La Paz, capitale la plus haute du monde

7 août 2021

Nous arrivons en fin de journée à notre hôtel où nous retrouvons nos amis les 6 en sac qui ont eu la gentillesse de nous attendre afin que nos chemins se recroisent une dernière fois dans nos tours du monde respectifs. Tout le monde est bien content de se retrouver petits et grands. Le soir, c’est soirée pizzas pour discuter des jours passés depuis notre dernière fois à Cusco.

Le lendemain, nous sommes tous un peu fatigués alors on s’octroie une journée plus tranquille. Comme nous sommes dimanche, nous décidons de prendre le téléphérique pour nous rendre au grand marché du week-end à El Alto. Cette ville est collée à La Paz mais sur les hauteurs à 4000m d’altitude. C’est à la fois superbe et tranquille de traverser la capitale en téléphérique. Le panorama sur La Paz est juste incroyable avec la cordillère des Andes autour et ses sommets enneigés à plus de 6000m comme le Huyana Potosi.

Quand nous approchons de l’arrêt pour se rendre au marché, nous sommes ébahis par l’ampleur que prennent les étals des marchands sur des kilomètres alentours. Il ne va pas falloir perdre notre tribu des 7 enfants, une vraie colonie de vacances à gérer… Ici en Amérique latine, les marchés sont organisés comme les rues commerçantes : un couloir/une rue est dédiée à un thème : le bricolage, les chaussures, les textiles… La concurrence se joue dans la proximité. Nous en profitons pour se remettre d’aplomb sur les casquettes, chaussettes et même chaussures car Hugo a tué sa dernière paire en un mois (les deux gros doigts de pied à l’air je vous laisse imaginer les dégâts).

Puis nous reprenons un autre téléphérique pour revenir en centre-ville. La Paz a en fait le plus long et le plus haut réseau de téléphérique du monde. Nous en profitons donc pour tester toutes les lignes et ainsi découvrir des panoramas différents dans la ville.

Nous arrivons vers les midi pour le déjeuner en plein centre. On tente le choripan sur le pouce pour 50 cts le sandwich au chorizo !

Puis on fait un assez grand tour dans la ville, on marche vite longtemps à La Paz comme on ne fait que monter et descendre… On recherche un magasin pour réparer notre écran de PC portable. Mais on ne trouve rien et le dimanche beaucoup de boutiques sont fermées. Nous rentrons en fin de journée. Ce soir, nous dînons tous ensemble à l’auberge avec le traditionnel Pytt y Pana de Ludo.

Le lendemain, nous partons en expédition pour aller sur le site pré-inca de Tiwanaku de la civilisation qui porte le même nom, pas trop loin de La Paz. Il faut quand même 1h de téléphérique puis 1h de collectivo pour le rejoindre. Arrivés sur place, on découvre que les prix ont flambé. Ils veulent nous faire payer le prix étranger même pour les enfants soit 12€ l’entrée alors que les petits sont affichés ne payer que 80cts !! Ça sent la corruption à plein nez puisqu’ils ne pratiquent même pas les prix affichés par le gouvernement. On parlemente un moment pour finalement payer notre entrée adulte et pour les enfants 2€ mais ça reste vraiment cher par rapport au pays et ce qu’on peut voir ailleurs. Une fois que nous avons nos tickets, nous découvrons que le musée est fermé. Autant vous dire que nous commençons vraiment à se sentir pris pour des pigeons ou des gringos comme on dit ici. Nous nous dirigeons alors sur le site en lui même. Nous subissons un nouvel accrochage à l’entrée car on ne veut pas laisser entrer Jérémy avec son reflex car les films sont interdits, par contre on a nos téléphones cherchez la logique ? Jérémy est à deux doigts de rentrer à La Paz. Finalement un des gardes calme le jeu et nous laisse entrer. Rien n’est fait pour donner envie aux touristes de visiter ce lieu. Déjà bien énervés, la visite commence mal car nous arrivons sur la soit disant aux grosses pyramides décrites en détail sur nos guides sauf qu’en réalité seulement 20% ont été sorties de terre. Autant dire que nous ne voyons qu’une colline de terre avec quelques cailloux par ci par là… Ceci fait encore plus regretter le prix payé. Et puis, plus on avance et plus on découvre certains vestiges qui valent la peine comme ses multiples têtes intégrées aux murs d’une cour carrée. Nous terminons donc cette visite mitigée : c’est trop cher, très mal présenté alors qu’il y a du potentiel, et les fouilles ont été arrêtées en 2005 donc cela ne risque pas d’évoluer.

Nous arrivons à retrouver un collectivo pour rentrer sur La Paz et nous rentrons nous poser à l’auberge. Le soir, nous faisons manger les enfants et les installons en mode cinéma : les petits d’un côté et les 4 grands de l’autre afin d’adapter chaque film à l’audience. Puis nous filons tester un restaurant bolivien avec une cuisine de type fusion. Nous ne sommes pas déçus. Nous commençons par 4 amuses bouches des plus originales servies dans une gueule de poisson ou sur une cannette écrasée… Les plats et les desserts sont fins, on teste le lama notamment. Pour 4 plats/dessert et 4 amuses bouches on paie 12€ par tête. C’était une bien agréable soirée.

Le lendemain, c’est le temps des au revoir. Les 6 en sac prennent la route de Sajama, ils ont encore plus d’un mois à passer en Bolivie.

De notre côté, nous faisons nos bagages pour changer d’auberge. Nous nous sommes trouvés un appartement en plein centre c’est parfait ! Nous y allons en fin de matinée. Nous posons nos affaires et allons déjeuner. L’après-midi, nous nous reposons puis sortons faire quelques courses pour les jours à venir. Nous sommes proches de plusieurs marchés, c’est idéal.
Le lendemain, nous le consacrons à gérer nos petits soucis. Nous trouvons les hélices pour le drone et à un prix défiant toute concurrence. Pour le PC portable, nous arpentons pendant près d’une heure le quartier dédié à l’informatique mais nous faisons chou blanc, notre modèle de PC portable est trop récent… Sans s’en rendre compte, on finit par beaucoup marcher dans cette ville et jamais sur du plat ! Pour le déjeuner, nous avons réservé dans une bonne table du quartier. Pour 7€ par personne, nous avons des assiettes digne d’un petit restaurant gastronomique. On se régale et ça fait plaisir de retrouver les plaisirs d’une bonne table !

Le lendemain, nous nous organisons une visite guidée de la ville avec Max. Il nous donne rendez-vous place San Pedro. Il nous explique d’abord que la ville est divisée en deux parties, la partie indigène où nous sommes et la partie colonial où l’on va retrouver quelques bâtiments d’inspiration espagnol. Sur la place San Pedro se trouve un bâtiment tout particulier qui fut d’abord un monastère avant de devenir une prison aujourd’hui. Mais c’est une prison très particulière car les condamnés vivent avec leur famille à l’intérieur. La prison est organisé comme une ville à l’intérieur de la ville avec ses propres lois et un chef qui est nommé par son niveau de criminalité… Il n’y a pas de policiers à l’intérieur des murs. a une époque cette prison était connue pour son narco-trafic avec la drogue qu’elle fabriquait directement à l’intérieur grâce aux feuilles de coca que les femmes des condamnés ramenaient du marché, car les familles vivent avec eux et ont le droit bien-sûr de sortir. Ensuite Max nous emmène au meilleur marché de la ville, juste à côté de notre appartement en fait. C’est un marché bio, mais comme partout en Bolivie, ils n’utilisent pas de produits chimiques. Max nous explique alors que chacun a son propre primeur habituel et qu’il ne faut jamais l’offenser en allant voir un autre. C’est limite comme si tu trahissais ta famille. Il nous fait découvrir deux types de patates un peu particulières la blanche (on dirait du polystyrène) et la noire (ça ressemble à un champignon). En fait ce sont des pommes de terre auxquelles ils font subir un traitement de réchauffage/refroidissement pour la noire, de trempage sous une cascade d’eau pour la blanche puis le temps venu séchage afin d’obtenir ces textures. après niveau goût, ce n’est pas ce qui nous a emballé le plus ici.

Après, nous traversons le célèbre marché aux sorcières. Ici on vend des foetus de lamas, et pleins d’objets servant aux offrandes et aux rituels notamment vis à vis de la Pachamama.

Ensuite nous arrivons place San Francisco où se trouve la très jolie cathédrale du même nom. Il s’agit du premier bâtiment colonial qui a été construit dans le quartier des indigènes. Comme ailleurs pour aider à l’évangélisation des indigènes, plusieurs éléments de leur culture ont été intégrés à l’architecture de la cathédrale comme des représentations de la Pachamama et même de la feuille de coca sur la façade.

Puis nous continuons le tour dans le quartier colonial où l’on trouve les bâtiments officiels du gouvernement. Il y a notamment la place Morillon du nom d’un célèbre personnage de la révolte indigène s’étant battu pour des droits. Sur cette place, on retrouve les traces d’une importante rébellion des services de police contre les services militaires : impacts de balles dans les lampadaires et sur les façades des bâtiments officiels. Le bâtiment présidentiel est appelé « immeuble brûlé ». Il a connu pas moins d’une centaine d’incendies, à peu près autant que le nombre de présidents !! Ici c’est dangereux de se mettre le peuple à dos quand on est un politique…

Enfin nous retournons dans l’ancien quartier indigène près de notre hôtel pour terminer le tour dans un bar. Max souhaite nous faire goûter l’apéro local. Il s’agit du Chufly, prépare à base de Singani, soda et citron. Le Singani est un alcool bolivien fabriqué à partir du raisin dans la vie de Tajira.
Nous rentrons déjeuner à la maison. Nous profitons de l’après-midi pour nous reposer, faire quelques courses notamment d’artisanat. La fin du voyage se rapproche, on se dit que c’est le temps de commencer à ramener quelques souvenirs. On investit dans la valise supplémentaire pour ça.
Le lendemain, nous commençons par traverser toute la ville en téléphérique pour nous rendre au labo pour les tests covid du prochain pays…

Ensuite nous profitons du marché le matin pour faire réparer nos chaussures afin qu’elles résistent jusqu’à la fin du tour du monde, puis quelques courses pour notre dîner de ce soir. En effet, nous retrouvons nos amis la Wondertrip Family et comme nous sommes en appartement, on les invite comme à la maison. L’après-midi est tranquille : on se repose, on prépare la suite du voyage…

Le soir, nous retrouvons donc Tiphaine et Sébastien et leurs enfants pour une super soirée entre amis avec l’impression qu’on se connait depuis longtemps. Cela fait partie encore des belles rencontres du voyage.
Le lendemain, nous devons rendre l’appartement mais on a tellement de restes du dîner de la veille que l’on négocié avec l’hôtel de pouvoir utiliser leur cuisine pour le déjeuner. On reste donc la matinée à l’hôtel avec nos amis, les parents discutent, les enfants jouent… Ils jouent tellement qu’ils nous cassent une statue mexicaine dans la cour. Cela nous vaut toute une histoire avec l’hôtel alors que cette statue ne lui appartient pas. Nous avons la soit disante propriétaire de la statue au téléphone qui nous demande de débourser près de 45 euros !!! C’est juste énorme quand on connaît le niveau de vie des boliviens. En clair, elle nous prend pour des gringos. On lui dit qu’on ne paie pas sans facture… Mais elle nous dit que c’est un cadeau et qu’elle ne sait pas le prix exact… Bref les gars parlementent une bonne partie de la journée et de la soirée pour au final que Seb et Tiphaine recolle les morceaux à la glue. On y voit que du feu ! On leur filé 5€ pour le dédommagement et l’affaire se conclue ainsi sur les coups de 21h.Entre temps je vous rassure on n’a pas fait que se battre pour cette histoire de statue. Nous nous sommes promenés un long moment dans la ville pour trouver des jeux d’extérieur pour défouler les enfants mais nous faisons chou blanc. On finit par rentrer en repassant par les magasins d’artisanat. Tiphaine et Seb achètent leurs premiers et derniers souvenirs de tour du monde car ils rentrent en France le lendemain. Nous allons dîner pour cette dernière soirée dans un petit bar restaurant en roof top très sympa.

Entre temps je vous rassure on n’a pas fait que se battre pour cette histoire de statue. Nous nous sommes promenés un long moment dans la ville pour trouver des jeux d’extérieur pour défouler les enfants mais nous faisons chou blanc. On finit par rentrer en repassant par les magasins d’artisanat. Tiphaine et Seb achètent leurs premiers et derniers souvenirs de tour du monde car ils rentrent en France le lendemain. Nous allons dîner pour cette dernière soirée dans un petit bar restaurant en roof top très sympa.

Nous nous saluons le soir vers 22h. Nos amis prennent leur vol à 5h du matin et ils ont gardé les chambres pour dormir un peu avant de repartir pour l’aéroport. De notre côté, on n’a pas eu cette bonne idée…. Nous squattons le canapé de l’entrée de l’hôtel jusqu’à minuit. Notre taxi arrive ensuite pour nous amener à l’aéroport. Notre premier vol pour notre prochaine destination est à 4h du matin… La nuit est très courte et notre journée de voyage va nous paraître très longue… Avant de décoller nous croisons une dernière fois nos amis à la porte d’embarquement car leur vol s’enchaîne après le nôtre. Ce sont des au revoir pour se mieux se retrouver en France sûrement autour d’une très bonne table (nous avons cet intérêt en commun)!

Il est temps de s’envoler vers la suite de nos aventures.

A suivre…

Du nord d’Uyuni jusqu’au parc de Sajama

5 août 2021

Nous quittons le Salar d’Uyuni ce matin. Nous nous rendons dans la communauté de Alcaya. C’est ici que se trouvent les vestiges et les momies des chulpas, un peuple qui vivait il y a plus de 2500 ans. Nous devrions avoir un guide local pour visiter. Mais comme il y a pratiquement aucun touriste, le guide n’est pas sur place et est resté à la ville à 1h d’ici. Wilmer va se renseigner auprès des habitants de la communauté. Il obtient l’autorisation de visiter sans guide. Nous partons alors tous les 5 accompagnés de Wilmer et Augustina sur les chemins des chulpas. Nous grimpons sur un chemin de montagne, le long des flans de montagne où on découvre les premières sépultures des chulpas. Selon la tradition, nous laissons un peu de feuilles de coca sur une des premières sépultures en demandant l’autorisation aux ancêtres de se promener dans leurs montagnes.

Plus nous montons et plus nous découvrons un panorama encore différent de la Bolivie et toujours aussi beau avec ses roches ocres, ses cactus et ses reliefs. Nous arrivons à un mirador qui marque l’entrée du village des chulpas. Toutes les habitations sont en pierre des murs jusqu’au toit. Les maisons sont toutes petites et ont une petite fenêtre carrée qui fait office de porte d’entrée. Les ruines sont très étendues sur toute la montagne, c’est impressionnant de voir de telles vestiges vieux de plus de 2500 ans. La légende raconte que ce peuple vivait avec la lune et quand le soleil est apparu ils se sont enfermés dans des grottes et sont morts de famine. Au delà des ruines, on peut également voir des momies très bien conservées qui sont repliées sur elles-mêmes comme des foetus, et dont on peut encore voir les mains ou les ongles. On termine cette ballade de 1h30 en faisant une boucle et en redescendant à la voiture. Finalement nous sommes très contents de ne pas avoir eu de guide local car nous avons eu de supers échanges avec Wilmer et Augustina sur cette visite. Augustina découvrait le site avec nous et partageait notre émerveillement.

Nous reprenons la route vers le nord pour rejoindre le Salar de Coipaca. Nous commençons à apercevoir la ligne blanche à l’horizon avec des mirages. Les petites îles sur Salar semblent être des vaisseaux sortis du film Star Wars… Puis nous nous rapprochons pour enfin le traverser. Le Salar de Coipaca est deux fois plus petit que celui d’Uyuni mais 5000 km2 tout de même et il est tout aussi beau. Wilmer s’arrête au milieu de ce désert de sel pour notre pause déjeuner. C’est magique ! Qui aurait cru qu’un jour on mangerait en plein milieu du Salar ?
Le déjeuner est excellent comme tous les repas d’Augustina et le cadre exceptionnel.

Nous décidons de refaire quelques photos fun une dernière fois sur un Salar.

Puis nous repartons.

Wilmer cherche son chemin pour rejoindre l’autre berge. Il n’y a pas de traces d’autres passages visible. Il demande de l’aide à Ludo avec son application maps.me.   notre chauffeur s’inquiète par endroit de l’épaisseur de la croûte de sel et préfère bifurquer un peu plus loin. Au bout d’un moment, nous sentons que la conduite est bizarre, comme si on ralentissait par moment pour finalement s’arrêter complètement. Aïe aïe aïe ! On vient de s’embourber. Et oui, sous la croûte de sel trop légère pour notre 4×4 bien chargé, il y a une bonne couche de boue…

Dans un premier temps, Wilmer appelle l’auberge de la veille pour trouver de l’aide. Au final, il arrive à joindre par leur intermédiaire un villageois à une dizaine de kilomètres pour venir nous aider. En attendant, Wilmer cherche à lever la roue arrière gauche avec son crique. Il utilise le système D à la Mac Giver pour ne pas que le crique s’enfonce lui aussi dans le sol, en l’occurrence en s’appuyant sur la bouteille de gaz. Puis une fois la roue levée, nous remplissons le creux laissé par la roue avec des croûtes de sel du Salar. Mais son système ne suffit pas pour soulever correctement la roue, même la bouteille de gaz s’enfonce à travers la croûte de sel dans la boue. Du coup, Ludo part avec les enfants en direction de la berge à 3km, Wilmer les rejoint ensuite. Ils ramènent des briques et des morceaux de bois de plusieurs tailles. Forcément 6km aller/retour ils mettent du temps à revenir et en plus ils sont bien chargés. Au même moment arrive un homme sur une moto, pas de première jeunesse, c’est le gars du village qui vient nous donner un coup de main. Nous vidons toute la voiture : coffre et toit inclus pour minimiser le poids sur les roues arrières. Puis c’est reparti avec la même technique sauf que le bois et la brique permettent de mieux caler le crique pour lever la roue. Au bout d’1h30 d’efforts, les deux roues arrières reposent enfin sur une couche de sel. Wilmer passe au volant, nous à l’arrière de la voiture pour donner un coup de pouce et hop ! Enfin la voiture est dégagée. Wilmer ne traine pas pour éviter un nouvel enlisement et file plusieurs centaines de mètres plus loin…

Il ne nous reste plus qu’à ramener tous les sacs, bidons d’essence, bouteille de gaz, roues de secours, affaires de cuisine jusque là-bas… Heureusement le villageois qui est venu nous aider fait les aller/retour avec sa moto pour ramener les bidons d’essence. Une fois tout chargé et remis en place, nous repartons en suivant précautionneusement le gars sur sa moto pour prendre le meilleur chemin pour rejoindre la berge. Une fois en sécurité sur la terre ferme, Wilmer s’arrête pour remercier le gars et lui donner un pourboire. Il est 16h30 et nous sommes encore loin de notre hôtel…

Nous profitons de beaux paysages tout au long de la route et avons même le droit à un magnifique coucher de soleil sur les montagnes depuis une dune de sable.

Il nous reste encore deux heures de route quand la nuit tombe. On se fait arrêter au moins 5 fois sur le chemin pour les contrôles militaires qui surveillent la contrebande, très présente dans cette région car proche de la frontière chilienne. En plus, ce n’est pas une route mais un chemin qui zigzague entre la rivière, la lagune… Des fois dans le noir on ne voit plus le chemin. Le retour est épique ! Mais c’est aussi ça l’aventure de tour du monde. Nous arrivons à 21h30 à l’hôtel, tous bien fatigués. On n’ose même pas imaginer l’état de fatigue de Wilmer… Mais le bonheur à l’arrivée : deux chambres séparées avec du chauffage et de l’eau chaude !! Le grand luxe après ces 5 jours :). Je vous laisse imaginer la suite : on dîne dès que c’est prêt et on va se coucher très vite !!!!

Le lendemain matin, nous avons le droit à la grâce matinée. Ça fait du bien à tout le monde après l’épopée de la veille. En ouvrant les rideaux, je découvre une super vue sur les montagnes chiliennes enneigées qui contraste avec le beau ciel bleu azur. Le petit déjeuner est servi à 8h.  Augustina nous a préparé des « pastelles » qui nous rappellent les queues de castor du Québec. C’est une sorte de pâte à beignet servie avec du sucre, gras et bon à souhait.

Nous partons vers 9h pour la découverte de cette fabuleuse région de Sajama. Nous nous approchons de la frontière chilienne pour aller voir les geysers.

Wilmer a acheté au passage des oeufs pour les faire bouillir sur place. Le site se trouve sur les hauteurs près d’un ruisseau de montagne où les eaux bouillonnantes tombent en cascades dans la source froide. Il y a de multiples trous fumants d’eau chaudes d’où remontent des petits bulles ou des gros bouillons. Wilmer fait cuire ses oeufs dans l’un de ces bains chauds. Nous avons de bons oeufs durs avec un jaune crémeux pour notre encas du matin. On se régale sans compter que ça amuse bien les enfants.

Ensuite, nous prenons un chemin pour prendre un peu d’altitude et pouvoir profiter d’une vue panoramique sur le site des geysers d’un côté et de l’autre sur le fameux volcan Sajama qui culmine à plus de 6500m d’altitude. Au mirador, il y a les restes d’un feu, trace d’une coutume quechua. Wilmer nous explique alors qu’au 1er août, ils ont la coutume de faire cuire dans des braises un mélange de différents produits de dame nature afin de remercier la Pachamama autrement dit la terre mère. La coutume peut aller jusqu’à sacrifier un lama et de lui retirer son coeur encore battant pour l’enterrer et ainsi le donner à la Pachamama. Nous passons un bon moment sur cette ballade à échanger sur les coutumes et les croyances de nos deux pays. Puis nous reprenons la voiture pour rentrer à l’auberge.

Quand nous arrivons, il y a une grosse fête sur la place du village. Nous sommes en effet le 6 août et c’est le jour de l’indépendance de la Bolivie. C’est donc un jour férié et de fête avec la fanfare, les discours des officiels et de nombreuses danses des plus petits aux plus grands. Nous regardons un petit moment la fête. Beaucoup de femmes parmi les plus anciennes portent les costumes traditionnels : grandes jupes plissées, châle et chapeau melon…

Nous allons ensuite déjeuner à l’auberge pour finir avec un petit café au soleil. Nous repartons en début d’après-midi pour la lagune de Huayna Khota. Les paysages traversés sont incroyables. Nous sommes dans une large plaine herbeuse jaune où paissent des centaines de lamas et alpagas, des fois des vigognes, entourés de montagnes enneigées. Une fois à la lagune, Ludo et moi partons marcher aux alentours pour avoir quelques photos des flamants roses et des vigognes près du volcan Sajama. Les enfants font des jeux à l’extérieur avec Wilmer, comme par exemple séance de tir de caillou sur des cannettes de bière, au premier qui y arrive… Les enfants partagent beaucoup avec notre guide, en particulier Hugo qui du coup progresse bien en espagnol.

Puis nous remontons en voiture en direction des eaux thermales. Sur le chemin, nous croisons un énorme troupeau d’alpagas avec des bébés tout blancs trop mignons, nous nous arrêtons pour prendre quelques photos.

Nous allons enfin aux thermes qui offrent une vue sympathique sur le volcan Sajama. Par contre nous avons le droit au prix touriste 4 fois plus cher que les thermes du deuxième jour mais bon ça reste raisonnable et les enfants ont tellement envie de se baigner. Nous y restons 1h30. Il y a pour une fois un peu de monde car comme c’est un jour férié les boliviens viennent en WE prolongé dans la région. Ça nous change de ne pas être tous seuls.

Enfin nous rentrons vers 17h : repos et douches en attendant le dîner. Pour ce dernier soir, nous offrons un petit apéro à Wilmer et Augustina. Augustina, elle, a tenu à nous gâter en nous préparant des lasagnes maison. On dine pour une fois tous ensemble. D’habitude Wilmer et Augustina sautaient le dîner. Cela fait partie des moments d’échanges avec les locaux que nous apprécions particulièrement. Puis nous allons tous nous coucher dans nos chambres chauffées, le luxe 🙂

Aujourd’hui, nous avons une longue route jusqu’à La Paz. Nous partons vers 8h du village de Sajama. Nous quittons très vite les chemins de terre pour rejoindre la route principale goudronnée, la première de notre périple de 7 jours. Nous roulons deux heures avant de rejoindre le petit village de Curahuara de Carangas pour visiter son église. Quand nous commençons à nous rapprocher du centre, et donc de la traditionnelle Plaza des armas nous nous retrouvons vite bloqués par les manifestations du jour. En effet, depuis deux jours, la Bolivie fête son indépendance. La fête dure sur un WE prolongé de 4 jours. Dans ce village, c’est défilé avec les costumes traditionnels, fanfares, danses… Nous sommes ravis d’être tombé ce jour-là et de pouvoir assister au folklore bolivien. Cette fête nous rappelle beaucoup l’esprit des conscrits de notre village du Beaujolais.

Nous profitons de suivre la fête en attendant que le gardien et guide nous ouvre son église pour la visiter. Qu’a-t-elle de particulier me direz vous ? C’est en fait une des plus anciennes églises coloniales du pays. Elle date de 1608 et des premiers temps de l’évangélisation chrétienne. Les fresques bibliques recouvrant les murs sont très bien conservées (du fait qu’il fait froid et qu’elles sont abritées de la lumière) et lui ont valu le surnom de « Chapelle Sixtine de l’Altiplano ». Elles expliquent l’ancien et le nouveau testament à travers des dessins simples et auxquels ont été intégrés des éléments indigènes, comme le cuy leur met préféré (entendez le cochon-dinde) lors de la Cène, afin que la religion soit plus facilement assimilée et intégrée. Les évangélistes n’ont cessé de faire des parallèles entre la religion catholique et les croyances indigènes pour les convaincre. La visite est très intéressante et l’édifice blanc de chaux à l’extérieur a beaucoup de charme.

Nous repartons pour La Paz. Vers midi, Augustina nous trouve un joli coin où nous arrêter pour le déjeuner. Nous sommes à côté de structures de torchis en formes de tour. On les appelle les chullpares. Il s’agit de tombes familiales datant de 1200 à 1500 après JC. On peut en voir tout au long de la route entre La Paz et Uyuni. Nous profitons de ce dernier déjeuner avec Augustina et Wilmer.

Nous rentrons sur La Paz en milieu d’après-midi. Wilmer nous ramène jusqu’à notre hôtel où nous attendent nos amis, la famille des 6 en sac.
Nous remercions chaleureusement Wilmer et Augustina qui ont été aux petits soins avec nous et qui ont rendu définitivement ce séjour magique. On les recommande à tout ceux qui veulent découvrir ces fabuleuses régions !!

A suivre…

Le Salar d’Uyuni

3 août 2021

Nous arrivons à notre auberge en fin de journée à quelques kilomètres du Salar d’Uyuni. Nous dormons dans un hôtel de sel. A l’intérieur, tout est en sel : le sol, les murs, les lits dans les chambres, les tables et tabourets dans la salle à manger et le tout décoré de tissus boliviens. C’est très cosy et une expérience unique à vivre. Et comble du bonheur, nous avons le droit à une douche chaude. Ça manquait après 3 nuits en dessous de 0°C. Autant dire que tout le monde passe à la douche. Augustina nous sert ensuite le dîner : soupe et spaghettis bolognaise maison. Nous faisons une partie de belottes avant d’aller se coucher tôt car demain matin le réveil va piquer !

Le lendemain, nous nous levons à 5h du matin afin de prendre la route pour le Salar d’Uyuni dès 5h30. Notre objectif est de voir le lever du soleil sur l’île de Incahuasi. Nous arrivons sur place vers 6h30. Il ne nous reste plus qu’à grimper 80 mètres pour rejoindre le sommet de l’île et attendre le soleil. La montée est un peu rude pour les enfants qui s’étaient rendormis dans la voiture. Encore embrumés de sommeil, ils montent en bougonnant. Malheureusement pour nous, le temps n’est pas de la partie. Une épaisse couche de nuages pèse au dessus des 12 000 km2 du Salar… Nous attendons 7h mais toujours rien… Du coup nous redescendons jusqu’à une arche de corail. Oui oui j’ai bien écrit « corail ». Avant le Salar, il y a bien longtemps, il y avait la mer puis un lac. La mer s’est retirée, puis l’eau du lac s’est évaporée. Le corail s’est alors pétrifié avec le temps. Toute l’île en est recouverte. Elle est également remplie de cactus énormes.


Quand nous arrivons sur le site de l’arche, le soleil lance timidement un rayon. Petit cri de joie, on se précipite sur les hauteurs pour faire LA photo du Salar et de l’île d’Incahuasi sous un rayon de soleil. L’illumination fut brève.

Nous redescendons au pied de l’île où nous attendent Wilmer et Augustina pour prendre le petit déjeuner. Des dizaines de table de pique-nique sont à la disposition des touristes. Mais une fois de plus nous sommes seuls. Normalement à cette période, il y a une soixantaine de voitures qui viennent voir le lever de soleil !!

Après le petit-déjeuner, Wilmer nous propose de changer les plans. Le temps n’étant pas de la partie pour les photos sur le Salar, nous commençons d’abord par nous rendre à Uyuni, la capitale touristique de la Bolivie. Nous nous arrêtons juste avant de rejoindre la berge au tout premier hôtel de sel et le seul et unique construit directement sur le Salar. Là-bas se trouve un monument pour le Paris-Dakar 2016, surprenant !

Puis Wilmer en profite pour nous montrer certaines parties du Salar où sous la croûte de sel, on peut trouver de l’eau. On est tombé sur un trou avec plus d’un mètre d’eau. La croûte de sel peut être de quelques centimètres d’épaisseur jusqu’à 110m au plus épais !!

De nombreux tours partent d’Uyuni soit seulement pour le Salar, ou aussi pour le Sud Lipez. Nous traversons la ville jusqu’à arriver au cimetière des trains, une des images emblématiques des guides sur la Bolivie. Uyuni était l’usine de fabrication des trains de la Bolivie au 19eme siècle. Sur ce site reposent de multiples carcasses d’anciennes locomotives à vapeur abandonnées au milieu de la pampa. Cela donne une impression de vieux western. Et cela inspire les enfants qui jouent les cowboys en grimpant de wagon en wagon tel Indiana Jones dans la dernière croisade. Ils sont d’ailleurs déçus quand on sonne la fin et le retour au 4×4.


Nous allons ensuite au centre de Uyuni. Wilmer et Augustina ont besoin de faire des courses pour la suite de notre périple. On en profite avec Ludo pour faire le tour du grand marché en les attendant.

Nous repartons une heure plus tard pour nous arrêter dans un petit village, Colchani, où se trouve pleins de petites échoppes artisanales. Nous faisons le tour des boutiques pendant que Augustina nous prépare le déjeuner. Nous achetons deux casquettes encore… Et oui je ne compte plus le nombre de casquettes perdues. Nous rejoignons ensuite Wilmer et Augustina pour le repas. Nous sommes hébergés dans une petite pièce où tables et chaises sont en sel, recouvertes de nappes et de coussins aux tissus colorés, c’est cosy.


Après ce copieux déjeuner, nous retournons au Salar avec l’espoir que le soleil fasse son apparition pour qu’on puisse faire les photos fun que tout le monde fait.
Nous roulons jusqu’à une structure en sel, une sorte de promontoire, créée pour les touristes pour faire de belles prises de vue.

Ensuite Wilmer nous amène à une production de blocs de sel et nous explique comment cela fonctionne. Sur une grande étendue rectangulaire, il nettoie c’est-à-dire qu’avec une pelle il racle la couche superficielle de sel jusqu’à ne laisser apparaître qu’une surface lisse et dure. Ensuite il mesure la largeur d’un bloc et tire une ligne droite jusqu’à l’autre bout. Ensuite ils utilisent une machine pour scier la surface dure sur une épaisseur d’environ 15cm. Puis il retire chaque bloc avec une sorte de spatule. Chaque bloc est vendu 2BS , soit 25 centimes d’euros.


Nous repartons dans la direction du volcan Tupuna où se trouve notre hébergement du jour. Même si la montagne semble proche il y a plusieurs dizaines de kilomètres qui nous sépare de notre point d’arrivée. Nous continuons à rouler jusqu’à trouver l’éclaircie qui nous permettra de faire de belles photos montage. Dans le Salar, il n’y a pas de profondeur de champ. Du coup, on ne rend pas compte de la taille des objets et c’est pour cela qu’il est possible de faire des photos trompe-l’œil.

Alors c’est parti. Nous nous sommes fait une petite liste des idées de photos à reproduire. Wilmer est notre photographe en chef plus qu’habitué pour ce type de photo. On se rend vite compte au bout de quelques photos que ce n’est pas si simple à réaliser. Il faut être précis dans ses positions, être très patient pour trouver le bon angle pour que l’effet rende… Autant dire qu’on lasse vite Louis et Malo ! En même temps, on a dû y passer plus de deux heures et Wilmer reste toujours aussi patient et même source d’idée.
On s’arrête une fois que le soleil se retrouve de nouveau caché. Mais on est ravis d’avoir pu profiter de cette lumière et quel spectacle magnifique : ce désert blanc où le sel  forment une multitude d’hexagones et qui contraste avec le ciel bleu azur.


Nous repartons pour rejoindre notre hôtel. A une dizaine de kilomètres de l’arrivée, le soleil fait de nouveau son apparition. Nous demandons à Wilmer encore quelques photos de nous deux (les enfants n’en peuvent plus) et puis finalement patientons tous les 3 dehors pour voir le coucher du soleil. Encore de magnifiques lumières sur cette étendue de sel blanche !

Nous remontons vite dans le 4×4 dès que le soleil est caché car la température baisse direct !
Nous croisons quelques vigognes sur le Salar avant d’arriver à Jirira où se trouve notre auberge.
Nous prenons nos marques dans l’hébergement. Ludo et Hugo vont aider Agostina en cuisine pour apprendre sa façon si particulière de couper les légumes (très fins et petits) et sa recette des croquettes de légumes. Puis nous dînons et allons vite nous coucher après cette belle journée, bien fatigués et heureux 🙂

Le lendemain levés à 6h, Ludo et moi déjeunons rapidement et laissons les enfants terminer tranquillement. En effet, le ciel est magnifique ce matin alors on va essayer de se rattraper et voir ce lever du soleil sur le Salar. Nous devons être de retour pour 7h, heure de rendez-vous pour le départ de la journée. Mais nous avons été très optimistes… Le Salar qui nous semblait à 10 min à pied de l’auberge était en fait à 30 min… Nous sommes arrivés sur ce désert salé pile poil au lever du soleil à 6h50. C’est forcément un moment magique de voir le Salar illuminé petit à petit. On fait bien sûr quelques photos et vidéos pour immortaliser tout ça.


Nous rentrons à l’auberge au pas de course bien en retard. Quand Wilmer nous voit arriver, il est désolé car il aurait pu nous y amener :). C’est pas grave, on est content d’avoir mérité notre lever de soleil avec une petite marché de 4km à la fraîche.
On prend nos affaires et c’est parti. Nous longeons encore un peu le Salar d’Uyuni avant de prendre la route vers le nord.

A suivre…

Le Sud Lipez

1er août 2021

Nous partons à 7h30. Notre chauffeur et guide Wilmer nous attend pour embarquer dans le 4×4. On charge les sacs sur le toit, nous passons prendre Augustina, notre cuisinière et c’est parti !
Nous quittons Tupiza. Nous traversons encore ces paysages de montagnes ocres digne du Far West américain : des aiguilles érodées par le vent et la pluie se dressent vers le ciel. Puis le paysage commence à changer, les couleurs, la végétation… On commence à croiser nos premiers lamas. Nous quittons la route en pleine pampa pour commencer à grimper en altitude. Nous longeons le flan de montagne et découvrons une vue incroyable sur toute la région de Tupiza. On retrouve ces montagnes aux formes découpées par les vents et l’eau et mais cette fois elles sont beiges. Ce tour en 4×4 commence fort.

Nous reprenons la route et continuons à monter au delà des 4000m d’altitude pour rejoindre l’alti plano. Et là on n’arrête de compter les lamas et vigognes. On en voit par centaines. Il faut savoir que ces animaux sont de la famille des camélidés. Les vigognes sont toute de même couleur un beige doré, qui nous rappellent les gazelles de Namibie. Ils sont sauvages. Les lamas quant à eux sont des animaux d’élevage. Ils ont des couleurs variés du blanc au marron ou noir parfois mixés. Ils ont des sortes de pompoms colorés accrochés à leurs oreilles qui permet de distinguer à quel propriétaire ils appartiennent.

Nous nous arrêtons pour la pause déjeuner sur le site de la Ciudad de Encanto. Nous sommes seuls sur le site alors qu’avant la pandémie il y avait une quinzaine de voitures  à cette heure. Ce site incroyable est un véritable terrain de jeux surtout pour les enfants. De grandes colonnes, mélange de sables et de roches, se dressent devant nous telles des cathédrales. Il y a pleins de coins et de recoins pour jouer à cache-cache. Nous faisons le plein de photos pendant que Augustina prépare notre repas. Puis nous passons à table, on se régale. On nous l’avait conseillé, on confirme les talents de la cuisinière.

On remballe tout et on repart. Nous faisons quelques stops photos le long de la route. Nous commençons à croiser des paysages de rivière gelée, de lagune en partie asséchée laissant apparaître des nuances de couleurs et notamment le blanc qui fait penser au sel mais nous ne sommes pas encore au Salar.

Nous nous arrêtons ensuite à San Antonio de Lipez. Il s’agit d’un ancien village de mineurs qui date du 16eme siècle, du temps des incas. Il a été déserte il y a seulement 20 ans à cause de la haute altitude 4650m alors que le nouveau village est à 4200m, ainsi que du fait des croyances concernant la présence du diable. Pour les mineurs, si la mine rapporte beaucoup, c’est que le diable est là. Comme la vie ne tournait pas rond dans le village, les habitants ont mis cela sur le compte du vilain et ont fui ce village. Il n’en reste aujourd’hui que des ruines envahies par les vizcacha, une sorte d’écureuil de la taille d’un gros lapin. Le site est impressionnant par sa taille et son panorama. On s’y ballade un bon moment avant de retrouver notre 4×4.

Nous reprenons la route traversant des paysages incroyables changeant d’un col à un autre. Nous arrivons sur un mirador à 4860m avec une vue plongeante sur la lagune Morijon au pied du volcan Uturunku. Puis nous continuons en longeant le canyon et en laissant le volcan sur notre gauche jusqu’à arriver à notre point de chute pour la nuit.

Nous prenons nos marques dans la chambre fraîche. On se rhabille tous avec sous-couche, couche et sur-couche pour affronter le froid qui va s’installer petit à petit. Augustina nous prépare un petit encas biscuits et thé pour nous réchauffer. Les enfants s’amusent et de notre côté nous discutons de la suite de notre TDM. Puis vient le dîner : un soupe de légumes, des croquettes à la viande servies avec une purée. Mais Augustina pense aussi à Hugo et prépare des croquettes végétariennes. Et oui depuis nos moments partagés avec les 5 couleurs primaires, Hugo s’est laissé convaincre par Enzo de passer au végétarien !
Après ce bon dîner, c’est le branle bas de combat pour se coucher a l’intérieur du duvet sous les 6 couches de couverture avec à peine le bout du nez dehors. La nuit s’annonce fraîche…

Le lendemain, nous prenons la route vers 8h du matin. Nous quittons le village Et repartons dans les paysages déserts où l’on ne voit qu’une seule route à l’horizon. Nous avons l’impression d’être au bout du monde. Nous observons de grandes prairies jaunes entourées de montagne où paissent pleins de troupeaux de lamas. Wilmer s’arrête devant la casa de llamas. On comprends très vite de quoi il s’agit : les lamas sont parqués pour la nuit dans un enclos. Ils sont serrés les uns contre les autres comme les jours de pointe dans le métro parisien. Nous nous éternisons un long moment à les observer et les écouter gémir.

Nous continuons la route à travers différents cols. A chaque passage de montagne, on est surpris par un nouveau panorama. C’est comme ce que nous avons connu Namibie, la région est plutôt désertique et pourtant tellement riche en paysages différents. Au bout d’un temps, nous arrivons à la lagune de Hedionda Del Sur, impressionnante par sa taille et son contraste de couleurs passant du bleu, au ocre puis au blanc. Une bonne partie de la lagune est gelée mais Wilmer nous invite à la prudence. La glace n’est pas assez solide pour que nous puissions marcher dessus et pourtant nous sommes déjà à 4532m d’altitude !

Nous continuons la route à peine quelques kilomètres plus loin, nous découvrons une nouvelle lagune, celle de Kollpa. Nous observons nos premiers flamants roses de Bolivie, oui oui ! A 4000m d’altitude, il y a bien des flamants roses surnommés Frozen Flamingo en anglais. La lagune rappelle les marais salans. Elle est en effet exploitée pour son carbonate de sodium qu’ils transforment pour la cuisine et le soin des cheveux notamment.

Nous continuons notre route sur les hauteurs et débouchons sur une immense plaine désertique en contrebas  recouverte en bonne partie par deux lagunes : la laguna Chalviri et sa voisine Salada aux nuances de vert, jaune, bleu et blanc. Le panorama est juste dingue car en arrière plan nous pouvons voir la cordillère des Andes et ses sommets colorées.

Nous traversons la lagune composée à 25% de sel (ce n’est pas encore le Salar) en 4×4 pour se rapprocher de la cordillère et rejoindre un autre coin tout aussi incroyable : un désert de sable et gravier jaune ocre parsemé de quelques monticules de pierre improbables. Ce paysage rappelle les toiles d’un célèbre peintre espagnol, ce qui lui vaut d’ailleurs son nom de désert de Salvador Dali.

Nous continuons ensuite jusqu’aux frontières chilienne et argentine délimitées par les sommets des Andes. Nous sommes si proche (4-5km seulement) et pourtant si loin ( les frontières sont bien fermées et très surveillées). La route petit à petit disparaît au profit de deux lagunes singulièrement différentes alors qu’elle sont juste voisines d’1 km à peine : la laguna blanca et la laguna verde. La lagune blanche est couverte en partie de neige. La lagune verte doit sa couleur turquoise à la présence de cuivre et d’arsenic dans ses eaux. Nous profitons de ce superbe panorama pendant une les enfants jouent aux boules de neige ou font des cairns.

Après une belle pause sur ce site, nous rebroussons chemin jusqu’à la lagune Chalviri où se trouvent des eaux thermales naturellement chaudes dans des piscines creusées dans la pierre avec un panorama exceptionnel sur la lagune. Nous nous baignons pendant qu’Augustina prépare le déjeuner. Que de demander de plus : un bain chaud à plus de 4000m d’altitude seuls avec une vue splendide !!

Nous déjeunons à l’intérieur. La famille qui nous reçoit dans ses murs a des petits jumeaux trop mignons.

Après le déjeuner, nous faisons route vers les geysers Sol de Manana. Ce ne sont pas des geysers comme on l’imagine crachant de l’eau à des hauteurs incroyables. La région exploite depuis quelques années la géothermie, cela a fait baisser du coup la pression des geysers. Le paysage est composé d’une multitude de boyaux dans le sol. Certains crachent de la vapeur à forte pression et ça fait le bruit d’une énorme cocotte minute. D’autres sont remplis d’une boue grisâtre en ébullition. Le sol est nuancé de gris, ocre et jaune à cause du sulfure. Nous nous croyons sur une autre planète.

Nous repartons pour notre dernière étape du jour. De nouveau, le paysage change brutalement, nous sommes dans un désert de roches volcaniques.

Wilmer nous arrête sur un mirador avant qu’on redescende en altitude. En contrebas se trouve la laguna Colorada. Elle est encore plus belle que les autres avec ses couleurs et ce rose qui contraste avec le blanc. Elle est immense et semble couverte de groupe de flamands roses. Nous descendons alors pour rejoindre la rive de la lagune. Nous partons faire un petit tour de la lagune bravant le froid. Nous sommes quand même à 4300m d’altitude et le vent souffle fort. Mais les lueurs de la fin de journée nous offre un superbe spectacle : le rose contraste encore plus avec le blanc (qui n’est pas du sel ni de la neige mais du borax) et le vert. Nous restons longtemps avec Ludo pour admirer les flamants roses et ces couleurs alors que les enfants rentrent vite à la voiture dès que nous avons fini de prendre les photos.


Nous arrivons à notre auberge. Nous avons le plaisir de voir que ce soir nous aurons le luxe d’un petit poêle pour chauffer le grand couloir qui nous fait office de salle à manger. A défaut de nous réchauffer vraiment, ça fait du bien psychologiquement pour affronter le froid de la région. En plus, Augustina nous fait plaisir en nous servant des frites maison au dîner. Après le dîner et quelques parties de cartes, nous allons nous coucher dans notre duvet sous 5 couvertures cette fois.

Le lendemain, nous nous réveillons au bord de la lagune colorée. Nous sommes seuls dans l’auberge, c’est paisible comme tout. Ce matin, Augustina nous a préparé de superbes pancakes maison, de quoi bien commencer la journée.
Nous décollons à 8h. Nous avançons le long de la lagune et nous nous arrêtons sur un dernier mirador. Les eaux sont moins roses avec la lumière du matin mais il y a de beaux contrastes et toujours des centaines de flamants roses tranquilles les pattes dans l’eau gelée. Ludo veut en profiter pour faire quelques vues en drone. Malheureusement ce dernier tombe au bout de quelques mètres, les hélices sont définitivement pétées et en plus du sable s’est glissé un peu partout… Gloups !! On va voir comment réparer tout cela plus tard. Profitons de cette belle journée qui nous attend.

Nous quittons la lagune et rejoignons le désert de Siloli : un désert de sable et de gravier qui longe la frontière chilienne marquée par les sommets des Andes très colorées, mélange de jaune, rouge, blanc, marron… Au bout d’un moment, nous voyons apparaître au milieu de nulle part des monticules de pierres aux formes étranges. Ce site s’appelle arbol de piedra. On s’y arrête et s’y promène un bon moment. Les enfants s’amusent à escalader un peu de partout, un véritable terrain de jeu géant.

Nous reprenons la route ensuite en direction des lagunes. Le paysage change au fur et à mesure que l’on avance : le désert de gravier se transforme en désert de pierres. Nous quittons les montagnes colorées. Wilmer fait un demi tour pour profiter d’un dernier point de vue sur ces montagnes avant de reprendre la route.

Nous descendons ensuite toujours dans un paysage désertique de grosses pierres jusqu’à que l’on traverse une première lagune  en majorité asséchée. Puis on passe un col et on découvre une magnifique lagune en partie gelée, la lagune Honda. Wilmer nous dépose sur les hauteurs pour qu’on puisse se promener le long de la lagune avant de le retrouver un peu plus loin. Le coin est paisible, les couleurs sont magnifiques, nous sommes une fois de plus bluffés par le paysage. Les enfants, eux, rejoignent vite la lagune pour faire des ricochets sur l’eau en partie gelée.
Quand nous arrivons au 4×4, nous questionnons Augustina sur les herbes qu’elles étaient en train de ramasser. En fait elle utilise des plantes pour faire brûler les cheveux qu’elle perd car selon une croyance ancienne si ses cheveux partent d’eux-mêmes avec le vent ils s’envolent avec son esprit.

Nous reprenons la route jusqu’à une seconde lagune, celle de Chiar Khota, toujours très jolie. On s’arrête juste le temps d’une photo.

Puis nous continuons sur une troisième à seulement quelques kilomètres, la lagune de Hedionda. Plusieurs centaines de flamants roses barbottent dans la lagune. Les eaux refletent le ciel et les montagnes alentours. Nous longeons la lagune à pied. Juste avant de repartir, nous voyons une mini tornade qui file sur la rive avant de s’évanouir dans le ciel.

Nous repartons pour une dernière lagune à une dizaine de minutes, la lagune Canada. C’est notre point de chute pour le déjeuner. Pendant qu’Augustina prépare tout, nous nous promenons le long de la lagune, observons encore les multiples flamants roses dans un cadre toujours aussi idyllique et encore différent des autres lagunes. On ne s’en lasse pas. Et en plus, on déjeune devant ce panorama, que demander de plus, si les talents de cuisinière d’Augustina qui s’est levée à 5h du matin pour tout préparer !!! A côté de nous, les mouettes nous guettent espérant finir nos restés. Oui oui j’ai bien dit des mouettes à 4000m d’altitude et très loin de la mer. La Bolivie ne cessera de nous surprendre !

Après le déjeuner, nous quittons notre dernière lagune de la journée et reprenons la route en direction du fameux Salar d’Uyuni. Nous roulons sur des grandes plaines désertiques tout en longeant les sommets andins qui nous séparent de quelques kilomètres seulement du Chili. De temps en temps, nous croisons le chemin d’une ou deux autruches. Oui il y a aussi des autruches à 4000m d’altitude, elles sont plus petites que les africaines et sont grises cendré. Nous nous arrêtons au mirador du volcan Ollague. Ce volcan est à cheval entre les deux pays. Il est encore en partie actif, on aperçoit quelques fumeroles. Le point de vue se trouve sur une vaste étendue de magma pétrifié. Avec le travail du temps et l’érosion, on a l’impression d’être sur la planète Mars, avec ses roches aux formes singulières. C’est aussi un beau terrain de jeux pour les enfants.

Nous repartons et nous éloignons désormais du Chili. Nous traversons pendant près d’une heure le Salar de Chiguana, c’est dire si cette immense lagune est immense et pour la majeure partie de sa surface complètement asséchée. Ce salar est constitué de sel seulement à 25%, rien à voir avec celui d’Uyuni qui lui est à 100% !Puis nous retrouvons la route ou plutôt la piste. Nous nous rapprochons du Salar d’Uyuni. Nous commençons d’ailleurs à distinguer a l’horizon une grande ligne blanche… D’un côté de notre route, nous avons le désert, de l’autre des montagnes recouvertes de cactus qui laisse entrevoir la démarquation de ce qu’était le lac du Salar il y a bien longtemps avant que cela ne devienne un désert de sel. Il paraît même qu’on peut retrouver des coraux sur ces montagnes mais nous sommes trop loin pour le voir.
Nous arrivons en fin de journée à notre auberge au Salar d’Uyuni.

A suivre …

De Sucre à Tupiza

26 juillet 2021

Nous arrivons à Sucre vers 8h du matin. Notre trajet de bus de nuit s’est bien passé même si notre car semblait avoir vécu la guerre. Nous nous rendons à notre auberge pour poser nos affaires. Nous y retrouvons Max et Marie, avec qui nous avions passé quelques jours aux Galapagos, pile poil pour le petit-déjeuner. On en profite pour prendre le temps de la matinée pour nous raconter nos voyages depuis la dernière fois qu’on s’est vu (c’était à Cusco) et pour laisser les enfants aussi se poser un peu.
Nous partons déjeuner au marché central tous ensemble et rejoignons un autre couple de français, Kevin et Louise en voyage pendant deux ans. Le marché de Sucre est très sympa, toujours organisé par thématique les fruits d’un côté, les légumes de l’autre, la viande, la boulangerie, les jus et l’espace pour les almuerzos. Les étals sont beaux, ça donne envie de tout acheter ! Nous prenons l’almuerzo classique : soupe, poulet et riz et on finit par un petit jus de fruit frais.


Nous partons ensuite tous ensemble à la découverte de la ville. Nous flânons dans les rues jusqu’au musée du folklore. Ce musée présente un peu toutes les coutumes des temps pré-incas à ce jour dans un très beau bâtiment de style colonial. Nous découvrons le personnage de El Ekeko, c’est un peu la corne d’abondance… Les boliviens lui font des offrandes un peu particulières une fois par an : des miniatures de ce qu’ils souhaiteraient avoir l’année prochaine. On trouve même des magasins spécialisés pour vendre ces objets miniatures.


Après cela, nous allons faire les courses pour le soir car nous avons appris qu’il était possible de trouver une raclette. Et quoi de mieux quand on se retrouve entre amis de le faire autour d’un plat de fromages ! Nous nous retrouvons donc tous ensemble pour la soirée dans notre auberge avec un apéro guacamole maison et ensuite la fameuse raclette. Finalement c’est très éloigné du goût de la raclette et c’est même pas très goutu… Nous finissons la soirée sur une partie du « jeu du 9 » que nous avions découvert avec Max et Marie aux Galapagos.


Le lendemain, nous sommes toujours un peu fatigués alors c’est plutôt grâce matinée.

Nous décollons vers 10h30 pour aller visiter la maison de la liberté sur la place principale de Sucre.

Une fois de plus, le bâtiment historique présente une très belle architecture et a connu différents usages. Parmi ces derniers, il a été utilisé comme tribunal puis université de droit avant d’être transformer en musée et consacrer à l’histoire de la Bolivie. Il faut savoir que le traité de l’indépendance de la Bolivie a été signé dans cette bâtisse. La visite est très intéressante d’autant plus quand notre guide se met à nous parler en français, parce qu’il faut avouer qu’avec ses 3 masques et sa visière on ne comprenait pas tout son espagnol… La Bolivie a eu 180 présidents différents en 200 ans autant dire que ce n’est pas très stable la politique ici et il y a beaucoup de corruption. Certains d’entre eux ont vendu pour une bouchée de pain des territoires au Brésil et au Chili et des ressources au Etats Unis et au Mexique… Il y a une grande salle des portraits où l’on peut retrouver chacun d’entre eux. A la fin de la visite, les enfants sont invités à se déguiser comme à l’époque de l’indépendance.


En sortant du musée, nous retournons déjeuner au marché où l’on retrouve de nouveau Kevin et Louise.

Puis nous laissons Hugo et Louis avec eux pendant que nous allons boire un petit café (les expressos en fin de repas commencent à nous manquer !) au sommet d’une tour offrant un beau panorama sur la ville. Comme nous sommes avec Malo, on prend un brownie à partager tous les 3 et faisons quelques parties de cartes avant de retrouver le reste de la bande au mirador de la Recoleta.

Là-haut se trouve un petit marché artisanal. J’en profite pour acheter le ponchon dont rêvait tant Hugo. Puis nous continuons à arpenter les différents quartiers. Sucre est une ville agréable avec une belle architecture, avec notamment beaucoup de bâtiments coloniaux blancs.

Nous refaisons quelques courses avant de rentrer, cette fois nous essayons le reblochon et la tartiflette… C’est reparti pour une soirée tous ensemble à notre auberge. Pour le coup, la tartiflette est plutôt réussie, certes le reblochon est un peu moins goûteux mais ça y ressemble pas mal. Ce soir-là, nous faisons une belle rencontre : un papa hollandais qui voyage avec ses 3 enfants pour un mois en Bolivie. Il parle un français parfait mais aussi espagnol, anglais, allemand… Il voyage très souvent avec ses enfants. C’était un plaisir de partager avec lui.


Le lendemain, nous quittons nos amis et Sucre par la même occasion. Nous prenons un bus en milieu de matinée pour rejoindre une des villes les plus hautes du monde, Potosi.
Nous arrivons vers le début d’après midi à Potosi à près de 4067m d’altitude ! Comme d’habitude, nous rejoindrons l’auberge pour poser nos affaires puis nous repartons déjeuner directement car il se fait tard et les estomacs crient famine. Nous sommes bien placés près de la cathédrale.

Notre auberge

Nous allons au marché pour manger rapidement et pas cher. Il s’avère que le marché de Potosi est un vrai labyrinthe. On met près d’un quart d’heure pour trouver le hall des almuerzos. On bat notre record en mangeant à 5 pour 6€…
Nous passons la moitié de l’après-midi à visiter le centre de Potosi avec ses ruelles étroites, ses maisons coloniales colorées et ses églises, marques de l’époque coloniale.

Nous déposons les enfants à l’hôtel et repartons en quête pour le bus du lendemain pour rejoindre Tupiza. En fait, comme on se rend compte que ce n’est pas simple ici, on anticipe pour éviter de galérer chargés comme des mules avec nos bagages. Nous nous rendons en collectivo à l’ex-terminal comme on nous l’avait indiqué. Finalement après avoir fait le tour des agences de bus sur place, on se rend compte qu’il ne part de ce terminal que des mini-bus de touristes qui coûtent 4 fois le prix normal… On comprend qu’il fait rejoindre le nouveau terminal. Au point où on en est, on a déjà perdu 1h… On trouve un taxi pour rejoindre le nouveau terminal. On tombe sur un chauffeur super sympa avec qui on commence à bien discuter. Il nous dépose et nous attend à notre demande pour nous ramener après à notre hôtel. Cette fois-ci, c’est la bonne ! Ouf ! Nous trouvons un bus qui part le lendemain en début d’après midi pour Tupiza. On réserve puis retourne prendre notre taxi. On met une bonne demi-heure à rentrer mais cela passe vite tellement c’est agréable d’échanger avec le chauffeur sur la vie, le foot (forcément discussion pratiquement universelle…), et les voitures de rallye dans son cas. Nous arrivons vers 19h, nous récupérons les enfants et allons dîner dans un restaurant de burgers juste à côté que Max et Marie nous avaient recommandés. Nous confirmons c’était excellent et nous avons même poussé le vice pour un petit rhum diplomatico pour clôturer le repas. Nous rentrons et autorisons un petit film aux enfants avant le dodo. Finalement, les parents sont endormis avant les enfants.


Le lendemain matin, nous avons rendez-vous à 9h à l’agence de Willy à côté de notre hôtel. Nous allons visiter les mines de Potosi. Ce sont des mines d’argent toujours en exploitation. Notre guide Willy est un ancien mineur parlant parfaitement français, toujours recommandé par nos amis. Nous partons dans son van pour rejoindre le Cerro Rico, la montagne qui est exploitée pour son minerai, qui domine la ville. Willy nous explique d’abord l’histoire de Potosi. La ville est coupée en deux : le centre ville que nous avons visité ancien quartier des Espagnols et l’extérieur ancien quartier des indigènes devenu le quartier des mineurs depuis. Potosi était la ville la plus grande et la plus riche du monde au 17eme siècle du fait de l’exploitation de la mine. Nous nous arrêtons avant la mine à l’endroit où les mineurs achètent leur matériel et prennent leur bus pour rentrer. Devant une échoppe, il nous détaille tout ce dont un mineur a besoin : de la coca pour tenir de longues heures dans la mine sans manger, des sodas, des cigarettes, de l’alcool, de la dynamite… Nous prenons quelques sachets de coca et des sodas pour distribuer aux mineurs lors de notre visite.


Nous repartons jusqu’au pied de la mine. Notre guide nous équipe pour la visite : surpantalon, surveste, bottes et casque équipé avec lampe torche.

Nous approchons de la mine. On y voit les vestiaires pour se changer d’un côté, les wagons que les mineurs sont en train de vider, les personnes qui trient le minerai… Willy nous amène à l’entrée du boyau : c’est sombre, petit et étroit, c’est bien là-dedans qu’on rentre ?? On fait une petite photo de groupe et c’est parti pour l’aventure l’intérieur de la mine.

Nous avançons dans la mine, se mettant sur le côté dès qu’un wagon approche. Pour le signaler, les mineurs font clignoter leur lampe frontale. Il ne faut pas les couper dans leur élan : imaginez le wagon pèse 200 kg à vide et 1 tonne plein !! Willy finit par nous emmener dans un endroit très spécial de la mine : un lieu où une figure du diable est représentée ainsi que El Tio, à laquelle les mineurs font des offrandes : feuilles de coca, alcool, cigarettes afin de les protéger et de remercier pour le minerai trouvé. Dans ce lieu si particulier, Willy nous raconte les histoires de mineurs et nous plonge dans une atmosphère d’un autre temps et d’un autre monde. C’est saisissant !

Puis nous reprenons la visite. Au fur et à mesure que nous avançons, nous donnons les sodas ou la coca que nous avons achetés aux mineurs que nous croisons en chemin. Nous découvrons comment les mineurs creusent la mine avec la dynamite, comment ils récupèrent le minerai d’une galerie à l’autre, comment est organisé le renouvellement de l’air à l’intérieur de la mine via des cheminées.

Nous avons l’impression de toujours nous enfoncer un peu plus dans la mine tellement que Ludo commence à s’angoisser un peu.

Mais Willy confiant nous dit de continuer et bizarrement 5 minutes plus loin, nous nous rendons compte que nous sommes déjà passés à cet endroit. Nous avons fait une boucle sans nous en rendre compte. Après 2h passés dans la mine, nous voyons la lumière au bout du tunnel et nous sortons.

Nous observons encore un moment le va et vient des wagons à la sortie de la mine avant de rejoindre notre van sur le parking. Nous avons vécu une expérience très forte ce matin, on s’est cru vivre la mine telle qu’elle était exploitée au 19eme siècle en France : tout est manuel avec des outils de fortune et peu de sécurité. L’espérance de vie moyenne de ces mineurs est de 40 ans, ils sont pour la plupart victimes de la maladie des poumons due à la silice si ce n’est sinon d’un accident de la mine. Ces hommes travaillent une dizaine d’heures d’affilée dans la mine et ne mangent pas. Pour tenir le coup, ils mâchent d’énormes quantités de feuilles de coca, laissant apparaître une boule sous la joue les faisant ressembler à des écureuils. Il n’y a pas de femmes dans la mine car dans ce monde là cela est synonyme de malheur…

Willy nous ramène alors jusqu’à la gare de bus. Nous le remercions et patientons dans le terminal pour notre bus. Nous prenons la route en début d’après-midi pour Tupiza. Nous avons pris des places à l’étage à l’avant devant le pare-brise afin de profiter de la vue car cette route est réputée très belle. Et nous confirmons, nous profiter des 5 heures de route pour admirer les paysages.

Nous arrivons à la nuit tombée à Tupiza. Nous déposons nos affaires à l’hôtel puis filons dîner rapidement une pizza juste en face de notre auberge. Puis nous rentrons nous coucher.

Le lendemain, nous partons à la visite de la ville le matin pour faire quelques courses. Nous retrouvons notre agence pour notre tour en 4×4 dans le Sud Lipez pour régler les derniers détails. Nous en profitons pour organiser avec eux un tour à cheval l’après-midi dans les environs de Tupiza et faire la surprise aux enfants. Nous déjeunons à l’hôtel avant de partir pour notre escapade à cheval.

Une jeune fille nous récupère à l’hôtel pour nous amener jusqu’aux écuries. Nous nous équipons tels des cowboys et grimpons chacun notre destrier. Malo est accompagnée de la jeune fille par sécurité. C’est parti, nous nous éloignons de la ville et commençons à nous enfoncer dans des paysages désertiques qui rappellent les westerns américains.

Petit à petit nous approchons de montagnes rouges, des formations rocheuses érodées par l’eau et le vent. Nous continuons à travers ce paysage tels des Indiana Jones jusqu’au canyon de l’Inca. C’est très beau. Nous en profitons pour faire quelques photos de cowboys en pleine action.

Puis nous rentrons. Au total, nous avons fait 3 heures de ballade à cheval. Les chevaux étaient très calme jusqu’à ce qu’on rencontre d’autres chevaux en liberté à la fin de notre tour qui viennent embêter nos montures. La mienne n’apprécie pas du tout et se cabre. Je m’accroche et hurle de peur, je ne suis pas très à l’aise sur ces animaux… On finit par rentrer à l’écurie sans incident. Ouf ! Je suis mieux les pieds sur terre. Les enfants, eux, ont adoré ! 

Nous rentrons à notre hôtel en prenant le temps de nous perdre dans les marchés. Nous aimons bien cette ambiance sud-américaine des rues animés avec les étals des marchands vendant tout et n’importe quoi.

Nous rentrons en fin de journée. C’est la douche pour tout le monde, un repas léger et au lit. Les enfants s’endorment vite. De notre côté, j’ai la mauvaise idée de poser le PC sur notre lit pensant regarder un film. Ludo ne le voit pas et met un coup de pied dedans, il vole parterre. Résultat : l’écran est cassé…

On se console en espérant pouvoir le réparer à La Paz. Nous nous couchons aussi. Demain de nouvelles aventures prometteuses nous attendent.

A suivre…

De Santa Cruz à Samaipata

22 juillet 2021

Nous atterissons à 4h30 à Santa Cruz. Ça pique ! On peine à réveiller les petits. Arrivés à la douane, nous sommes les derniers, la queue est juste énorme. Les pauvres petit dorment à même le sol en plein milieu du terminal. Au bout d’une demi-heure, une dame vient nous chercher pour la queue prioritaire des familles. Encore 20 minutes à attendre car le policier de l’immigration est loin d’être rapide voire plutôt lent, en plus il se partage un stylo pour 3, ça c’est de l’organisation !


Nous récupérons nos bagages et nous filons en taxi à notre auberge qui a bien accepté de nous recevoir à 5h du matin. On sonne à l’entrée, notre hôte vient nous ouvrir tout groggy de sommeil. Il nous donne notre chambre directement. Super on ne demande pas notre reste et allons nous coucher dans de bons lits pour quelques heures.

Nous nous réveillons vers 11h, j’ai levé de force tout le monde car nous avons rendez-vous avec notre ami Anne, rencontrée en Équateur, vers la place centrale de Santa Cruz. Nous sortons short et débardeur pour notre plus grand bonheur de retrouver un peu de chaleur
En sortant de l’hôtel, nous découvrons que nous sommes en plein milieu du quartier des marchés. Les rues sont remplies d’étals et ça fourmille de monde. Cela nous met tout de suite dans l’ambiance. Nous traversons tout ce quartier jusqu’à rejoindre le centre ville.

Vingt minutes plus tard, nous retrouvons Anne accompagnée de Pauline, Nico et Julio. Nous sommes au complet, nous prenons un collectivo pour sortir de la ville et rejoindre la ballade à la dune de Lomas Arena Regional Park. Nous arrivons à destination une heure plus tard. Anne nous annonce une petite ballade d’une heure.

En fait, c’est plutôt 2h en plein cagnard :). Mais une fois sur la dune,c’est juste wahou ! On se croirait en Namibie. C’est un tel changement de décor par rapport au Pérou.

Nous longeons toute la dune pour rejoindre une petite lagune histoire de se rafraîchir. Vu la profondeur ce ne sera qu’un bain de pied mais ça fait du bien.


Puis nous prenons le chemin du retour. On sent que ça va être dur… Mais par chance, Anne capte un pick-up en bas de la dune qui allait rentrer. C’est une famille avec deux petits garçons. Ils nous proposent de nous ramener jusqu’à l’arrêt de bus pour Santa Cruz. On se met à 3 à l’arrière de la voiture et les 6 autres dans le coffre du pick-up avec le débarras de la famille, c’est épique :). Notre chauffeur est un bon samaritain. Sur le chemin, il s’arrête de nouveau cette fois pour aider une voiture qui s’est enlisée. Il nous faudra 20 min pour la sortie. Ce qui est amusant dans l’histoire, seuls les gars qui se sont coincés regardaient faire et ceux qui poussaient et beh c’étaient nous !!

Bon après cette arrêt, nous reprenons la route jusqu’à l’arrêt de bus. Nous attrapons un collectivo dans la foulée pour nous ramener au centre ville. Il est 18h. Nous décidons de continuer de profiter de la fin de journée avec Anne tandis que les autres rentrent à leur auberge. Nous nous trouvons un resto bar sympa pour boire un verre et manger un bout. Une heure plus tard tout un petit groupe de français nous rejoint. C’est marrant on retrouve un jeune couple qu’on avait croisé à Jardin en Colombie… On ne tarde pas trop dans la soirée car on a notre nuit blanche de l’avion à récupérer.
Le lendemain, on prend le temps de se lever tranquille et de prendre un bon petit déjeuner en famille. Nous restons la matinée à l’auberge pour préparer notre itinéraire en Bolivie. Nous sortons pour le déjeuner, profitant de faire le tour du quartier du centre ville. Mais à part la place centrale, Santa Cruz ne présente pas un grand intérêt. Nous consacrons l’après-midi à un peu de logistique à commencer par récupérer les cartes sim et forfaits data. Puis nous décidons de vérifier le bus pour le lendemain où nous devons nous rendre au village de Samaipata. Nous commençons par prendre un taxi qui nous demande si on veut aller à l’ex terminal ou au nouveau. Le taxi ne semblait pas savoir lui même quel terminal pour Samaipata… On va au nouveau du coup puis qu’il nous dit que c’est le plus grand. Raté ! On fait le tour et on comprend que c’est que pour l’inter-régional. On regarde alors sur maps.me et on voit une possibilité mais assez loin. On reprend un taxi qui nous dépose devant une agence de mini van qui part à chaque fois que le van est rempli, pas d’horaire faut juste attendre d’être 7. On trouve que cela coûte cher et que c’est bizarre de ne pas trouver de bus. On reprend le chemin de notre hôtel, puis on voit qu’il y a une autre agence en faisant encore un détour de 15 min. On va jeter un coup d’oeil, ce sont les mêmes conditions que l’autre pour les horaires et tarifs mais les véhicules semblent en meilleur état. On reprend un dernier taxi pour rentrer à l’auberge. Il faut avouer que cette fin de journée nous a fatigué nerveusement. Chercher un bus en Bolivie semble plus galère que tous les pays que nous avons fait jusqu’alors. On se fait confirmer à notre retour par notre hôte que seuls les mini-vans partent à Samaipata, on fera comme ça demain l’affaire est réglée. On finit notre journée et soirée à l’auberge pour se reposer.


Le lendemain, nous décollons avec toutes nos affaires en fin de matinée direction la dernière agence de mini-vans. Arrivés là-bas, il nous faut attendre que deux personnes viennent compléter le véhicule pour partir. Nous attendons 10, 20, 30 minutes jusqu’à 1 heure ! La responsable de l’agence n’est pas très sympathique et ne veut pas nous faire le tarif de 7 pour 5 alors on décide d’aller à l’autre où il semblait y avoir plus de clients. C’est reparti pour 20 min de marche dans le chaos de la périphérie de cette ville pour rejoindre l’autre agence. Cette fois, on a vu juste. Au bout d’1/4 d’heure, on trouve les deux autres clients et on embarque dans la voiture. C’est parti pour 4h de route cauchemardesque.

Nous sommes tombés sur le pire chauffeur de tout notre voyage. Il double sans visibilité aucune sans arrêt. Une fois on est passé juste et il s’est signé ! Un truc de dingue ! Nous arrivons à Samaipata en milieu d’après-midi sains et saufs, ouf !
Nous allons poser nos affaires dans notre auberge El Jardin qui fait également camping. C’est très bucolique avec un grand jardin, plusieurs endroits pour faire des petits feux de camp le soir. C’est un endroit très paisible, on s’y plaît de suite. Nous en profitons pour se reposer et jouer aux cartes avec les garçons dehors.

En fin de journée, nous partons faire le tour du village. Les rues sont animées avec de nombreux étals de marchands. L’atmosphère est vraiment très sympa. Nous trouvons un petit restaurant de burger pour le soir : une tuerie ! Les enfants se régalent avec un burger végétarien (les restes de notre rencontre avec les 5 couleurs primaires…). Les frites sont tellement bonnes qu’on en reprend une barquette. Nous nous promettons d’y retourner avant de quitter ce village.


Le lendemain, nous avons rendez-vous à 10h sur la grande place avec Santiago, notre guide pour le parc national de Amboro. Il parle très lentement et sans accent, il est en fait colombien (je me disais aussi car je comprends très mal les boliviens…). Il a arpenté pendant 7 ans l’Amérique du Sud à vélo pour étudier les périodes préhistoriques et l’art pariétal. Il a fini par s’installer à Samaipata qui est une région très riche dans ce domaine. Nous avons 45 min de voiture pour rejoindre l’entrée du parc. Ce parc est célèbre en Bolivie car il héberge une forêt primaire c’est à dire avec des espèces de plantes qui existaient déjà du temps des dinosaures. Nous partons pour 4 heures de découverte de cette forêt. Nous commençons sur un chemin de caillasses où Santiago ramasse une, puis deux puis trois pierres particulières : des oxydes de fer, de zinc et de chrome qui permettaient du temps des hommes préhistoriques de dessiner sur les murs des grottes. Il nous fait l’expérience en direct et crayonne sur une pierre du rouge, du jaune et du blanc. Les enfants s’en donnent aussi à coeur joie, c’est comme de la craie. Dans la réalité, les hommes mélangeait cette poudre avec une sorte d’huile pour pouvoir appliquer les dessins sur la roche. Puis ils utilisaient leur urine comme fixateur.

Puis nous rentrons dans la forêt. Santiago est intarissable d’explications sur la nature, l’importance de chaque plante dans l’équilibre de l’écosystème même les parasites comme les lianes dont le rôle est de faire tomber les arbres morts pour laisser rentrer la lumière dans la forêt.

Plus nous nous enfonçons et plus nous nous rapprochons de la forêt primaire et de ses espèces préhistoriques. C’est ici que se trouvent les fougères les plus grandes du monde, elles montent jusqu’à 12 m de hauteur et vivent plusieurs milliers d’années.

Nous descendons jusqu’à une petite cascade pour ensuite remonter à la source.

Ensuite nous grimpons jusqu’au mirador offrant un panorama à 360° sur la région de Samaipata : des reliefs verts d’un côté, des montagnes plus désertiques de l’autre. C’est ici que l’on prend notre pause déjeuner.

Enfin nous redescendons rejoindre notre voiture. Santiago nous ramène en ville en milieu d’après-midi. Nous en profitons pour nous renseigner sur les billets de bus pour aller de nuit à Sucre. Encore une affaire qui paraît compliqué… une dame, bien portante, à qui il manque une dizaine de dents et que l’on comprend très mal, nous donne finalement rendez-vous le lendemain matin pour acheter les billets. Nous rentrons à l’auberge et prenons le temps de quelques parties de cartes avec les enfants. Le soir, nous sortons dîner dehors avant d’aller se coucher.


Le lendemain matin, en allant chercher le petit déj, ludo et moi retournons voir la dame et trouvons porte close… Décidément les bus en Bolivie c’est pas notre truc ! On décide de retourner voir un autre endroit qui nous a été indiqué par Santiago à 1/4 d’heure de marche. Pour le coup, le truc semble définitivement fermé. On redemande de l’aide ailleurs, on nous répond qu’il suffit de faire le pied de grue sur la grande route le soir, les bus passent toutes les heures. Comme on est pas très chaud pour le faire avec les enfants, on se dit qu’on retentera plus tard.
Nous prenons le temps au camping de nous reposer. On déjeune sur place.

En début d’après-midi, nous partons faire un site archéologique à côté du village. Avant nous retournons voir la fameuse dame de la veille. Cette fois elle est bien là. Elle nous vend les billets, un peu cher vu le prix des bus en général, mais pour le coup nous en avons tellement marre de nous prendre la tête avec les bus qu’on les lui achète. Puis on prend un taxi pour nous amener sur le site El Fuerte. Il nous dépose et nous attend le temps de la visite.
Il s’agit d’un énorme piton rocheux qui a été sculpté par les peuples pré-colombiens puis retravaillé par les incas avant que les conquistadors mettent la main dessus. Il y a de multiples idées sur la raison de ce site et à quoi il pouvait servir. Il est pour autant assez sur qu’il ait eu un rôle mystique et spirituel. De par son positionnement stratégique on lui prête aussi un usage militaire. Le site est très bien aménagé et c’est un parcours de plusieurs kilomètres que nous suivons à travers les différents vestiges. Le site est impressionnant de par sa conservation mais aussi sa situation et son panorama. Nous passons finalement près de deux heures à sa découverte.

Nous retrouvons notre taxi qui nous ramène à l’auberge. Nous récupérons alors nos affaires puis nous allons les déposer chez la dame du bus. Ensuite nous patientons les deux heures qui nous restent dans un restaurant où nous dînons et jouons aux cartes pour tuer le temps. Nous retrouvons la dame à 21h pour prendre notre bus de nuit. Finalement le bus a beaucoup de retard. Nous ne quittons sa maison qu’à 21h30. Puis elle nous emmène jusqu’à l’arrêt de bus dans la nuit noire près de la grande route à 20 minutes à pied. Enfin vu à la vitesse où marche la dame, c’est plutôt nous qui l’emmenons.

Bref on arrive vers 22h30 à l’arrêt de bus ou du moins la station essence . Nous attendons encore et encore. On voit passer pleins de bus de nuit, plutôt pas mal. Et puis arrive enfin le nôtre, à 23h15 au lieu de 22h. Il a le capot arrière arraché laissant son moteur à l’air libre… Bon bah on va faire avec.

On monte et on ne fait pas un pli. Tout le monde s’endort en 10 min. C’est parti pour une nuit de bus destination Sucre.

A suivre…

Nos derniers jours au Pérou

18 juillet 2021

Nous partons de Cusco après 32 jours dimanche en fin de journée par un bus de nuit pour rejoindre la capitale Lima. Nous en avons pour 22 heures de transport, un record de notre voyage ! Le bus quitte Cusco vers 17h, le soleil est en train de se coucher. Il faut nuit a 18h. A priori notre bus ne s’arrête pas avant demain matin 11h… Ce n’est pas vraiment ce qui était prévu. On pensait avoir un stop pour acheter quelque chose pour le dîner… Faudra tenir avec nos 10 petits pains !

Finalement tout le monde s’endort assez tôt, les sièges sont plutôt confortables. On se réveille vers les 6h du matin avec la lumière du jour et là changement de décor complet. Nous roulons désormais dans une région désertique. Nous sommes sur une route sinueuse au bord du ravin, plutôt impressionnant !
Puis nous traversons la région d’Ica et de ses dunes de sable. On se croirait revenus en Namibie.


Le bus fait donc sa pause à 11h. Tout est prévu pour que les voyageurs achètent leur déjeuner, ce qu’on fait vu qu’on n’a presque pas mangé depuis la veille à 17h. Puis nous reprenons la route et arrivons à Lima sur les 15h pour une fois à l’heure, denrée rare en Amérique du Sud.

Nous allons nous installer à notre hôtel dans le quartier Miraflores, recommandé pour ses restos et sa vie. Nous sortons ensuite à la recherche d’une boulangerie française à 30min de marche mais qu’est-ce ce qu’on ne ferait pas pour retrouver le goût du pain au chocolat. Puis nous rentrons nous reposer à l’hôtel, il nous fait récupérer de notre long voyage nocturne. Nous ressortons seulement pour manger un kebab. Nous nous couchons tôt.

Le lendemain, la date de notre départ approchant, nous nous rendons dans un laboratoire faire notre test PCR pour la prochaine destination. Nous sommes un peu inquiets de ressortir positif vu que nous avons eu le covid il y a un mois  c’est plausible… Finalement la dame nous demande si c’est pour le voyage et si nous avons des symptômes, bien-sûr que non ! Du coup on a le droit à un examen comme en Namibie : aller/retour éclair dans une narine ! Et bing nous sommes tous les 5 négatif ! Ouf !
Ensuite nous partons faire les courses pour le déjeuner des enfants qui vont rester à l’hôtel pendant que nous allons au restaurant Le Central.

Pourquoi abandonner vos enfants me direz-vous ? Il s’agit en fait du 6eme restaurant au monde. Pour goûter un gastro, les enfants attendront encore un peu de temps… Nous avons rendez-vous à 12h. On laisse nos enfants avec les instructions : repas, école, film et nous partons à notre restaurant en amoureux.

Le restaurant a un style très épuré déjà de l’extérieur. Quand nous entrons, il y a une grand table en granit dans l’entrée creusée d’une multitude de demi sphères contenant tous les produits du Pérou : épices, graines, tubercules… Produits que l’on retrouve dans la cuisine.

Puis on nous installe à notre table. Nous retrouvons le style épuré et l’ambiance minérale recherchée. Notre table est en pierre avec des emplacements creusés à même la table pour poser les assiettes de présentation. Tout est servi dans de la poterie, la terre cuite. Les colonnes de la pièce sont des troncs d’arbre. Tout rappelle la nature et sa pureté.


Deux menus sont proposés : un classique et un spécial du moment décliné l’un comme l’autre en 11 ou 14 plats. Nous décidons de prendre le menu classique par lequel le chef s’est fait connaître mondialement et en 11 plats, pour une fois nous sommes raisonnables.


Il est très difficile de vous détailler ce que nous avons mangé tellement c’est différent des grandes tables de chez nous. Je vais cependant essayer de vous décrire l’esprit de ce repas. Le chef a souhaité mettre en valeur son pays et ses produits à travers sa cuisine. Ainsi chaque plat correspond à un écosystème péruvien : il porte le nom de cet écosystème et utilise que des ingrédients de cet écosystème dans l’assiette.

Nous suivons alors les altitudes et les climats à travers notre dégustation. C’est très intéressant, les goûts et les textures sont multiples. On retrouve notamment les ceviches qui font la renommée de la cuisine péruvienne (il s’agit de poissons ou produits de la mer marinés dans du citron) et les nombreuses variétés de pommes de terre (ils en ont plus de 3000 au Pérou).

Enfin sur les desserts, le chef s’amuse énormément sur les textures, en particulier pour son assiette autour du cacao.


Nous avons passé un agréable moment pleins de d’étonnement et d’émerveillement.
Nous rentrons à pied à notre hôtel en longeant la baie de Lima pour une promenade digestive.

Nous retrouvons nos enfants qui ont bien respecté toutes nos instructions. Nous ressortons en famille visiter un peu le quartier et puis nous faisons dîner les enfants. Ce soir, on se fait un petit film en famille avant de se coucher.

Le lendemain, nous avons une grosse journée. Nous rendons la chambre à 11h et laissons nos bagages à la consigne. Nous partons visiter le centre historique. Nous avons un long trajet en bus pour le rejoindre. Les quartiers traversés ne font pas rêver… Nous ne trouvons aucun charme à cette ville et le temps n’aide pas. Il faut bien gris et apparemment ça dure toute la saison d’hiver… Une fois dans le centre, il y a quelques jolis bâtiments mais globalement les rues sont sales, tristes, les bâtiments font laisser à l’abandon pour certains… En une heure on a déjà fait le tour. On décide de se rendre au marché central car on adore cette ambiance. Puis nous allons déjeuner dans le quartier chinois juste à côté. Après le repas, nous traversons des quartiers très animés où chaque rue est organisé par type de commerces : la rue de l’informatique, la rue des vêtements, la rue du bricolage… C’est vraiment typique de l’Amérique du Sud, on se demande comment ils gèrent la concurrence en vendant tous la même chose à côté les uns des autres… On en profite pour chercher un magasin qui vend des pièces de drone, ludo a cassé ses hélices au Pérou mais on fait chou blanc. Puis on rentre vers 17h dans le quartier de notre hôtel mais nous avons encore 3h à tuer avant de récupérer nos bagages et filer à l’aéroport. Alors nous squattons un petit café où nous faisons des parties de « trou du cul » en sirotant nos cocktails, puis on mange au fast food pour faire plaisir aux enfants avant de quitter Lima.

Nous arrivons à l’aéroport vers 20h30. Nous passons les contrôles sans encombres. A 21h, nous attendons notre vol pour notre future destination mais un peu de patience nous ne décollons qu’à 1h du matin !!

A suivre

Trek du Salkantay

10 juillet 2021

Le réveil sonne à 4h30 du matin. Vite nous avons une demi-heure pour rassembler les affaires, réveiller les enfants, les aider à s’habiller vu qu’ils sont tout embrumés… On prend nos 4 sacs que les mules porteront et c’est parti dans le bus de l’agence qui nous amène sur le lieu du trek.

A 7h, nous faisons un premier stop pour remplir l’estomac avec un bon petit déjeuner copieux, notamment une bonne crêpe. Puis nous reprenons la route pour arriver vers 8h30 à notre point de départ : Soraypampa. Une fois sur le parking, on enlève toutes les couches de mérinos qui sont de trop maintenant que nous allons marcher et nous réchauffer. On vérifie que tous les sacs sont là pour les mules, que nous avons l’eau et de quoi motiver les troupes en sucrerie, nos 6 garçons… on est tout bon, on suit notre guide, Abel, pour ces 5 jours. On découvre avec joie qu’il parle non seulement très bien anglais mais bredouille un peu de français aussi, c’est parfait. Avant même de commencer, Abel nous montre le fameux Salkantay, que nous approcherons le lendemain.

Notre randonnée commence par 3km de montée plutôt raide, près de 300m de dénivelé positif. Abel va à un rythme tranquille et fait quelques pauses sur l’ascension. Il en profite pour se gaver de coca jusqu’à créer une boule sous sa joue qu’il mâche sans discontinuer. Il en fait goûter aux enfants qui recrachent très rapidement les feuilles ! Heureusement Caroline a des petits cacahuètes enrobées de chocolat pour faire passer ce mauvais souvenir et doper nos petits pour continuer à grimper. J’avoue que pour moi la montée est difficile, je suis encore très fatiguée, sûrement un reste du covid mais on est là pour se dépasser alors on bosse son mental et on avance.

Après 1h30 de marche, nous arrivons au sommet et à l’objectif de cette journée : la lagune de Humantay. Nous découvrons une lagune d’un bleu acier entourée de glaciers. Le paysage est juste incroyable. Nous sommes à 4280m d’altitude. Il y a pas mal de monde sur le site car c’est une randonnée que l’on peut faire à la journée, on peut même louer une mule si on n’a pas le courage de marcher mais tous nos petits ont bien grimpé sans problème. Nous restons une petite heure pour profiter de tous les points de vue et faire une multitude de photos souvenir.

Nous redescendons ensuite jusqu’au campement de Soraypampa en une petite heure. Puis nous remontons le chemin avec dans notre viseur le Salkantay. Notre point de chute pour la nuit se trouve une centaine de mètres plus haut à 45 minutes des campements des autres agences. Il nous faut faire encore un petit peu d’effort avant d’arriver à notre « camping » pour la nuit et surtout à notre pause déjeuner. Au total pour cette première journée de trek, nous avons fait 7,16km, 578m de dénivelé positif, 300m de dénivelé négatif à plus de 4000m d’altitude.

Nous avons la surprise de découvrir que nous mangerons dans une maison en dur, c’est une excellente nouvelle car cette première nuit est réputée la plus froide du trek, vu qu’on est à plus de 4200m d’altitude. En plus, cette nuit, nous ne logerons pas en tente mais dans une bulle de verre avec vue sur le Salkantay et le ciel étoilé ! Wahou !! c’est un trek de luxe !! Quand nous découvrons les bulles, on est stupéfait par la vue, le confort, la chaleur captée le temps de l’ensoleillement. Nous avons 4 bulles, une pour chaque couple et les autres pour les enfants qui décident de la répartition. Les 4 grands veulent en partager une, ils se serrent un peu. Il en reste une pour les 2 petits qui transforment leur chambre de verre en salle de jeu Lego.

Nous profitons de notre premier déjeuner de notre cuisinier attitré pour le trek, Matthias, le meilleur de Cusco parait-il. On confirme ! Le premier repas est déjà exceptionnel, on est loin de l’almuerzo local et en plus quand on voit les conditions pour cuisiner ça tient de l’exploit. On en sort repus, autant dire que finalement ce trek ne va pas nous faire perdre du poids :). Nous profitons de la fin de journée pour piquer un petit somme histoire de récupérer du réveil matinal. Puis nous nous retrouvons avec nos amis pour le « goûter » : popcorn et thé de coca. Abel nous rejoint pour nous briefer sur la journée du lendemain. Puis la soirée passe très vite entre discussions, jeux de carte, repas du soir et la fatigue qui se fait sentir. A 20h30, tout le monde est couché sous un beau ciel étoilé, magique !

Le lendemain matin, notre cuisinier et son assistant viennent nous réveiller à 5 heures du matin avec un thé de coca, c’est ce qu’on appelle un réveil en douceur. Nous nous préparons, rassemblons les affaires, aidons les enfants à émerger et s’habiller afin que tout soit prêt pour aller prendre le petit-déjeuner. Ce matin, nous avons le droit à des crêpes, des pains, des œufs… On est remplis d’énergie pour commencer cette grosse journée. Nous sommes chanceux, nous sommes que 2 groupes de 10 à faire le trek aujourd’hui, on va donc croiser personne. En temps normal, il peut y avoir jusqu’à 500 marcheurs le même jour.

Nous débutons par une montée de 300m de dénivelé sur 5km pour rejoindre le point culminant de notre trek au plus près du Salkantay. Afin d’économiser nos deux petits, Malo et Jolan, nous avons décidé de louer les services d’une mule le temps de l’ascension. C’est la seule aide qui pourront avoir de tout le trek. Les 2 petits sont ravis quand il voit leur cheval tout frisé qui va les amener jusqu’au sommet. Ils sont un peu serré sur la mule mais au moins ils se tiennent chaud, car à ne pas bouger, ils vont vite se refroidir à cette altitude.

La montée est bien moins rude que celle d’hier. Nous montons tranquillement avec plusieurs pauses qui permettent de bien assurer l’ascension. Dès ce deuxième jour, nous perdons définitivement les grands qui nous sèment de 1 ou 2 km. Abel décide du coup de leur confier un talkie walkie afin qu’ils avancent à leur rythme et qu’ils s’arrêtent selon ses instructions pour nous attendre. Les grands sont ravis de cette nouvelle liberté !

Au sommet, à 4622m, nous laissons donc la mule. Nos petits sont frigorifiés. On prend le temps de quelques photos avant de vite démarrer la descente afin que tout le monde se réchauffe. Il fait très froid et venteux là-haut.

Nous entamons la descente. Il faut être prudent, le chemin est pleins de caillasses on peut glisser facilement. Nous descendons sur 7km pour rejoindre le refuge pour la pause déjeuner. Le paysage commence à changer, nous longeons un torrent. Nous quittons petit à petit ce désert de roches et commençons à voir les premières végétations. Les 4 grands sont toujours en avance devant nous. Je suis à la traine avec Malo qui a du mal à se réchauffer.

On finit tous par se rejoindre à la pause déjeuner. Nous sommes installés sous de grandes tentes où on se refroidit vite à cause des courants d’air. Le repas tarde malheureusement à arriver car les mules ont pris du retard en transportant deux jeunes filles de l’autre groupe qui ne pouvaient marcher à cause du mal des montagnes. Du coup, on a bien le temps d’avoir froid, on ne rêve que de vite décoller après avoir mangé un bout. Les enfants, eux, s’occupent avec une petite partie de football improvisée avec les locaux et pour ma part je pique une sieste car mon ventre me fait des siennes sur cette journée, pas facile…

Mais le temps se gatte, on a le droit à la pluie, puis la grêle. Finalement, nous repartons après une petite accalmie sous une pluie finie. Il nous reste encore 10km à descendre. Au bout d’une heure, la pluie cesse. Ouf ! on arrive à terminer la ballade au sec et avec des fringues sèches à l’arrivée (le plus important !). On commence à s’enfoncer dans la jungle. Et oui, nous avons rejoint l’Amazonie. Il nous faut 3 heures pour rejoindre le campement de ce soir. Les grands toujours devant nous sont en train d’écosser les haricots quand on arrive enfin.

Au total de cette journée, nous avons fait 20,33km avec un dénivelé positif de 640m et un dénivelé négatif de 1800m et traverser 3 écosystèmes différents. Ce soir, nous bénéficions d’une douche chaude, bon c’est la gérante qui surveille et allume/éteint l’eau mais ça le fait :). Comme la veille nous avons le droit au goûter popcorn / thé de coca, une partie de jeux de cartes, avant un dîner encore merveilleux de Matthias. Après cette longue journée, on va se coucher tôt et on ne traine pas à s’endormir !

Le lendemain matin, nous sommes toujours réveiller par le bienveillant Matthias et son aide cuisinier avec un thé de coca à 5h du matin. Après le petit déjeuner avec des chaussons aux pommes maison notamment :p, nous remercions le muletier et ses mules car ici s’arrête son chemin, il rebrousse chemin et nos affaires nous suivront en voiture à présent.

La journée s’annonce plus facile. Nous descendons presque sur du « faux-plat » tout du long. Nous traversons la rivière pour rejoindre l’autre versant de la montagne. Nous tournons encore autour du Salkantay, c’est la dernière fois qu’on le voit de ce côté. Nous traversons un village puis longeons la rivière qui coule dans une vallée profonde. Sur le chemin Abel nous fait découvrir la flore de l’Amazonie. Il s’arrête une première fois pour nous montrer les baies dont se servent les indigènes pour colorer la laine d’alpaga notamment. Il fait ensuite des dessins sur chacun des garçons, ils sont ravis.

Nous continuons sur le nouveau chemin qui a été creusé dans la montagne. L’ancien sur le flan en face s’est écroulé par endroit. C’est impressionnant le nombre de glissements de terrain qu’il peut y avoir dans cette région, très nombreux lors de la saison des pluies. Pour traverser, les habitants du coin ont une espèce de cagette dans laquelle il s’assoit et il la tire sur un câble au dessus du ravin pour rejoindre l’autre côté… effrayant !!

Nous faisons encore 2 stops pour goutter les fruits du coin : granadilla, orange et avocat. Ensuite, nous prolongeons encore d’une trentaine de minutes pour profiter d’un petit bain de pied avant de rejoindre notre van qui nous amène à notre campement de ce jour. Au total sur cette journée, nous avons marché 13,35km avec 140m de dénivelé positif et 700m de dénivelé négatif.

Nous arrivons pour l’heure du déjeuner. Ensuite nous avons une après-midi pour récupérer en vue de la grosse journée du lendemain. Pour nous aider à être bien reposés, Abel nous amène aux bains chauds de Santa Teresa. On est royals dans des piscines naturelles creusées à même la roche, avec une vue spectaculaire sur les montagnes alentours, une lumière de fin de journée et une eau bien chaude (tellement rare depuis qu’on voyage en Amérique du Sud, on l’apprécie d’autant plus).

Nous rentrons à la nuit pour le goûter popcorn. Puis vient le dîner. Matthias s’est lâché sur ce repas, car c’est le dernier qu’il nous prépare : il y a en quantité et en qualité, sans parler de la décoration des plats. C’est un bonheur pour les yeux et les papilles. Pour couronner le tout, nous avons le droit à un joli feu de bois et Abel a prévu les chamallows à faire griller pour les enfants. On passe un très agréable moment. Encore une fois nous allons nous coucher tôt, surtout que demain s’annonce rude.

Le lendemain, Matthias nous lève de nouveau à 5h du matin mais sans le thé de coca cette fois car nous ne sommes plus qu’à 1500m d’altitude. Nous reprenons le van pour démarrer le trek au pied de l’ascension du jour.

Nous débutons par une montée de 3 heures jusqu’au sommet de la montagne. Nous faisons déjà un stop au bout de 30 minutes au Starbuck’s local. Nous sommes en fait dans une région de production de café et nous nous arrêtons chez un producteur qui nous explique comment il le produit et il le prépare et biensûr nous finissons par la dégustation. Le monsieur nous joue un morceau de flûte de pan avant de nous laisser prendre la route.

Nous reprenons notre ascension. Nous longeons le flan de montagne avec un très beau panorama sur la vallée. Au bout d’un moment, nous rencontrons une femme en pleurs avec sa mule. Elle nous explique que son autre mule a pris peur et est tombée dans le vide. Avec la végétation luxuriante on ne voit pas grand chose mais vu la raideur de la pente on ne donne pas cher de sa mule. Abel finit par nous rejoindre et nous invite à continuer notre ascension pendant qu’il aide cette dame. Heureusement, la mule est bien toujours vivante et ils arrivent à la récupérer. Plus loin, nous rencontrons ses deux filles en larmes qui ont dû continuer de marcher vers la maison alors qu’elles savaient leur maman avait perdu la mule. Nous avons pu les rassurer et elles ont repris le chemin avec nous jusqu’à leur maison qui est en fait une étape pour les marcheurs du trek. Il y a même une balançoire dont profite les enfants.

Nous reprenons la dernière partie de cette ascension qui n’est pas facile pour les 2 plus petits. Il s’agit en fait d’un ancien chemin de l’inca. Du coup on y trouve des marches en pierre souvent très hautes, ça tient de l’escalade pour nos deux petits gars ! Ils tiennent bons et nous finissons cette rude montée.

Encore quelques efforts après le sommet, nous arrivons sur un ancien site Inca qui s’ouvre sur la vallée de Hydroelectrica, le Machu Picchu, et l’Ausangate. La vue est à couper le souffle, un beau cadeau après notre ascension de 3h. 

Nous continuons un peu plus loin sur les hauteurs pour profiter encore d’une meilleure vue sur le Macchu Picchu.

Puis vient le moment de la redescente jusqu’à la vallée d’Hydroelectrica. Il nous faut 2h pour faire les 1000m de dénivelé négatif sur seulement 6 km, autant dire que ça descend vraiment raide avec encore des grosses marches Inca sur le chemin. Les grands sont loin devant comme toujours. De notre côté, on fait des jeux avec les petits pour occuper leur esprit afin qu’ils arrivent à gérer la descente sans penser à la fatigue. Nous ne faisons qu’une petite pause au bout de 1h30 de marche puis traçons jusqu’à la station Hydroelectrica dans la vallée pour notre pause déjeuner.

Autant dire qu’une fois arrivés au restaurant, ce sont les adultes les plus fatigués, les genoux et les cuisses ont bien ramassé avec cette dernière partie. Nous retrouvons l’almuerzo classique que notre cuisinier Matthias nous avait fait oublier. Bref c’est un repas qui nourrit. Par contre, Louis se sent pas bien d’un coup : nausée, grosse fatigue… Je réalisé qu’il a fait une insolation car mon entêté de fils n’a pas voulu m’écouter et a gardé son bonnet et son pull en laine d’alpaga toute la matinée en plein cagnard. Abel, notre guide, nous propose de le ramener en train à notre hôtel d’Agua Calientes pendant que nous finissons la randonnée. Louis ne se fait pas prier et accepte volontiers. Nous abandonnons donc Abel et Louis pour la dernière marche de la journée.

La marche suit les rails du train et permet de tourner en contrebas de la montagne autour du site du Machu Picchu. Nous apercevons par moment certaines constructions inca. Cette dernière partie est facile 10km de faux plat, mais après les 15km dans les jambes, ça commence à tirer. On va chercher au fond de soi, le mental pour soi et pour les enfants (enfin surtout les petits) afin de terminer cette randonnée.

Nous arrivons à la nuit dans Agua Calientes où Abel nous attend pour nous guider jusqu’à l’hôtel. Ouf on est contents d’être arrivés, fiers de nous et que cette journée était belle ! Au total pour cette quatrième journée, nous aurons parcouru 25km avec 1273m de dénivelé positif et 1000m de dénivelé négatif : un record pour toute la famille !!Nous prenons une bonne douche chaude puis nous nous retrouvons pour un apéro bien mérité où l’on partage beaucoup avec notre guide. C’est comme ça que nous découvrons au hasard de la conversation que nous avons rencontré la mère d’Abel sans le savoir dans son village natal de Chinchero dans une fabrique de vêtements en alpaga qui s’avère être leur maison de famille 🙂 . Le monde est parfois si petit…Nous dinons tôt à l’hôtel afin de vite se coucher car au delà de vouloir récupérer, nous devons encore une dernière fois nous lever à 4h30 du matin pour le clou de ce trek : le Machu Picchu.

Le lendemain, le ton est donné. On lève toute notre marmaille à 4h30, on les aide à se préparer, on range tous les bagages, on avale vite fait le petit déjeuner et c’est parti. Nous voilà à 5h30 dans le bus qui nous monte sur le site du Machu Picchu pour l’ouverture de 6h du matin. Nous sommes accompagnés d’Abel et Tonio un autre guide de l’agence pour respecter les consignes de la pandémie : un guide pour 7 personnes… En réalité, on restera tous les 10 avec les 2 guides en se faisant discret vis à vis des surveillants. De même, ils sont très pointilleux sur le port du masque. Il faut être habile pour arriver à faire des photos sans masque… 

Abel nous fait grimper directement sur la plateforme qui domine tout le site. A cette heure, le soleil n’a pas encore pointé son nez. Nous découvrons le site sans personne, c’est incroyable. Ils ne sont même pas à 10% des afflux de visiteurs habituels. Encore une chance pour nous de visiter un tel site pratiquement seuls. Abel nous raconte l’histoire du Machu Picchu, du moins ce que les historiens imaginent car il y a tellement de mystères autour des incas et de comment ils sont arrivés à construire un tel site dans un environnement aussi complexe : montagnes élevées et escarpées, zone sismique, la pluie responsable de nombreux glissements de terrain dans la région… Du haut de la plateforme, nous attendons que les premiers rayons du soleil illuminent le site. Quelle chance de voir ce spectacle ! Même si on a vu mille fois le Machu Picchu en photos ou dans des documentaires, il n’y a pas à dire c’est un spectacle saisissant de le voir en vrai avec tout le mystère qui l’entoure et de le découvrir dans son environnement, toutes les chaînes de montagnes environnantes, qui le sublime.

Après ce spectacle de lumière, nous descendons découvrir le site lui même, ces différents édifices, temples, habitations… Pendant près de 3 heures, nous arpentons ses ruelles et ses terrasses.

Puis c’est l’heure des adieux avec Abel qui clôture ces 5 jours de trek sur une dernière photo de groupe devant le Machu Picchu.

Au prix d’un dernier effort, nous rentrons à pied à Agua Calientes. Il nous faut redescendre toute la montagne, 500m de dénivelé négatif, la randonnée d’hier se rappelle alors à nos vieux genoux…

Au bout d’1h30 de marche, nous voilà revenus à notre hôtel. Nous avons le temps de déjeuner au restaurant avant de rentrer sur Cusco. Puis à 14h30, nous prenons le célèbre train touristique qui fait une partie de la vallée sacrée non accessible en voiture jusqu’à Ollantaytambo : c’est une expérience unique pour découvrir encore d’autres ruines Inca sur le chemin. Tout est fait pour profiter du panorama ave des fenêtres de toit dans les wagons. Après ces 5 jours, malgré les paysages traversés, nous perdons les 3/4 des troupes dans le train : ça ronfle !

Une fois à Ollantaytambo, un mini bus nous attend pour nous ramener à Cusco vers 19h. 

Ainsi s’achève ce trek, partagé avec nos supers amis de vadrouille, un défi relevé en famille, des paysages incroyables… Cela restera véritablement un de nos meilleurs souvenirs de tour du monde.

Nous sommes des Salkantay survivor !!!

Cusco et la vallée sacrée

15 juin 2021

Nous quittons Puno ce matin par le bus direction de Cusco. Nous avons choisi de le faire de jour car la route est belle d’après ce qu’on nous a dit. Nous fiant à notre hôte, nous partons pour la gare routière pour prendre un bus à 8h30. Il s’avère qu’elle a confondu les horaires du soir et du matin… Du coup, nous sommes bons pour poireauter 2 heures dans le terminal en attendant le prochain. Nous embarquons donc à bord avec nos masques et nos visières (les joies du Covid au Pérou) à 10h30 pour 6 heures de voyage annoncés. Le bus est hyper classe avec des sièges tellement larges qu’il y en a seulement 3 par rangées. Et c’est parti avec l’ambiance sud-américaine : la petite fille qui écoute sa chanson préférée en boucle et en accéléré, le gamin qui joue à un jeu type doom avec un max de son, le gars qui écoute sa musique et l’autre qui regarde son film Youtube tout ça sans oreillettes s’il vous plait… Bref une vraie cacophonie qui ne va pas durer 6 heures, ce serait trop facile ! Et puis en Amérique du Sud, on dit toujours que l’heure c’est pas vraiment l’heure. Au final, après plusieurs longs arrêts dont on ne connait pas l’objectif, nous arrivons au bout de 9 heures à destination à Cusco. Mais bon on confirme, la route était belle comme toutes les routes péruviennes d’ailleurs.

Le taxi nous dépose à la place San Blas. Nous devons ensuite remonter les rues pavées à pied jusqu’à notre auberge pour une semaine, chez Claire et Juan. Claire s’est installé il y a 3 ans à Cusco avec son mari péruvien et ses enfants. Ils ont une maison d’hôte et une agence de trek. Le quartier San Blas nous rappelle notre quartier Saint Jean à Lyon avec ses petites ruelles pavées étroites, ses petites boutiques et ses belles lumières le soir. Nous ne ferons pas de vieux os ce soir. On pose vite nos affaires chez Claire, on file déjeuner dans un restaurant de burger juste en face avant le couvre-feu puis on rentre se coucher.

Le lendemain, on se laisse la journée pour récupérer du trajet de la veille. On profite de discuter avec Claire notamment de tout ce qu’il y a à faire à Cusco et dans sa région. L’après-midi, on fait un petit tour en ville pour découvrir le centre historique et acheter des chaussures à Hugo qui marche le pied à moitié à l’air depuis 15 jours… honte à ses parents ! Le soir, nous retrouvons Anne (rencontrée à Riobamba en Equateur), son frère et sa copine, Max et Marie (rencontrés aux Galapagos) pour boire un verre et manger sur le pouce. Outre le plaisir de retrouver tout ce petit monde, c’est aussi l’occasion de récupérer ma petite livraison : le frère de Anne m’a ramené 3 cahiers d’école de France pour faire bien travailler mes petits !! Bizarrement les enfants aussi sont contents, ils préfèrent les cahiers de vacances aux travaux numériques sur l’ordi… Nous passons une super soirée, on a presque privatisé tout l’espace de ce petit restaurant. Le serveur est charmant, il amène des jeux aux enfants et nous joue même un petit air de guitare avant la fermeture.

Le lendemain matin, nous avons organisé un tour de Cusco avec Claire. C’est parti pour 3 heures de visite de cette ville riche de son histoire et de son architecture. Nous découvrons la civilisation Inca et ses croyances au travers du discours de Claire. Cusco était la ville où tout a démarré pour l’empire Inca, c’est le centre de tout pour ce peuple. Enfin précisons que le mot « inca » était réservé à la noblesse. Cusco était principalement la ville des nobles. Tout au long de la visite, on retrouve les différentes constructions Inca, les pierres sont de mieux en mieux taillées selon la richesse de l’hôte du bâtiment. Les conquistadors espagnols ont malheureusement rasé tous les temples. Cependant ils ont gardé systématiquement les fondations incas et reconstruit par dessus leurs églises et cathédrales. Les incas avaient en effet des connaissances scientifiques très avancés, aussi bien dans la construction vis à vis d’une région sismique, qu’en hydraulique notamment avec la construction de multiples canaux pour écouler les eaux de pluies… Nous avons adoré cette visite, riche en enseignements, et la ville de Cusco est tellement belle !

Nous rentrons déjeuner rapidement chez Claire et Juan. Claire nous fait gouter le fameux cuy, le cochon d’inde, plat de fête très cher et apprécié des péruviens… Cela ressemble à du bon lapin, on n’a pas été emballés…

L’après-midi nous faisons la rencontre de la famille 6 en sac : Marie et Jérémy et leurs 4 enfants Raphaël (14 ans), Pierre (12 ans), Alice (7 ans) et Niels (5 ans) en voyage au long cours depuis l’automne 2019. Il n’a pas fallu 1 minute pour que les enfants fassent connaissance et se lient d’amitié avec le groupe des 4 ados et le groupe des petits. Nous partons tous ensemble en ballade à la périphérie de la ville pour découvrir le temple de la lune et d’autres constructions inca au fil de la randonnée jusqu’à revenir sur Cusco. Nous sommes surpris de nous retrouver rapidement en pleine nature à seulement 10 min à pied de chez Claire et Juan. Nous arrivons tout d’abord au temple de la lune offrant un très beau panorama sur Cusco en contre-bas. Puis nous continuons à marcher jusqu’à un autre site avec de grandes terrasses incas et pour finir sur un dernier site où les terrasses sont arrondies et surplombent la vallée. Après 12 kilomètres de marche, nous rentrons à la nuit à notre auberge, ravis de cette ballade et cette belle rencontre de famille voyageuse. Nous finissons la soirée ensemble à la pizzeria française du quartier.

Le lendemain, nous décidons de nous retrouver à nouveau avec les 6 en sac pour déjeuner à la crêperie française : les parents d’un côté et les enfants de l’autre au salon pour que chacun profite tranquillement. Forcément à 11 à table, on y reste un petit moment. L’après-midi, nous faisons les courses ensemble, de notre côté pour nos repas au marché de San Pedro et de leur côté pour leur trek du Salkanthay. Le marché de San Pedro a petit à petit été rogné par le tourisme, on y trouve moins de victuailles et plus de souvenirs. Le vrai marché local s’est déporté dans le quartier derrière cette grande halle. Il est impressionnant, les étals recouvrent les rues par type : la rue des fruits, la rue des volailles, la rue des bouchers… C’est impressionnant !

Nous rentrons en début de soirée dans notre auberge. Jérémy vient avec nous car il a rendez-vous pour le brief du trek avec Juan, le mari de Claire. On en profite avec Ludo pour s’incruster à ce brief et celui du trek du Lares pour voir quel serait le trek qui nous attire le plus. Finalement, notre avis penche vraiment en faveur du fameux trek du Salkanthay qui est une alternative au chemin de l’inca pour rejoindre le Machu Picchu. Nous souhaitons un bon trek à nos amis et restons dîner en famille à l’auberge.

Le lendemain, je pars en courses avec Louis pour lui acheter lui aussi des chaussures car je réalise que ça fait un moment qu’il a les pieds recroquevillés dans ses chaussures de tour du monde… en même temps il ne se plaignait pas jusqu’à maintenant 🙂 Ensuite, nous avons rendez-vous avec Max et Marie pour le déjeuner dans un très bon restaurant de Cusco qu’ils ont découvert : l’Organika. Nous décidons de goûter l’alpaga avec Ludo. Et quel bon choix ! Le plat est délicieux avec un jus à tomber parterre… On n’a jamais aussi bien mangé de notre voyage, ça fait du bien après plusieurs mois d’almuerzo. Je me laisse tenter par un dessert au chocolat du coup, hmmm un régal ! Après cette pause culinaire qui a éveillé nos papilles, nous allons visiter le musée sur la feuille de coca qui explique comment les civilisations incas et pré-incas l’utilisaient, la place dans leurs croyances et leurs cérémonies, puis comment cela a évolué avec l’arrivée des conquistadors avec en l’occurrence son commerce et sa transformation en drogue. Puis nous rentrons tranquillement à l’auberge et dinons avec Claire et ses enfants le soir.

Le lendemain, le réveil est très difficile. J’ai mal dormi et je me réveille avec maux de tête et fièvre. Pour tout avouer, je m’inquiète des symptômes… cela pourrait être la rage (car je me suis fait mordre par un singe au refuge en Equateur il y a plus d’un mois) ou bien le covid. J’envoie un message à Yvan au refuge pour qu’il me confirme que son singe Willy est toujours en bonne santé, ce qu’il fait rapidement en me répondant « il est en pleine forme, juste con mais je n’ai pas trouvé de remèdes contre la connerie ! ». J’adore l’humour d’Yvan !

Bon il ne me reste plus qu’à me faire tester pour le covid. Mais nous sommes dimanche jour de la fête des pères. Ici à Cusco, les voitures ont interdiction de circuler à cause du covid, ils veulent restreindre les visites de famille en ce jour de fête. Nous cherchons pendant 1h un taxi, on essaie même de négocier avec les flics qui surveillent que la règle soit respectée mais on fait chou blanc. Nous rentrons à l’auberge et je retourne me coucher pour le reste de la journée.

Lundi matin, à la 1ère heure, Ludo et moi repartons pour trouver un laboratoire afin de faire le test antigénique. Le test fait, il nous reste plus qu’à attendre quelques heures le résultat. En fin de matinée, le verdict tombe, j’ai bien le covid. Alors ni une ni deux, on cherche un appartement sur Cusco pour la quatorzaine et quittons rapidement Claire et Juan. Claire va devoir organiser la désinfection de la chambre. Heureusement pour elle et nous, ils l’ont déjà eu et ses clients du moment sont immunisés aussi. Je n’aurai pas la culpabilité de l’avoir retransmis à d’autres.

Nous nous retrouvons dans un bel appartement sur les hauteurs, bien lumineux avec vue sur les montagnes d’un côté et vue sur Cusco de l’autre avec chacun notre chambre. Cela semble parfait pour patienter ces 14 prochains jours.

Le lendemain, nous avions organisé une visite virtuelle de Cusco avec Claire pour la classe de Malo à Pommiers. L’objectif initial était que Malo soit avec Claire dans les rues de Cusco mais avec notre quarantaine c’est tombé à l’eau. Qu’à cela ne tienne, Claire fait la visite depuis son tel dans les rues de Cusco et Malo est également connecté avec la classe et Claire en video depuis l’appartement. La maitresse de Malo avait gardé la surprise pour ses copains, et nous aussi de notre côté pour Malo. Du coup c’est un joli moment de retrouvailles et de partage. Malo est très timide derrière sa caméra mais ses copains lui posent pleins de questions. Nous sommes impressionnés même de voir à quel point ils ont suivi nos aventures et ce dont ils se rappellent. En tout cas, tout le monde est bien content et la visite plait beaucoup, Claire a un don pour expliquer clairement les choses aux enfants et rendre la visite interactive.

Je ne vous raconte pas en détail nos passionnantes journées de covid… J’ai bien ramassé avec des symptômes qui changeaient tous les jours mais surtout de la fatigue et de la fièvre qui me rendaient amorphe. J’ai cru que je n’arriverais jamais à repartir en vadrouille… Du côté de Ludo, ça a pris une semaine avant qu’il n’ait les symptômes. Du coup, il gérait tout et heureusement vu mon état : les courses, la cuisine… Pour les enfants, Malo a eu une demi-journée de fièvre, Louis quelques jours et Hugo rien c’est le survivor de la famille 🙂 Les quinze jours passent et on voit arriver le bout du tunnel.

Lundi 5 juillet, c’est notre premier jour de reprise du voyage et on a choisi une vraie journée test avec la montagne colorée de Vinicunca. Nous nous levons à 4h du matin, l’agence doit passer nous prendre à notre appartement à 4h30. Finalement au lieu de nous prendre en premier, ils nous récupèrent en dernier à 5h15… Pas facile à gérer avec des enfants qui n’ont pas assez dormi et qui auraient bien aimé dormir 40 minutes de plus… Enfin nous voilà partis ! Nous avons 2 heures de route jusqu’à notre premier stop « petit déjeuner ». On s’arrête dans un village qui ne doit vivre que de ces restaurants que font vivre les agences qui vont voir Vinicunca. Tout est bien rodé avec un buffet et des grandes tables. Par contre, il fait un froid de canard et on mange dehors. On garde doudoune, bonnet et gants mais il manque un bon petit feu de camp !! On se réchauffe avec nos tasses de thé ou de café et dès qu’on a fini on remonte vite dans le bus. Et c’est reparti pour 1h de route. Cette fois nous attaquons les chemins de gravier à flan de montagne et commençons l’ascension jusqu’au parking du site situé à environ 4600m d’altitude.

Nous avons 1h30 d’ascension jusqu’à la montagne colorée avec 400m de dénivelé positif. Dès le parking, la vue est déjà prometteuse car nous longeons un glacier. Notre guide nous fait sentir une eau florale très aromatisée qui aide à mieux gérer l’altitude. Malgré notre odorat un peu affaibli par le reste du covid, son eau magique nous dope et c’est parti. Certains montent à cheval mais nous on est là pour la mériter la montagne et pour tester aussi si on a retrouvé nos poumons. Le guide reste avec nous, initialement je pensais que c’était parce que j’étais à la traine, mais en fait c’est parce que tout le reste du groupe est monté à cheval 🙂 Ouf je ne suis pas si à la ramasse même si en approchant des 5000m je sens que c’est vraiment dur. On y va quand même à notre rythme et sommes très contents d’arriver au sommet.

Même s’il y a du monde (tout est relatif, par rapport à ce qu’on a l’habitude depuis notre TDM, il y a que 10% des visiteurs habituels sur ce site), nous sommes bluffés par le panorama : la montagne aux 7 couleurs et de l’autre côté, nous voyons le glacier sur notre gauche et l’Ausangate, le 5ème plus haut volcan du Pérou sur notre droite.

La montagne colorée doit ses incroyables couleurs aux différentes couches d’oxydes qui ne se sont pas encore mélangés : oxyde de fer pour la couleur rouge, de cuivre pour la couleur verte, de chrome pour la couleur jaune, de zinc pour la couleur blanche… Ce phénomène est apparu à la fonte des glaces. Cette montagne a été ouverte au tourisme il y a seulement une dizaine d’année. Et dans 100 ans, il ne devrait plus exister : avec l’érosion, la couche d’oxyde qui est en superficie (1m de profondeur) va disparaître pour laisser place à une montagne rouge comme ses voisines.

Après une heure à avoir profité de ce magnifique panorama, c’est le temps de redescendre. On croise quelques alpagas en chemin et on termine cette très belle ballade. L’agence nous maène ensuite au restaurant à 1h de route pour déjeuner avant de nous ramener sur Cusco en fin de journée. Nous sommes repus par cette journée de remise en forme mais rassurés pour la suite : c’est bien reparti pour voyager !!!

Le lendemain, nous avons rendez-vous avec La Wondertrip Family. Une longue histoire avec cette famille Tiphaine, Sébastien et leurs 3 enfants : au cours de leur TDM, ils nous ont suivi sur les réseaux. On les a fait rêver avec la Namibie et du coup ils nous ont contacté pour prendre les informations sur ce pays. Ils décident donc de venir en Namibie et arrivent la veille de notre départ : nous avons juste le temps de se croiser au restaurant pour un dîner. Puis cela continue un peu de la même façon pour la Colombie, les Galapagos, l’Equateur jusqu’au Pérou mais par contre on a toujours quinze jours d’avance alors on n’arrive pas à se croiser. Avec ce covid qui nous a ralenti, voilà que la famille arrive à Cusco, on va enfin pouvoir faire vraiment connaissance ! Nous déjeunons ensemble, discutons tout l’après-midi autour d’un café sur la place des armes, difficile de se quitter, on est vraiment contents de se connaitre enfin, on en oublie même la photo souvenir de cette belle journée ! Pour moi, c’est encore un signe de la vie, on n’a pas attrapé le covid par hasard 🙂

Nous nous quittons en fin d’après-midi car nous sommes attendus à Pisaq, point d’entrée de la vallée sacrée, par la famille 6 en sac. Par flemme, nous attrapons un taxi plutôt qu’un collectivo pour rejoindre cette petite ville à 40 minutes de Cusco.

Les enfants sont ravis de se retrouver, très vite les deux groupes se reforment et investissent les chambres. Nous partons du coup entre adultes boire un verre puis nous rentrons récupérer les enfants pour manger un bout avant le couvre-feu. On rentre, tout le monde au lit, une grosse journée nous attend.

Le lendemain matin, nous avons réservé un minibus rien que pour nos 2 familles pour nous balader dans la vallée sacrée toute la journée. Nous partons à 9h de l’hotel pour rejoindre le site Inca de Pisaq. Il nous faut 30 minutes pour rejoindre le site qui se trouve sur les hauteurs.

Quand nous arrivons sur le site depuis le haut, nous tombons sur d’immenses terrasses inca en arrondi qui surplombent la vallée. Le paysage est déjà impressionnant. Nous longeons la plus terrasse pour rejoindre un ensemble d’habitation à flan de montagnes, on le parcourt en grimpant de plus en plus jusqu’à un mirador sur les terrasses. Nous laissons les grands parcourir à leur guise le site et la rivière en contre-bas pendant que nous continuons à monter vers un second mirador qui offre une vue sur l’autre côté de la montagne et laisse découvrir un autre site avec des constructions de pierre taillées avec plus de précision. C’est un ensemble de temples, on y retrouve également tout un réseau de canalisation. Puis nous redescendons vers encore un autre site en contrebas avant de finir par le tour de la montagne pour se retrouver en bas des grandes terrasses. Au final, il nous faut 3 heures pour parcourir ce gigantesque site. Nous croisons au passage nos amis Alicia et Guillaume qui arrive à Pisaq une heure après nous. Nous récupérons nos grands pour reprendre la suite de notre voyage dans la vallée sacrée. Hugo arrive livide, il ne se sent pas bien. Je me rends compte qu’il a oublié de prendre sa casquette en quittant le van. Il ne s’est pas loupé et me fait une belle insolation qui le sèchera pour le reste de la journée (nausée, maux de tête et fatigue, un joli cocktail !).

Notre chauffeur nous emmène ensuite sur le site de Moray. Ce site présente comme 2 sortes d’amphithéâtres : les terrasses sont disposées en cercles concentriques le long des courbes de niveaux. Il aurait été un centre d’étude agricole pour les incas qui reproduisaient ainsi différents microclimats selon la position des terrasses. La température est par exemple plus élevée au centre et baisse ensuite en fonction de la distance de la terrasse.

Nous reprenons la route en direction des Salinas de Maras. A Maras se trouve une source à 3200m saturée de chlorure de sodium. Les familles de la région ont alors exploité ce ruisseau. Le résultat est un gigantesque paysage de bassins ou « salines » en cascade, il y en a environ 3600, gérés par 800 familles. Le panorama de cette exploitation à flan de montagne dans une vallée escarpée est vraiment très impressionnant.

Notre chauffeur nous dépose à Ollantaytambo pour terminer ce premier jour dans la vallée sacrée. Nous posons nos affaires à notre hôtel puis partons dîner dans un restaurant bien sympathique avec une grande table que pour les enfants et un happy hour pour les parents 🙂

Le lendemain, nous partons à la découverte du site inca de Ollantaytambo, situé à 2 minutes à pied de notre hôtel, dur ! Il faut d’abord grimper le long des terrasses encaissées dans le creux de la montagne avant de rejoindre la partie correspondant aux lieux de culte. Ce qui est impressionnant sur ce site c’est la grosseur et la hauteur des pierres que les incas ont dû amener et agencer sur la montagne. Comment ils ont fait reste un mystère. Ensuite nous redescendons un peu et faisons le tour de la montagne pour découvrir de nouvelles terrasses. En face, nous avons une très belle vue sur les montagnes environnantes et sur d’autres constructions incas, notamment des bâtiments qui servaient pour la conservation des aliments. La visite se termine en redescendant en contrebas où se trouve tout un réseau ingénieux de canaux et fontaines.

Nous déjeunons une dernière fois avec les 6 en sac dans le même restaurant que la veille au soir et nous découvrons qu’il bénéficie en plus d’une superbe vue sur le site inca.

Nous laissons nos amis et prenons un taxi pour terminer le tour de la vallée sacrée. Il nous reste un site sur la route de Cusco : Chinchero. Le chauffeur nous propose de nous arrêter d’abord dans une fabrique de textiles en alpaga. On accepte bien volontiers. Nous sommes accueillis par deux femmes avec un thé de coca. Elles nous invitent à nous asseoir au fond de la cour pour nous expliquer comment est traité la laine. Nous touchons la laine brute de mouton, d’alpaga et de bébé alpaga. Puis elles nous montrent comment ils la nettoient, la sèchent puis la teintent avec des produits de la nature. Par exemple, il faut écraser des cochenilles pour obtenir du rouge et si on ajoute du citron cela fait de l’orange. Ensuite elles filent la laine sur un petit outil en bois avec une dextérité impressionnante. Après toutes ces explications, on ne peut s’empêcher de leur acheter un petit quelque chose : on prend un bonnet à Malo et je craque sur un poncho bleu avec des motifs péruviens rouge et orange. Enfin, elles nous proposent de nous habiller en costume traditionnel pour une photo souvenir. Avant de partir, on découvre leur petite maison à cochons d’inde. Quand on pense qu’il les élève pour finir par les manger :s

Après cette escapade, nous rejoignons le site inca de Chinchero. Ce site est encore très différent avec de grands espaces verts sur lesquels les habitants font encore sécher leurs pommes de terre, des terrasses plus rectilignes, et des bâtiments sur le haut du site de type colonial.

Nous rentrons sur Cusco à la tombée du jour. Nous rejoignons nos amis Les 5 couleurs primaires à l’hotel. Et oui, nous n’avions pas prévu de les retrouver encore une fois dans le voyage, nous avions au moins 15 jours de décalage sur nos itinéraires. Mais la vie a fait que nous avons attrapé le covid à 5 jours d’intervalle et du coup nous avons changé nos plans. Au lieu de commencer à Arequipa, ils nous ont rejoint directement à Cusco pour partager le trek du Salkanthay avec nous, une alternative au chemin de l’inca pour rejoindre le site majestueux du Machu Picchu.

Nous sommes tous très heureux de se retrouver et impatients de se lancer dans cette belle aventure. Le soir, nous retrouvons la Wondertrip family pour une grande rencontre de familles voyageuses. Nous investissons le petit restaurant que nous avions testé le premier jour. Encore une fois, c’est comme si on le privatisait et le serveur toujours aussi sympathique non seulement amène des jeux aux enfants mais leur fait aussi des tours de magie ! Nous passons une super soirée, la dernière fois que nous étions tous ensemble c’était lors de notre dernier jour à Windhoek en Namibie ! On finit toujours par se recroiser autour du monde 🙂

Le lendemain, suite à la malhonnêteté de notre hôte, nous sommes obligés de faire un mic mac avec nos valises et changer d’hotel. A part ce désagrément dont on se serait bien passé, nous consacrons notre journée à la préparation du trek : achats de chaussettes chaudes pour les enfants, bonnets, casquettes, encas, eau et pour Ludo du papier toilette (son stress du trek !!!)… A 18h, nous passons à l’agence qui organise notre trek pour un brief avec notre guide Abel ensuite nous devons de nouveau organiser nos valises entre celles qui partent avec nous en trek et celles que nous devons amener chez Claire et Juan (car nous serons hébergés chez eux à notre retour de trek)… Puis nous filons pour une nouvelle soirée, cette fois sans les enfants que l’on a couché tôt en prévision du lever très matinal du lendemain. Nous retrouvons Marie et Jérémy des 6 en sac et Guillaume, Alicia et Annaëlle dans un restaurant italien mais nous ne tarderons pas au vue du départ pour le trek le lendemain.

Le lendemain, lever 4h du matin, c’est le départ de notre trek de 5 jours et 4 nuits. Pour tous les détails sur cette merveilleuse aventure, c’est par ici. (article à venir)

Nous rentrons le 15 juillet de notre trek en début de soirée. Nous posons nos affaires chez Claire puis nous partons rapidement manger dans un restaurant de burgers français juste à 100m de la maison. Nous sympathisons bien avec le serveur Medhi. Nous ne faisons pas long feu car le sommeil se fait sentir après ces 5 jours de marche et lever très matinaux.

Le lendemain, nous avons le plaisir de retrouver les super petits-déjeuners de Claire avec notamment ses beignets de banane… Puis c’est journée gros décrassage : tous à la douche (c’est pas en trek qu’on se lave facilement :p) et tous les fringues à la laverie et puis farniente, on ne fait rien ! En fin de journée, Sam et Ludo emmène les enfants jouer au foot pour se dégourdir les jambes. Il faut dire que 8 garçons (dont les 2 de Claire et Juan) dans une petite cour ça retourne un peu la maison !!

Les jours suivants, nous retrouvons la famille 6 en sac tous les jours autour d’un foot pour que les enfants profitent. Nous faisons également une dernière ballade à quelques kms de Cusco pour aller voir un artisan de textiles en alpaga et ses alpagas. Nous nous organisons enfin un repas entre adultes au restaurant Organika que nous avions adoré au début de notre séjour à Cusco, pour fêter notre fin de trek en beauté. Les quelques jours filent très vite mais nous avons tous bien profité de ces moments entre amis.

Dimanche 18 juillet, nous laissons cette fois-ci une dernière fois Les 5 couleurs primaires. Nous savons que nous nous retrouverons plus sur le tour du monde, le leur s’achevant le 10 août. Nous nous donnons rendez-vous avec un peu de chance à Montréal ou au pire à Noël car ils passeront nous voir dans leur tournée de la famille en France 🙂

Pour la famille 6 en sac, nous nous donnons rendez-vous en Bolivie pour une dernière rencontre sur nos tours du monde respectifs !

Nous partons en fin de journée prendre le bus de nuit en direction de Lima : 22 heures de trajet, notre record !

A suivre…

Le lac Titicaca

12 juin 2021

Nous quittons Chivay en début d’après-midi avec un bus touristique. L’agence nous a affrété un mini bus de 15 places pour nous 5. Le billet nous a coûté un peu cher mais on ne va pas le regretter. Nous avons 5 heures de route pour rejoindre le lac Titicaca mais nous allons faire plusieurs pauses pour profiter des magnifiques panoramas qu’offre le Pérou.

Pour commencer nous prenons de la hauteur avec une vue plongeante sur Chivay. Nous croisons au passage plusieurs troupeaux de lamas et alpagas dans la nature à flan de montagne. Notre premier stop se fait sur un grand plateau à plus de 4900m d’altitude, au dessus du Mont Blanc, incroyable. Ici c’est un désert de caillasses. Les touristes qui sont passés au fur et à mesure ont ajouté leur cairn. Au loin on observe les fumerolles d’un volcan, le Sabancaya. Il y a quelques vendeurs à la sauvette d’artisanat péruvien. On en profite pour s’équiper en gants doublés bien chauds.

Nous quittons ces hauts plateaux désertiques pour redescendre sur les grandes plaines salines où broutent une multitude de lamas et alpagas. Nous nous arrêtons de nouveau près de formations rocheuses blanches sur une grande plaine offrant une vue sur les volcans qui entourent Arequipa notamment El Misti.

Nous reprenons la route et nous arrêtons deux nouvelles fois pour des lagunes : une première où se trouvent pleins de flamands roses et une seconde immense d’un bleu intense aux lueurs du coucher du soleil, juste splendide ! On en profitera pour compléter les quelques achats de gants pour le reste de la famille.

Nous arrivons en début de soirée à notre auberge à Puno. Nous y retrouvons une guide francophone, Sadya, aux petits soins pour nous organiser deux jours d’excursion sur le lac Titicaca. Nous validons avec elle notre excursion, départ demain au petit matin.

Le lendemain matin, l’agence vient nous récupérer à notre hôtel tôt le matin pour nous amener au bateau direction les îles Uros. Le port est envahi d’algues laissant une couche tellement épaisse que cela donne une impression étrange quand les canards glissent dessus comme sur l’eau. Nous nous éloignons petit à petit de la berge, découvrant le panorama sur la ville de Puno qui s’étale jusque sur les collines alentours. Nous commençons à découvrir les roseaux. Nous avançons dans une sorte de canal entouré de ses fameux roseaux. Puis le canal débouche sur un grand espace où l’on découvre les fameux îles Uros.

Ces îles sont construites à partir des roseaux et ont donc une durée de vie limitée (environ 40-50 ans) avant qu’elles ne finissent pas couler. Les habitants doivent alors en construire une autre. L’île flotte et est retenue par des cordes à des pieux enfoncés dans le fond du lac peu profond à cet endroit. Nous sommes accueillis à notre arrivée sur une de ces îles par la famille qui l’habite. La visite est organisée comme une véritable attraction touristique mais cela n’enlève rien au charme de ces îles et à leur improbable construction. La cheffe de la tribu nous explique avec des maquettes comment sont construites les îles ainsi que les habitations, les bateaux tout est fait exclusivement de roseaux. Elle nous présente également leur artisanat, leurs traditions et leurs chants.

Puis elle nous invite à visiter leurs maisons et forcément à acheter leur artisanat et j’avoue ne pas avoir hésiter pour un de ces beaux pans colorés tissés de dessins de la Pachamama. Ensuite, nous avons le droit un petit tour en barque de roseaux avec un petit supplément financier jusqu’à l’île d’en face. C’est sûr, tout est parfaitement orchestré pour les touristes, on ne l’avait encore pas vraiment vécu dans notre tour du monde. Mais nous passons tout de même un agréable moment.

Nous quittons ses îles non sans avoir tamponné notre passeport, à défaut d’avoir le tampon du visa d’entrée au Pérou faute de Covid, on aura au moins celui du lac Titicaca 🙂

Nous prenons la direction de l’île Amantani où nous avons prévu une nuit chez l’habitant. Pour la rejoindre, nous remontons le lac pendant deux heures, observant le panorama magnifique entre Pérou et Bolivie, entre verdure et sommets de plus 6000m enneigés, on en prend pleins les yeux.

Nous arrivons sur l’île Amantani pour le déjeuner. Nous montons 20 minutes pour rejoindre le village profitant du calme d’une île sans voitures. Walter, notre hôte, nous attend sur la place centrale du village, vêtu des habits traditionnels, pour nous accueillir chez lui pendant ces 2 jours. Nous redescendons de la place jusqu’à sa maison où nous faisons la connaissance de sa femme Wilma et son fils Fernando. La vue sur le lac est splendide et le coin est si paisible. Dans la maison, il fait très frais presque froid dans la maison mais on s’y sent bien tellement c’est authentique. Wilma est une super cuisinière et nous régale dès le premier repas avec une truite du lac. Nous découvrons également le thé de Muña, une plante endémique poussant à plus de 2500m d’altitude très parfumée qui a des vertus pour le mal de l’altitude et les problèmes de digestion.

Après le déjeuner, nous découvrons notre chambre (toujours très fraiche mais cosy :)). Les enfants se mettent tout de suite à jouer avec Fernando et son petit voisin. Puis Walter vient nous chercher pour une jolie ballade à la découverte de l’île. Nous partons donc pour une petite ascension jusqu’aux sanctuaires de la Pachamama et la Pachatata qui culminent à plus de 4000m. Il nous faut une bonne heure pour rejoindre tout d’abord le sanctuaire de la Pachatata. Walter nous explique alors que chaque année une fête est organisée entre toutes les communautés de l’île pour honorer la Pachamama et la Pachatata et leur apporter une bonne récolte l’année suivante. Car les habitants de l’île ne vivent que de leur agriculture, leur monnaie d’échange est le troc, chacun aide son voisin et il y a toujours un rendu. Les communautés se partagent les terres de l’île et les récoltes, si une communauté fait les patates, l’autre fera les maïs et ils se les échangent.

Ludo profite de pouvoir faire du drone, sous le regard intrigué de Walter qui lui demande s’il est possible de lui renvoyer les photos, car il n’a jamais vu son île de cet angle là.

Nous redescendons ensuite pour remonter en face jusqu’au sanctuaire de la Pachamama. Ludo refait un peu de drone à la demande de Walter cette fois-ci. Par contre, il le crashe à l’atterrissage, résultat 2 hélices cassées mais le drone arrive encore à voler. Nous restons un moment sur ce site tellement le panorama est splendide et le coin si paisible. Notre hôte nous propose même d’attendre le coucher du soleil, quelle bonne idée !!

Nous rentrons à la nuit tombée tout juste pour le dîner. Cette fois-ci, nous ne mangerons pas dans la salle à manger de la sœur de Wilma mais dans sa petite cuisine réchauffé par les feux de cuisson. C’est parfait pour pouvoir quitter les gants et les bonnets pour manger. Nous dégustons un velouté de légumes verts puis des spaghettis bolognaise (Malo est ravi !). Puis nous retournons dans notre chambre terminer la soirée sous 4 couvertures d’alpaga en regardant un petit film sur l’ordinateur.

Le lendemain, Wilma nous prépare un merveilleux petit-déjeuner avec des crêpes, des fruits, des céréales. Elle nous gâte vraiment.

Une fois repus, c’est le moment de s’atteler à leurs tâches quotidiennes. Nous nous occupons de trier les blés, les mais et les haricots avec elle. Nous avons l’impression d’en faire beaucoup en quantité mais ce n’est rien par rapport à ce qu’ils font quotidiennement. Nous avons aimé partagé un bout de leur quotidien pendant ces deux heures avec Wilma.

Nous déjeunons une dernière fois chez Walter et Wilma avant de reprendre le chemin du retour. Cette fois-ci Wilma a tenu à nous faire goûter les différents types de pommes de terre que l’on trouve chez eux, cela fait une copieuse assiette de légumes. Après le repas, Wilma nous raccompagne sur la grande place du village où nous devons retrouver l’agence pour le retour sur Puno. Sur le chemin, Wilma continue à tisser son fil de laine d’alpaga avec une dextérité impressionnante. C’est le temps de quitter cette île paisible et cette charmante famille qui nous a accueilli. Nous regrettons de ne pas y avoir passé quelques nuits de plus, nous avons vraiment vécu dans une bulle hors du temps.

Avant de rejoindre le bateau de retour, nous découvrons un autre pan de l’île et traversons le village d’une autre communauté. Les paysages sont toujours aussi beaux, c’est une ballade digestive très agréable.

Sur le bateau, nous profitons de passer un peu de temps sur le pont pour voir une dernière fois les îles Uros et l’arrivée sur Puno depuis le lac.

Nous rentrons à notre auberge pour la nuit. Demain nous prenons un bus de jour en direction de Cusco pour profiter de la route. Beaucoup nous ont dit que les paysages traversés étaient très beaux. On verra ça demain donc !

A suivre…