louise.

Puis nous laissons Hugo et Louis avec eux pendant que nous allons boire un petit café (les expressos en fin de repas commencent à nous manquer !) au sommet d’une tour offrant un beau panorama sur la ville. Comme nous sommes avec Malo, on prend un brownie à partager tous les 3 et faisons quelques parties de cartes avant de retrouver le reste de la bande au mirador de la Recoleta.

Là-haut se trouve un petit marché artisanal. J’en profite pour acheter le ponchon dont rêvait tant Hugo. Puis nous continuons à arpenter les différents quartiers. Sucre est une ville agréable avec une belle architecture, avec notamment beaucoup de bâtiments coloniaux blancs.

Nous refaisons quelques courses avant de rentrer, cette fois nous essayons le reblochon et la tartiflette… C’est reparti pour une soirée tous ensemble à notre auberge. Pour le coup, la tartiflette est plutôt réussie, certes le reblochon est un peu moins goûteux mais ça y ressemble pas mal. Ce soir-là, nous faisons une belle rencontre : un papa hollandais qui voyage avec ses 3 enfants pour un mois en Bolivie. Il parle un français parfait mais aussi espagnol, anglais, allemand… Il voyage très souvent avec ses enfants. C’était un plaisir de partager avec lui.


Le lendemain, nous quittons nos amis et Sucre par la même occasion. Nous prenons un bus en milieu de matinée pour rejoindre une des villes les plus hautes du monde, Potosi.
Nous arrivons vers le début d’après midi à Potosi à près de 4067m d’altitude ! Comme d’habitude, nous rejoindrons l’auberge pour poser nos affaires puis nous repartons déjeuner directement car il se fait tard et les estomacs crient famine. Nous sommes bien placés près de la cathédrale.

Notre auberge

Nous allons au marché pour manger rapidement et pas cher. Il s’avère que le marché de Potosi est un vrai labyrinthe. On met près d’un quart d’heure pour trouver le hall des almuerzos. On bat notre record en mangeant à 5 pour 6€…
Nous passons la moitié de l’après-midi à visiter le centre de Potosi avec ses ruelles étroites, ses maisons coloniales colorées et ses églises, marques de l’époque coloniale.

Nous déposons les enfants à l’hôtel et repartons en quête pour le bus du lendemain pour rejoindre Tupiza. En fait, comme on se rend compte que ce n’est pas simple ici, on anticipe pour éviter de galérer chargés comme des mules avec nos bagages. Nous nous rendons en collectivo à l’ex-terminal comme on nous l’avait indiqué. Finalement après avoir fait le tour des agences de bus sur place, on se rend compte qu’il ne part de ce terminal que des mini-bus de touristes qui coûtent 4 fois le prix normal… On comprend qu’il fait rejoindre le nouveau terminal. Au point où on en est, on a déjà perdu 1h… On trouve un taxi pour rejoindre le nouveau terminal. On tombe sur un chauffeur super sympa avec qui on commence à bien discuter. Il nous dépose et nous attend à notre demande pour nous ramener après à notre hôtel. Cette fois-ci, c’est la bonne ! Ouf ! Nous trouvons un bus qui part le lendemain en début d’après midi pour Tupiza. On réserve puis retourne prendre notre taxi. On met une bonne demi-heure à rentrer mais cela passe vite tellement c’est agréable d’échanger avec le chauffeur sur la vie, le foot (forcément discussion pratiquement universelle…), et les voitures de rallye dans son cas. Nous arrivons vers 19h, nous récupérons les enfants et allons dîner dans un restaurant de burgers juste à côté que Max et Marie nous avaient recommandés. Nous confirmons c’était excellent et nous avons même poussé le vice pour un petit rhum diplomatico pour clôturer le repas. Nous rentrons et autorisons un petit film aux enfants avant le dodo. Finalement, les parents sont endormis avant les enfants.


Le lendemain matin, nous avons rendez-vous à 9h à l’agence de Willy à côté de notre hôtel. Nous allons visiter les mines de Potosi. Ce sont des mines d’argent toujours en exploitation. Notre guide Willy est un ancien mineur parlant parfaitement français, toujours recommandé par nos amis. Nous partons dans son van pour rejoindre le Cerro Rico, la montagne qui est exploitée pour son minerai, qui domine la ville. Willy nous explique d’abord l’histoire de Potosi. La ville est coupée en deux : le centre ville que nous avons visité ancien quartier des Espagnols et l’extérieur ancien quartier des indigènes devenu le quartier des mineurs depuis. Potosi était la ville la plus grande et la plus riche du monde au 17eme siècle du fait de l’exploitation de la mine. Nous nous arrêtons avant la mine à l’endroit où les mineurs achètent leur matériel et prennent leur bus pour rentrer. Devant une échoppe, il nous détaille tout ce dont un mineur a besoin : de la coca pour tenir de longues heures dans la mine sans manger, des sodas, des cigarettes, de l’alcool, de la dynamite… Nous prenons quelques sachets de coca et des sodas pour distribuer aux mineurs lors de notre visite.


Nous repartons jusqu’au pied de la mine. Notre guide nous équipe pour la visite : surpantalon, surveste, bottes et casque équipé avec lampe torche.

Nous approchons de la mine. On y voit les vestiaires pour se changer d’un côté, les wagons que les mineurs sont en train de vider, les personnes qui trient le minerai… Willy nous amène à l’entrée du boyau : c’est sombre, petit et étroit, c’est bien là-dedans qu’on rentre ?? On fait une petite photo de groupe et c’est parti pour l’aventure l’intérieur de la mine.

Nous avançons dans la mine, se mettant sur le côté dès qu’un wagon approche. Pour le signaler, les mineurs font clignoter leur lampe frontale. Il ne faut pas les couper dans leur élan : imaginez le wagon pèse 200 kg à vide et 1 tonne plein !! Willy finit par nous emmener dans un endroit très spécial de la mine : un lieu où une figure du diable est représentée ainsi que El Tio, à laquelle les mineurs font des offrandes : feuilles de coca, alcool, cigarettes afin de les protéger et de remercier pour le minerai trouvé. Dans ce lieu si particulier, Willy nous raconte les histoires de mineurs et nous plonge dans une atmosphère d’un autre temps et d’un autre monde. C’est saisissant !

Puis nous reprenons la visite. Au fur et à mesure que nous avançons, nous donnons les sodas ou la coca que nous avons achetés aux mineurs que nous croisons en chemin. Nous découvrons comment les mineurs creusent la mine avec la dynamite, comment ils récupèrent le minerai d’une galerie à l’autre, comment est organisé le renouvellement de l’air à l’intérieur de la mine via des cheminées.

Nous avons l’impression de toujours nous enfoncer un peu plus dans la mine tellement que Ludo commence à s’angoisser un peu.

Mais Willy confiant nous dit de continuer et bizarrement 5 minutes plus loin, nous nous rendons compte que nous sommes déjà passés à cet endroit. Nous avons fait une boucle sans nous en rendre compte. Après 2h passés dans la mine, nous voyons la lumière au bout du tunnel et nous sortons.

Nous observons encore un moment le va et vient des wagons à la sortie de la mine avant de rejoindre notre van sur le parking. Nous avons vécu une expérience très forte ce matin, on s’est cru vivre la mine telle qu’elle était exploitée au 19eme siècle en France : tout est manuel avec des outils de fortune et peu de sécurité. L’espérance de vie moyenne de ces mineurs est de 40 ans, ils sont pour la plupart victimes de la maladie des poumons due à la silice si ce n’est sinon d’un accident de la mine. Ces hommes travaillent une dizaine d’heures d’affilée dans la mine et ne mangent pas. Pour tenir le coup, ils mâchent d’énormes quantités de feuilles de coca, laissant apparaître une boule sous la joue les faisant ressembler à des écureuils. Il n’y a pas de femmes dans la mine car dans ce monde là cela est synonyme de malheur…

Willy nous ramène alors jusqu’à la gare de bus. Nous le remercions et patientons dans le terminal pour notre bus. Nous prenons la route en début d’après-midi pour Tupiza. Nous avons pris des places à l’étage à l’avant devant le pare-brise afin de profiter de la vue car cette route est réputée très belle. Et nous confirmons, nous profiter des 5 heures de route pour admirer les paysages.

Nous arrivons à la nuit tombée à Tupiza. Nous déposons nos affaires à l’hôtel puis filons dîner rapidement une pizza juste en face de notre auberge. Puis nous rentrons nous coucher.

Le lendemain, nous partons à la visite de la ville le matin pour faire quelques courses. Nous retrouvons notre agence pour notre tour en 4×4 dans le Sud Lipez pour régler les derniers détails. Nous en profitons pour organiser avec eux un tour à cheval l’après-midi dans les environs de Tupiza et faire la surprise aux enfants. Nous déjeunons à l’hôtel avant de partir pour notre escapade à cheval.

Une jeune fille nous récupère à l’hôtel pour nous amener jusqu’aux écuries. Nous nous équipons tels des cowboys et grimpons chacun notre destrier. Malo est accompagnée de la jeune fille par sécurité. C’est parti, nous nous éloignons de la ville et commençons à nous enfoncer dans des paysages désertiques qui rappellent les westerns américains.

Petit à petit nous approchons de montagnes rouges, des formations rocheuses érodées par l’eau et le vent. Nous continuons à travers ce paysage tels des Indiana Jones jusqu’au canyon de l’Inca. C’est très beau. Nous en profitons pour faire quelques photos de cowboys en pleine action.

Puis nous rentrons. Au total, nous avons fait 3 heures de ballade à cheval. Les chevaux étaient très calme jusqu’à ce qu’on rencontre d’autres chevaux en liberté à la fin de notre tour qui viennent embêter nos montures. La mienne n’apprécie pas du tout et se cabre. Je m’accroche et hurle de peur, je ne suis pas très à l’aise sur ces animaux… On finit par rentrer à l’écurie sans incident. Ouf ! Je suis mieux les pieds sur terre. Les enfants, eux, ont adoré ! 

Nous rentrons à notre hôtel en prenant le temps de nous perdre dans les marchés. Nous aimons bien cette ambiance sud-américaine des rues animés avec les étals des marchands vendant tout et n’importe quoi.

Nous rentrons en fin de journée. C’est la douche pour tout le monde, un repas léger et au lit. Les enfants s’endorment vite. De notre côté, j’ai la mauvaise idée de poser le PC sur notre lit pensant regarder un film. Ludo ne le voit pas et met un coup de pied dedans, il vole parterre. Résultat : l’écran est cassé…

On se console en espérant pouvoir le réparer à La Paz. Nous nous couchons aussi. Demain de nouvelles aventures prometteuses nous attendent.

A suivre…

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