21 août 2021
Nous arrivons à San Pedro de Laguna, un village de pêcheurs au bord du lac Atitlan en fin de journée après 3 heures de routes bien sinueuses. Notre shuttle nous dépose tout prêt de l’école de langues dans laquelle nous nous sommes inscrits pour la semaine. Melvin le responsable de l’école vient nous chercher pour nous expliquer le déroulement de notre semaine. Nous choisissons de suivre nos 3 heures de cours particulier l’après-midi comme la météo est plus incertaine en fin de journée, il vaut mieux en profiter le matin. Puis nous retrouvons Maria Mendez notre hôte. En effet, l’école nous a organisé la pension complète dans une famille guatémaltèque afin d’être en total immersion avec l’espagnol. Maria nous amène chez elle, à 10 minutes à pied de l’école. Sa famille loge dans un immeuble qui surplombe le lac. La pièce de vie centrale n’a pas de fenêtre juste un grand balcon ouvert avec vue sur le lac, c’est splendide. Maria habite avec l’une de ses filles Irénée, son fils et 3 de ses petits enfants pas tout issus de la même fille. C’est une situation bizarre. Son autre fille Josepha habite avec son mari chez ses beaux parents mais son fils est resté avec sa mère Maria… Nous avons appris qu’il est de tradition ici lorsque l’on se met avec son conjoint de choisir d’habiter soit avec ses parents soit avec ses beaux-parents. Nous prenons tranquillement nos marques et commençons à faire connaissance avec la famille. Puis nous sortons dîner dehors car le repas n’est pas prévu le dimanche dans la famille. Nous trouvons un petit restaurant sympa tenu par des Israéliens (il n’y a presque que ça ici!) Au bord du lac.
Le lendemain matin, Maria nous sert des mini pancakes pour le petit déjeuner. Voilà une journée qui commence très bien. Les enfants en dévorent des quantités astronomiques avec du chocolat, du sucre, du sirop d’érable… Une fois bien repus, nous partons se promener dans les rues de San Pedro pour découvrir un peu le village. Comme nous l’avons constaté la veille, il y a énormément d’Israéliens ici que ce soit des touristes ou des commerces installés type restaurants et boutiques. Apparemment c’est une destination phare pour eux, nous ne sommes pas arrivés à trouver l’explication historique à tout ça… Nous rentrons pour le déjeuner. Maria nous a préparé un mets typiquement guatémaltèque : oeufs, riz et frijoles, des haricots noirs dont ils sont friands. Puis il est temps pour nous de rejoindre l’école. Les cours ont lieu sous des petites huttes de pailles dans un joli jardin bien entretenu tout au bord du lac. L’endroit est paisible et propice à l’immersion linguistique. Nous avons chacun notre professeur : Lorenzo pour moi, une dame pour Ludo et une autre pour Hugo et Louis. Malo s’occupe à côté avec des dessins et des films sur le téléphone. Le cours commence par une heure de conversation pour tester notre niveau de langue et voir par quel bout commencer. La deuxième heure nous commençons l’apprentissage. Pour ludo et moi, ce sera la conjugaison principalement et pour les enfants tout est organisé sous forme de jeux, ils adorent. Nous avons le droit à une pause avant d’entamer la dernière heure qui permet de pratiquer ce qui vient d’être enseigné. Nous finissons à 17h avec des devoirs en poche. Bien fatigués de ces trois heures de concentration, nous rentrons nous reposer avant le dîner. Maria nous a préparé de nouveau du riz, des oeufs et des frijoles. J’avoue qu’on commence à s’inquiéter des repas du reste de la semaine. Maria, Irénée et les enfants dînent avec nous. Les deux plus petits ont 4 ans et la grande a 12 ans. Malo est très content de jouer avec les petits mais je ne vous raconte pas le grabuge, ils sont très bruyants !!
Le lendemain matin, nous avons le droit à un sandwich en guise de petit déjeuner, un peu particulier, ça manque de sucré à mon goût mais ça nourrit. Nous partons retrouver Melvin ce matin qui nous a organisé une petite excursion dans le village. Il nous conduit jusqu’à une fabrique de chocolats artisanale. Nous apprenons l’art maya de faire du chocolat depuis la fève de cacao jusqu’au produit fini. Un peu de la même manière que le café, les graines de cacao sont lavées, séchées puis grillées. Ensuite ils les broient à l’aide d’une pierre cylindrique qu’ils font rouler sur une autre pierre incurvée. Ils finissent par obtenir une pâte qu’ils mélangent avec du jus d’orange pour obtenir la consistance désirée. Le chocolat fini ne ressemble pas aux tablettes que l’on connait, c’est beaucoup plus mou et pâteux. Ce n’est pas forcément ce que l’on préfère mais on en achète un peu pour remercier de la démonstration, ca accompagnera tout de même bien notre café. Ensuite, nous passons juste à côté par la fabrique de textiles. Elle nous montre comment ils nettoient la laine puis la file. Ensuite ils utilisent pleins de colorants naturels pour les teinter : des herbes, des légumes, des pierres réduits en poudre et même des insectes comme nous avions déjà vu au Pérou. Ensuite elle nous montre en direct comment ils tissent avec quelques bouts de bois et des cordelettes un pan de tissu. C’est très impressionnant et est non sans nous rappeller le bis-tanc-clac-pan des canuts lyonnais en mode plus artisanal bien-sûr ! On ne repart sans acheter un petit souvenir : ce sera un joli sac de plage tissé. Bon après l’avoir mis sous le bras une demi-heure je me rends compte qu’il est bourré de puces… J’ai le bras couvert de boutons ! Du coup je l’isole dans un sac en plastique en attendant l’occasion de trouver un congélateur pour me débarrasser des bestioles… Et oui c’est pas la première fois que cela nous arrive. On avait déjà utilisé cette technique pour les vêtements et baskets de Ludo, ça marche nickel !
Nous rentrons déjeuner chez Maria. Je vous passe le menu car il n’a pas changé. Nous en sommes à tous mettre du ketchup dans notre riz pour que le plat soit moins sec et un peu goûteux… Puis nous filons pour nos 3 heures de cours : je continue à apprendre le présent des verbes irréguliers et ludo a déjà fini le passé… Nous restons tranquille la fin de journée à la maison.
Le professeur de Ludo L’école de langues
Le lendemain, nous nous étions motivés pour le kayak sur le lac. Mais le vent s’est levé et cela ne semble pas si évident de pagayer sur le lac. Nous abandonnons l’idée. Nous allons du coup faire un tour du côté du marché histoire de trouver quelques fruits. Nous commençons vraiment à être en manque de fruits et de légumes… Nous rentrons pour le déjeuner, poursuivons avec les cours l’après-midi et retour à la maison sous une pluie battante pour le reste de la soirée.
Le lendemain, c’est une journée particulière : Malo fête ses 8 ans. Pour l’occasion, Maria nous a préparé des crêpes au petit déjeuner à la place du traditionnel sandwich, nous sommes ravis !
Nous partons ensuite prendre une lancha pour traverser le lac et aller visiter le village juste à côté : San Juan. Ce village est tout de suite plus paisible et plus authentique que San Pedro. Il y a beaucoup de jolies boutiques d’artisanat depuis la jetée jusqu’au centre du village. Nous continuons notre marché pour rejoindre le mirador qui est un peu excentré. Il faut 30 minutes de grimpettes pour rejoindre le point de vue. La montée est très sympa avec ses escaliers peints tout le long. Au sommet, il y a une grande esplanade en bois qui a été peinte sur une bonne partie avec des images du Guatemala : lanchas, lacs, volcans, personnes en costumes traditionnels… Il y a d’ailleurs des peintres en train de terminer la dernière partie de l’esplanade. Je ne sais pas combien de temps ce travail résistera au temps et au passage des visiteurs mais il faut avouer que le rendu actuel est très sympa. Le mirador offre un très beau point de vue sur le lac Atitlan, les montagnes alentours et le volcan Pedro.
Quand on imite la démarche d’un bon ami 😅
Nous redescendons ensuite, flânons dans les rues du village. On y trouve là aussi de nombreuses fresques très colorées. Enfin il est l’heure de rentrer pour le déjeuner : nous prenons la lancha et retrouvons Maria avec ses oeufs, son riz et ses frijoles :(… Puis nous allons à l’école.
Assiette traditionnelle guatémaltèque
A notre retour, nous passons un peu de temps à l’étage supérieur de la maison en compagnie de Maria et ses deux filles qui sont en plein travail de couture. Elles cousent les traditionnelles blouses que les femmes portent ici avec une ceinture large et une longue jupe brodée. C’est ainsi qu’elle gagne leur vie principalement. Elles les vendent à un intermédiaire qui les revend ensuite sur le marché. On échange avec elles sur leur quotidien et leur travail.
Essai de blouse
Quand vient le soir, Maria a invité toute sa famille pour le dîner et nous a cuisiné le plat typique que les guatémaltèques mangent à chaque repas d’anniversaire : des tamales. Il s’agit d’une pâte de riz fourré avec une viande cuisinée et moulé dans une feuille de palmier. Puis vient le moment du gâteau de Malo : nous avons commandé un énorme gâteau chocolat vanille à la pâtisserie du coin. Ils l’ont décoré aux couleurs de la France. La famille chante la traditionnelle chanson d’anniversaire en espagnol puis nous la chantons en français. Malo souffle ses bougies. Maria l’invité à croquer à pleines dents dans le gâteau comme le veut la tradition ici. Malo hésite un peu puis y va… Et bim ! Maria lui pousse la tête dans le gâteau ! Encore une des traditions du coin 🙂 Malo rit un peu la bouche et le nez couverts de crèmes blanche, rouge et bleu tel un clown. Au bout de quelques minutes, il se met à pleurer… Il a moyennement apprécié la tradition. Enfin je coupe le gâteau. S’agit en fait d’un énorme marbré seulement recouvert de crème pour la décoration. Les enfants ont alors une grosse pensée pour leur mamie qui leur confectionné un marbré tous les mercredis en France.
Préparation des tamales Les marques de dents de Malo
Le lendemain, nous profitons de la matinée pour nous promener encore un peu plus loin dans le village, aussi pour trouver notre bus pour repartir de San Pedro dimanche. Mais ici rien n’est simple pour les transports. Les locaux nous renvoient toujours vers les bus touristiques. On n’arrive pas à savoir s’il est possible de prendre un chicken bus comme les locaux… Au final on va se rabattre sur la solution taxi proposée par Maria. L’après-midi, c’est l’heure de notre dernier cours d’espagnol. Nous en profitons tous un max pour échanger beaucoup et essayer d’ancrer un peu plus ces quelques jours d’apprentissage. Le soir, avant le dîner, nous rencontrons une famille de voyageurs, une famille en roots, en voyage depuis quelques mois avec deux petits de 3 & 6 ans. Nous discutons autour d’un verre. C’est toujours un plaisir de partager avec d’autres globe-trotters. Mais nous ne nous reverrons pas vu qu’ils continuent vers le sud et nous vers le nord.
Louis s’est mis au dessin
Le lendemain, nous voulons profiter de la journée sur le lac. Nous partons après le petit déjeuner à bord d’une lancha pour rejoindre le village de Jaibalito. Nous faisons plusieurs stops sur de petits ports avant d’arriver à destination. Le panorama sur ce lac est superbe : des montagnes verdoyantes aux formes très variées, des bords de lacs très découpées, des petites criques, des eaux claires… Une fois à Jaibalito, nous remontons dans le village pour s’imprégner de l’ambiance beaucoup plus paisible de ce côté du lac. Puis nous revenons vers les pontons où les garçons en profitent pour se baigner. L’eau est bien fraîche mais ça ne les arrête pas. Ils s’amusent pendant une bonne heure.
Puis nous repartons par un petit sentier qui longe le bord du lac jusqu’au village de Santa Cruz. Le chemin monte et redescend à travers la montagne offrant de jolis points de vue sur le lac et ses montagnes. Mais nous n’arrivons pas à voir jusqu’aux volcans Fuego et Acatenango car en cette saison le ciel est assez nuageux.
Quand nous arrivons sur Santa Cruz, du moins sur son petit port, nous allons déjeuner dans un restaurant très bohème que nous ont conseillé nos amis les Domovoy. Ici c’est tacos et cocktail avec une ambiance un peu hippie. Ça nous va bien.
La météo change brutalement et vient nous rappeler que nous sommes en saison des pluies. Il se met à pleuvoir des trombes d’eau anéantissant nos projets de continuer notre visite des autres villages du lac… Nous attendons l’acalmie pour pouvoir reprendre une lancha pour rentrer sur San Pedro. Nous finissons tranquillement la fin de journée et la soirée à la maison avec Maria et ses filles.
Le lendemain matin, notre taxi nous attend à 9h pour nous amener à Chichicastenango, un village à 2h de route plus au nord. Nous remercions chaleureusement notre hôte pour cette belle semaine, même si nous avons un peu saturé des repas riz-oeufs-frijoles… C’est parti pour un nouveau changement de décor !

A suivre…