En route vers le nord

29 août 2021

Nous arrivons à Chichicastenango en milieu de matinée. Nous posons nos affaires à notre auberge puis filons au marché. Et oui nous venons a Chichi pour son marché local : le plus grand marché d’artisanat du Guatemala et le dimanche c’est particulièrement impressionnant à voir. Nous sommes à deux pas de l’entrée du marché. Nous apercevons une multitude d’étals très colorés. Les locaux y viennent acheter leurs tenues traditionnelles : blouses, longues jupes, pantalons et ceintures brodées. Il est très difficile pour nous de ne pas craquer alors c’est parti pour quelques emplettes de ces tissus tous plus colorés les uns que les autres. La pluie commence à tomber a l’heure du déjeuner. Nous cherchons alors un restaurant pour nous abriter et manger le temps que cela passe. Quand nous finissons par en trouver un, qu’elle fut pas notre surprise de retomber sur une famille en roots rencontrée deux jours plus tôt à San Pedro. Ils ont décidé de faire l’aller-retour à Chichi depuis le lac Atitlan sur la journée. C’est marrant comme la vie peut être pleine de surprise et de rencontres ! Après le repas, nous rentrons nous poser un peu à l’hôtel.

Nous ressortons en milieu d’après-midi pour visiter le cimetière. Nous l’apercevons depuis notre hôtel. Et en effet, il retient très vite l’attention avec toutes ses couleurs. Nous nous y rendons. C’est une ambiance très différente de la France. Des personnes sont en train de brûler des offrandes et de chanter des chants joyeux. On se croirait presque à un feu de camp de colonie de vacances. Il y a autour de nous une multitude de tombes de toutes les formes et de toutes les couleurs.  Ça vaut en effet le coup d’être vu, même si nous sommes habituellement mal à l’aise dans ce genre d’endroit.

Les enfants rentrent après cette visite et Ludo et moi continuons dans la ville pour trouver (encore une fois!) Comment gérer notre prochain voyage en bus. Il faut aller à la pêche aux infos pour savoir quoi prendre, où, le plus court, le local et pas touristique… Au bout de deux heures de recherche on finit par établir notre trajet pour le lendemain. Nous rentrons récupérer les enfants pour filer au restaurant avant le couvre-feu.

Le lendemain, nous partons tôt pour prendre le premier bus de 8h car nous savons que le trajet va être un peu long. On grimpe dans un van de 10 places qui nous amène dans la prochaine ville à 30 min de route. Ensuite nous reprenons un nouveau mini bus de 20 places. On nous annonce 2h de route. Il est rempli, nous sommes bien collés les uns aux autres, vive les consignes covid ! Mais finalement une fois qu’on a quitté la ville, il s’arrête encore pour prendre de nouvelles personnes… On finit par être 25 au lieu de 20, les gens à moitié assis sur Malo qui est près de la porte… Autant vous dire que le trajet n’a pas été des plus agréables… Nouvel arrêt, nouveau bus. Cette fois, le bus est un peu plus grand. Malo et Ludo sont assis à l’avant à côté du chauffeur, au moins ils ont plus d’espace. Et c’est reparti pour 2h encore. Nous arrivons à Coban au terminal de bus. Mais apparemment ce n’est pas ici qu’on peut choper un bus pour Lanquin. Alors nous prenons un taxi qui nous emmène dans la ville de Coban au terminal des bus de Lanquin. Là nous avons 30 minutes de pause qui nous permettent de nous restaurer. Et c’est reparti pour 2h encore dans des routes sinueuses mais cette fois nous avons de la place dans le bus. Quand nous arrivons à Lanquin, une camionnette de bétails nous attend pour notre destination finale. Nous chargeons tous nos bagages et nous mêmes dans la remorque et c’est parti pour une dernière heure de voyage sur des chemins en piteux état où on se demande comment la camionnette arrive à rouler. On s’accroche bien. Nous nous enfonçons de plus en plus dans la jungle. On finit par apercevoir le lit de la rivière. Le coin a l’air magnifique ! Nous arrivons à 19h à Semuk Champey en étant partis à 8h, autant dire que ce petit coin de paradis se mérite vraiment ! Nous sommes contents d’arriver dans notre petite auberge de ces deux prochaines nuits. Nous logeons dans un bungalow sans fenêtre avec beaucoup de charme. Nous entendons les bruits de la nature : la jungle et la rivière. Et il y a même une piscine. On sent que l’on va être bien. Mais pour ce soir, place au repos, après cette très longue expédition.

Le lendemain matin, nous avons réservé l’excursion de l’hôtel sur les conseils de nos amis Guillaume et Alicia. Nous partons à 10h sur le site de Semuk. L’avantage de notre auberge c’est que nous pouvons tout faire à pied. L’entrée du parc est à 5 minutes. Notre guide nous amène tout d’abord à un mirador : il nous faut 40 minutes de grimpettes dans la jungle, autant dire que l’on sue à grosses gouttes. Mais le spectacle en vaut la chandelle. Nous arrivons à quelques centaines de mètres au dessus du site. Semuk veut dire pont. En effet, il s’agit d’un pont naturel qui s’est formé au dessus de la rivière. Les eaux de sources qui ruissellent sur ce pont ont créé des piscines naturelles turquoises aux eaux claires. C’est vraiment très beau. Nous redescendons ensuite jusqu’à la source puis sur le site lui-même. Nous avons une heure de baignade devant nous. L’eau est rafraîchissante, le panorama splendide, les enfants ont trouvé des rochers pour faire des sauts. Bref tout le monde est ravi !

Le temps des réjouissances révolu, nous reprenons le chemin de l’hôtel pour un déjeuner rapide sur le pouce. Puis nous repartons 40 minutes plus tard avec seulement notre maillot de bain et nos chaussures d’eau direction les grottes… Arrivés à l’entrée des grottes, notre guide nous confie à chacun une chandelle. Nous allons découvrir l’intérieur d’une grotte pluviale à la bougie. Malo est déjà tout excité. Par contre, pas de bougie pour lui, c’est annoncé il y a des endroits où nous n’avons pas pied ! C’est parti nous nous engouffrons dans l’obscurité de la grotte, l’eau déjà jusqu’aux genoux. Le guide allume une bougie de temps en temps qu’il pose dans un coin de la grotte. Puis il s’arrête, chauffe l’intérieur d’une cavité avec sa bougie pour ensuite en récupérer la suie et nous faire des maquillages digne d’aventuriers. On se croirait dans un film d’Indiana Jones. Nous nous enfonçons pendant près de 30 minutes dans ce boyau, passant dans des endroits inondés où nous n’avons pas pied et ne pouvons apercevoir seulement un fil d’Ariane, par des échelles, des cordes… Puis nous faisons demi-tour, même chemin vers la sortie. Cette expérience est juste énorme. A ce moment-là, nous nous sentons tous des aventuriers de l’arche perdue.

Après la grotte, nous remontons la rivière. Le guide nous propose un saut dans la rivière depuis une immense balançoire. Ça ne semble pas hyper sécurisé. Mais bon après sa démo, Hugo, Louis et Ludo se lancent et sautent comme des patates dans l’eau mais la sensation est là. Après cela nous arrivons au bord de la rive avec nos bouées sous le bras. Il s’agit de notre dernière activité de la journée : nous descendons la rivière en bouée. Cela nous rappelle des souvenirs de Colombie avec nos amis les 5 couleurs primaires… La descente se fait tranquille à observer la rive, la faune et la flore. Nous nous arrêtons 30 min plus loin. Et là nous remontons le cours de la rivière à pied nos bouées sous le bras. Nous rendons les bouées et rentrons à l’hôtel.

Nous terminons la journée à chiller au bord de la piscine en sirotant un petit cocktail. Voilà une magnifique journée qui nous réconcilie avec le long voyage de la veille.

Le lendemain, nous devons repartir pour le nord du pays. Au vue de la difficulté pour gérer les bus, nous avons décidé de réserver nos places dans un shuttle privé nous évitant ainsi de multiples changements de bus et de la fatigue. Nous sommes 12 dans le mini bus dont la capacité est de 24. Allez comprendre les agences de voyages doivent respecter un voyageur sur deux en termes de capacité à cause du Covid alors que les bus locaux sont blindés même au delà du nombre de sièges !! Vraiment le monde ne tourne pas bien rond avec ce virus… Nous quittons Lanquin à 8h du matin. Le bus s’arrête une première fois à Coban pour que l’on puisse prendre un petit déjeuner au Mac Do. Puis il roule jusqu’à 13h pour la pause déjeuner dans un petit boui-boui sans prétentions. Nous espérons arriver vers 15h mais c’était sans compter le ferry. Il y a en effet une petite rivière à traverser… Et quand il n’y a pas de pont, il faut attendre le bac. Nous attendons près d’une heure et demi avant de pouvoir embarquer sur un ferry… Nous arrivons au final sur l’île de Flores à 17h. Mais pour nous, ce n’est pas la destination finale. Nous avons choisi un endroit plus reculé sur le lac, El Remate, pour profiter de la région. Nous arrivons à négocier avec la responsable de l’agence sur place pour qu’elle nous amène elle-même là-bas.

Une petite heure de voiture plus tard, nous voilà enfin arrivés chez Alice Guesthouse. Et comme pour Semuk, l’arrivée dans les lieux nous apaise tout de suite. Nous sentons déjà que nous allons être bien. Nous sommes accueillis par Nathalie et Dimitri, les gérants français. Ils nous ont gardé le bungalow sur deux étages avec 6 lits doubles pour nous laisser de l’espace. On laisse les enfants en bas et on s’installe à l’étage sous le toit de paille. Nous rejoignons le restaurant où nous faisons la connaissance d’une famille française, une virée à 5, en tour du monde depuis peu et d’une suisse et son fils partis eux depuis 18 mois. On discute, les enfants jouent tous ensemble, on mange, on boit le petit rhum en fin de repas avec le chef. On passe un moment très agréable au final. Au moment du coucher, Ludo me demande de lui éclairer derrière la tête, il a senti quelque chose. J’y regarde à deux fois. Il y a un scorpion dans le toit de paille, gloups ! Nous décidons de changer de lit et prendre celui contre la moustiquaire plutôt que contre la paille ! Moins risqué…

Le lendemain, nous avons choisi une journée farniente. Nous accompagnons la famille de 5 qui repart jusqu’au centre du village où nous en profitons pour faire quelques courses pour notre déjeuner. Puis nous allons nous baigner au lac. Les pontons sont très joliment aménagés avec balançoires, hamacs, bancs… Parfait pour se reposer et se rafraîchir ! Le lieu est vraiment paisible. Nous rentrons à la guesthouse pour déjeuner. Après manger, Ludo et moi nous offrons un massage d’une heure pendant que les enfants jouent. Nous retournons en fin de journée au bord du lac pour voir le coucher du soleil. Nous dînons le repas de Dimitri : un poulet à la moutarde flambé à la Tequila, un délice. On finit la soirée à discuter avec nos hôtes Dimitri et Nathalie : des anciens backpackers qui ont installé leur affaire ici. Ils font partie de ces gens qui donnent l’impression d’avoir eu 100 vies tellement ils ont vu et fait de choses. Ils nous rappellent vraiment que voyager c’est vivre !

Le lendemain, nous avons rendez vous avec notre guide du jour Santiago à l’arrêt de bus du centre village pour aller visiter le site maya Tikal. Nos amis suisses rencontrés à l’auberge, Suzanne et son fils Merlin, se joignent à nous. Il n’est pas difficile de reconnaître Santiago dans le bus, il porte un chapeau avec de grandes plumes. Nous sommes partis pour une petite heure de route jusqu’au parc national de Tikal.
Nous commençons la visite par la présentation d’une grande maquette représentant le site. Et là nous réalisons à quel point ce site est immense et encore tant de choses restent à découvrir enfouis dans la végétation. La visite dure 5 heures. Nous marchons près de 9km à travers le site se perdant dans la jungle par moment, grimpant sur certaines des pyramides et des temples offrant de beaux points de vue panoramiques sur les alentours nous montrant l’importance de la végétation qui a repris ses droits sur les constructions mayas. De temps en temps, nous croisons une colline et sa forme laisse suggérer la présence de l’escalier… Santiago nous confirme qu’il s’agit d’une pyramide restant à découvrir. On se croirait de nouveau dans Indiana Jones et c’est d’autant plus vrai qu’un des films a été tourné sur ce site. Il y a également un épisode de Star Wars qui a été tourné sur le plus haut temple de Tikal. Au cours de la visite, Santiago nous fait également découvrir des plantes aromatiques multiples (4 épices, une sorte d’ail des ours…). Il est intarissable tellement il est cultivé. Il nous fait même plusieurs références à la chanson française. Nous sommes ravis de notre visite avec lui.

Nous sommes de retour à El Remate vers 15h. Nous passons prendre nos maillots à l’auberge et filons direct au lac pour nous rafraîchir. Nous terminons tranquillement notre journée au bord du lac, les enfants barbotent des heures et des heures dans l’eau. Nous rentrons à l’auberge. Nous faisons la connaissance d’une autre française installée également dans ce village après avoir tout quitté de sa vie parisienne. C’est toujours intéressant de rencontrer des personnes qui ont su rompre avec les codes, sortir de leur zone de confort pour trouver leur vraie quête du bonheur et le sens à leur vie. Et cela nous questionne également. C’est notre dernier dîner ici, on ne peut s’empêcher de reprendre le poulet à la moutarde de Dimitri. Nous terminons autour d’un verre de l’amitié avec nos hôtes. Nous serions bien restés plus longtemps tellement on se sent bien ici.

Le lendemain, nous avons de nouveau réservé un shuttle privé pour rejoindre la frontière terrestre vers notre prochaine destination. Nous sommes un peu vaccinés des bus locaux, bien moins pratiques et faciles que ceux d’Amérique du sud… Nous avons 5 heures de route avant de quitter le Guatemala.
Arrivés à la frontière, nous passons l’immigration guatémaltèque pour tamponner la sortie du territoire sur notre passeport. C’est bon, nous prenons nos affaires et traversons à pied notre première frontière terrestre de ce TDM, contents de le faire au moins une fois !

A suivre…

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