15 août 2021
Notre journée de voyage est très longue. Nous sommes partis à 4h du matin de La Paz pour un premier vol jusqu’à Bogota. Nous enchaînons avec 7 heures d’escale puis nous embarquons sur un dernier vol pour Guatemala City. Arrivés au Guatemala, nous prenons un Uber pour quitter la capitale directement et rejoindre la célèbre ville d’Antigua. Nous arrivons en tout début de soirée à notre auberge où nous attendent nos amis Guillaume et Alicia.
Le temps de poser nos affaires dans la chambre, nous nous retrouvons tous autour du verre de l’amitié dans la salle à manger. C’est le plaisir des retrouvailles, de se raconter nos derniers aventures depuis qu’on s’est quittés au Pérou. Nos amis ont en plus tout prévu et nous ont préparé à dîner vu que nous avons eu un voyage épuisant pour arriver jusqu’ici. Nous passons donc une très belle soirée entre amis.

Le lendemain, nous sommes reposés, la nuit a été réparatrice. Nous avons fait un peu la grâce matinée pour récupérer. Nous prenons le petit déjeuner de l’hôtel tous les 7. Il n’y a que nous dans l’auberge, c’est un peu comme si on était à la maison. Nous prenons notre temps ce matin, tellement qu’au moment de sortir faire un tour en ville, nous nous rendons compte que le gérant nous a enfermé à l’intérieur… Qu’à cela ne tienne, ni une ni deux, nous escaladons la grille sous les « yeux » de la caméra de surveillance. Enfin nous partons découvrir un peu Antigua en commençant par son marché, quoi de mieux pour se mettre dans l’ambiance. Comme tous les marchés en Amérique latine, les étals sont organisés par domaine : tous les primeurs d’un côté, tous les bouchers d’un autre, les fringues, le comedor ( place central de restauration)… Nous achetons de quoi nous préparer notre déjeuner. Nous rentrons manger. Nous ressortons en milieu d’après-midi pour terminer de préparer notre escapade de demain : de l’eau, des gâteaux… Et sans oublier la carte SIM du Guatemala, un must quand on arrive dans un nouveau pays.
Quand nous sommes de retour à l’auberge, Elvin, notre guide de l’excursion que nous avons prévu demain nous attend déjà pour nous emmener chez lui. Nous chargeons nos affaires et c’est parti. Il nous faut une heure de route pour rejoindre sa maison familiale. Elvin nous offre l’hébergement dans sa famille afin de partir au plus tôt le lendemain pour l’ascension du volcan Acatenango. Comme très souvent en Amérique latine, nous retrouvons toute la famille les parents, les frères et soeurs voire les beaux-frères, les belles-sœurs, les neveux et nièces… Bref tout le monde habite ensemble. On dine tous ensemble dans la cuisine familiale les traditionnels frijoles, haricots rouges dont raffolent les guatémaltèques, poulet et tortillas. Après le repas, Elvin nous débriefe pour notre excursion de deux jours sur l’Acatenengo. Enfin nous allons nous coucher tous dans la même chambre avec Alicia et Guillaume.
Le lendemain, nous nous réveillons tôt. La mère d’Elvin nous a préparé un copieux petit déjeuner : et nous retrouvons de nouveau les frijoles et les tortillas… Je n’ai pas fini de vous en parler… Elle nous confie également notre pique-nique pour ce midi. C’est parti, nous chargeons toutes les affaires nécessaires pour ces deux jours à venir dans le pick-up et nous prenons la route pour rejoindre le pied de l’Acatenango, point de départ de notre ascension.
Nous sommes un groupe de 11 personnes, nous 7 rejoints par un couple argentin en volontariat chez Elvin, une française prof de yoga et une bolivienne. Le temps semble être de la partie : un beau ciel bleu et quelques nuages nous accompagnent pour démarrer cette ascension.
Des le début, ça monte assez sec entre les champs de maïs avant de rejoindre la forêt. Les chemins sont glissants vu qu’il pleut très souvent en cette saison. Nous montons ainsi 1 km jusqu’à l’entrée officielle du parc naturel. Ici chacun sur un pupitre complète le formulaire d’entrée, on dirait presque une épreuve de Koh Lanta.
Nous repartons pour l’ascension toujours aussi raide et glissant. Le sol est un mélange de terre et de pierres volcaniques. La forêt change au fur et à mesure de l’ascension, nous commençons à croiser les conifères. Nous faisons quelques arrêts sur la montée mais nous montons assez vite.
Nous arrivons à notre camp de base pour le déjeuner après 3h30 d’ascension contre les 5 heures annoncés. Nous voilà à 3800m, nous ne voyons pas encore le panorama caché par une épaisse couche de nuages mais nous sommes confiants. Comble du bonheur, Elvin nous installe des chaises confortables face à la vue, ou plutôt face aux nuages pour le moment. Il nous faut patienter que le ciel se dégage. En attendant, Guillaume joue avec les garçons au jeu des cailloux. Ça les occupe bien une heure bizarrement avec seulement quelques cailloux, on aura tout vu !
Puis les nuages commencent à se retirer laissant apparaître d’abord le volcan Agua et quelques dizaines de minutes plus tard le Fuego. Le Fuego est un volcan très actif. Il pète toutes les 30 minutes. Et c’est parti pour le spectacle de Dame Nature. Nous avons le droit à une énorme explosion, projetant en l’air lave, cendres et roches volcaniques à plus de 200m de haut avec un bruit juste assourdissant. Cela dégage un épais nuage de fumée grise qui s’épaissit petit à petit. On ne voit pas la lave couler le jour mais qu’est ce que c’est impressionnant. Il est difficile de nommer ce qu’on ressent devant la puissance que peut nous démontrer Dame Nature ici !
Nous arrivons avoir plusieurs explosions avant que le brouillard ne monte et obscurcisse notre vue. Nous sommes optimistes nous avons encore la nuit devant nous pour le revoir de nouveau. En attendant, on continue à entendre gronder le volcan pendant que l’on s’occupe en jouant aux cartes. Vers 19h, Elvin et son équipe nous prépare à dîner. Puis nous décidons de veiller un maximum espérant voir le spectacle de la lave rouge qui coule sur les flans du volcan. Vers 23h nous décidons d’aller nous coucher et de jeter régulièrement un oeil en dehors de la tente pour voir si le ciel est clair. Peine perdue, le ciel reste dans le brouillard toute la nuit.

Elvin abandonne l’option de terminer l’ascension jusqu’au sommet de l’Acatenango car au vue de la météo, nous ne verrons rien du tout. Bien qu’il faille accepter ce que veut bien nous donner à voir Dame Nature, ou la Pachamama comme ils l’appelle ici, nous sommes déçus de ne pas en avoir vu plus. Nous demandons à Elvin de ne pas rentrer tout de suite et d’attendre un peu. Nous voudrions vraiment le revoir une dernière fois. Nous nous armons de patience.
La matinée passe et rien ne change. Nous décidons d’abdiquer au bout de 4 heures d’attente. Il ne reste plus que nous 7, Elvin et un autre guide. Du coup, le rythme est donné pour la redescente. Nous partons en courant, et comme tout le monde arrive à suivre, c’est à peine si on s’arrête. Il nous faudra 1h30 pour rallier les 7km jusqu’au pick-up avec 1000m de dénivelé négatif sur sol glissant. Ça c’est du sport !
Elvin nous ramène chez lui pour manger un bout et récupérer nos affaires. Il nous pose ensuite à notre auberge d’Antigua. Nous nous reposons sur cette fin de journée et dînons à l’auberge.
Le lendemain, nous partons sur le site de Hobbitenango. Comme le nom l’évoque, il s’agit d’un parc sur le thème de la fameuse histoire de Tolkien sur les hobbits. On y retrouve des restaurants et hôtels sous la forme de maisons de la contrée, des jeux comme dans les fêtes foraines à l’ancienne du lancer de haches ou de pierres, du saut en balançoire… Tout le monde est bien content jusqu’à que la météo nous rattrape. A 13h s’abat sur nous des seaux d’eaux. Nous nous abritons pendant plus d’une heure jusqu’à l’accalmie. En attendant nous mangeons sur le pouce les victuailles que nous nous avions amenées. Une fois que la pluie s’arrête, nous décidons de rentrer sur Antigua. Nous n’avons pas le courage de profiter du mini golf, on craint une nouvelle radée. Et oui parce que nous sommes en pleine saison des pluies ! Nous profitons de l’après midi pour un petit tour des magasins d’artisanat.
Le lendemain, nous avons rendez vous avec un guide francophone pour visiter Antigua et découvrir son histoire. Antigua a été de multiples fois détruites et reconstruites suite aux tremblements de terre très nombreux de la région et à certaines éruptions du volcan désormais éteint l’Agua. Ce volcan doit son nom à une de ses éruptions il y a plusieurs centaines d’années qui avaient fait lâcher une retenu d’eau au dessus d’Antigua et avait inondé et détruit toute la ville. Face à cette nature très violente, les peuples se sont réfugiés dans la religion pour se protéger. C’est pourquoi nous retrouvons de nombreux anciens sites monastiques de différents groupes religieux les dominicains, les jésuites, les carmélites… Antigua a une architecture très marquée par le colonialisme espagnol. Les rues sont pavées. Les maisons n’ont pas plus d’un étage et sont colorées en jaune, rouge, bleu, blanc… Cette ville a beaucoup de charme. Depuis la place centrale, on aperçoit également les volcans Agua, Acatenango et Fuego. D’ailleurs notre guide nous montre en direct une éruption du Fuego et nous promet que la nuit sera claire pour le voir.
Travail du jade
Après cette visite, nous décidons alors de reprendre contact avec Elvin. Nous aimerions tenter de revoir le Fuego de nuit depuis un point de vue sur la route en profitant d’une excursion sur le volcan Pacaya. Le rendez vous est donc pris pour le lendemain matin.
Levés à 4h du matin, après une nuit très difficile pour Louis qui a été malade et moi du coup qui est veillée avec lui, nous repartons dans la voiture d’Elvin remplis d’espoir. Le ciel est étoilé, pas de nuage à l’horizon !! Après une petite heure de route pour trouver le meilleur spot, nous nous retrouvons sur le bord de route à une dizaine de kilomètres du Fuego face au cratère. Il n’y a pas longtemps à attendre avant que celui-ci ne crache. Et bam ! Un geyser de lave sort de son cratère, wahou comme c’est impressionnant accompagné du grondement du volcan… Nous sommes émerveillés !! Nous restons face à ce spectacle jusqu’au lever du jour où elle n’est plus possible de voir le rouge de la lave.
Nous repartons pour une heure de route afin de rejoindre le Pacaya. Il s’agit d’un autre volcan actif du Guatemala, mais d’un autre type, celui-ci n’est pas explosif comme le Fuego. Arrivés à la réserve, nous laissons Elvin veiller sur Louis qui s’est endormi dans la voiture et nous partons à la découverte du Pacaya avec un guide local. Nous avons une petite ascension d’1h30 pour rejoindre l’entrée du site. Lors de la montée, nous profitons d’un très beau panorama sur les autres volcans Agua, Acatenango et Fuego sans compter qu’on peut apercevoir a l’horizon la côte Pacifique.
Une fois arrivés en haut, nous retrouvons à l’entrée un pizzaiolo d’un genre inattendu : il cuit ses pizzas dans la roche volcanique encore chaude du Fuego au milieu des anciennes coulées de lave ! Nous aimerions bien testé mais nous sommes encore à l’heure du petit-déjeuner… Nous poursuivons notre chemin pour se rapprocher des dernières coulées de lave. Notre guide nous montre des photos qui datent de seulement 3 mois, il y avait de belles rivières de lave juste là où nous sommes aujourd’hui. Elle nous explique que les coulées sont très aléatoires et ne sont visibles que quelques jours. Mêmes si les coulées sont anciennes, le paysage est encore différent de celui du Chico aux Galapagos. Les pierres sont encore fumantes et par endroit nous trouvons des petits fours naturels très chauds. Notre guide sort d’ailleurs pour l’occasion des chamallows à faire griller dans les cavités brûlantes : autant dire que petits et grands sont ravis. Après ce petit encas, nous continuons notre boucle sur le Pacaya profitant de points de vue et de panoramas différents nous démontrant une fois de plus la puissance de Dame Nature. Même si nous ne sommes pas présents un jour d’éruption, le paysage qui nous est donné de voir est juste indescriptible. Nous nous sentons à ce moment-là incroyablement chanceux et reconnaissant pour cette expérience magique.
Après deux heures de ballade sur le site nous redescendons au parking où nous attend Elvin. Je ne vous ai pas tout dit mais depuis la descente en courant de l’Acatenango, Ludo et en particulier moi marchons comme des papys et mamies avec des bâtons à la place des jambes !! Donc autant vous dire que nous avons senti passer la redescente… Après cette belle expédition, nous sommes de retour à notre auberge. Nous avalons notre repas sur le pouce puis nous prenons un peu de repos. Nous ressortons dans l’après-midi faire quelques emplettes. Nous décidons d’acheter une tablette pour pouvoir l’utiliser en second écran sur le PC vu que nous l’avons cassé en Bolivie. Je repars ensuite avec Alicia pour l’achat de quelques souvenirs. Le soir, nous préparons un dîner aux enfants et une séance cinéma dans la chambre. Puis nous partons entre adultes se faire un dernier restaurant tous les 4 car c’est normalement la dernière fois que l’on se revoit du tour du monde. Nous nous trouvons sur le fil (à cause du couvre feu) un petit restaurant mexicain à l’effigie de Frida Kahlo. Nous passons une agréable soirée que nous terminons à l’auberge autour d’un petit verre de rhum et de nos desserts que nous avons dû emporter car le restaurant devait respecter le couvre-feu…
Le lendemain, c’est le temps des au revoir, des souhaits de « bon voyage ! » et surtout du « profitez bien ! ». Alicia et Guillaume partent tôt dans la matinée.
Nous attendons notre shuttle pour le lac Atitlan en début d’après midi. Comme notre hôte n’est pas conciliante, nous ne pouvons profiter de la cuisine de l’auberge et partons déjeuner à l’extérieur. De retour à 14h, nous récupérons nos sacs et montons dans le bus. C’est parti pour une semaine au lac Atitlan.
A suivre…